[Bonnes feuilles] Souvent considérés comme représentants de la nature, les animaux sauvages peuvent faire l'objet de politiques de contrôle particulièrement intenses. Cet extrait examine le cas du sanglier pris dans les politiques de biosécurité européennes. Chassé et considéré comme nuisance, il est aussi contrôlé et tué pour protéger le modèle d'élevage dominant.
Devant l’injonction à « vivre avec le virus », on peut s’interroger sur les modalités de cette cohabitation nouvelle. L’anthropologue Charlotte Brives propose ici la boussole de la pluribiose, d’un vivant affecté par ses relations et ses rencontres, afin d’inventer des politiques alternatives pour « devenir avec » plutôt que de s’obstiner à « vivre malgré ».
Plutôt que messager de la nature, le coronavirus qui nous affecte doit son existence à un vaste réseau de relations : grandes places financières mondiales, marchés aux animaux, néo-libéralisation des politiques de santé publique, confinement des travailleurs et industrialisation de l’élevage animal. Faire face à la pandémie, ce pourrait être alors penser un projet de « désaliénation ».
« Notre ennemi est le séparatisme », déclarait récemment le président Macron – mais quel séparatisme exactement ? Le sien ? Celui, biopolitique, imposé pour endiguer le coronavirus ? Ou celui en germe dans une viralité politique plus obscure, plus redoutable pour les gouvernements ayant en charge d’administrer l’extinction écologique en cours ?