« Entrer dans l'herbe jusqu'au ventre », cette phrase de Jean Giono sonne comme un appel pour la metteuse en scène de théâtre Clara Hédouin. Elle revient sur trois saisons passées à jouer dans les forêts, la garrigue et les champs, et tente de déplier les difficultés d’une telle aventure pour la pratique théâtrale : ses mystères, ses heurts et ses joies… animales.
Baro d’evel est une compagnie terrestre qui a développé au fil des ans une manière de faire théâtre qui est aussi une manière de vivre, croisant les modes d’expression et tissant des langages esthétiques hétérogènes. Nous les retrouverons ces jours-ci au Festival d'Avignon et dans leur future tournée avec leur nouveau spectacle « Qui som ? ».
Fondé en Californie dans les années 1970, le Reinhabitory Theater a placé l’écologie et les non-humains au cœur de ses créations. Dans le sillage des Diggers et des mouvements de la contre-culture, son approche, basée sur les principes du biorégionalisme, fait de cette expérience éphémère une source d’inspiration pour bâtir aujourd’hui un théâtre vivant et écologique.
[Bonnes feuilles] Pendant ce mois des festivals, deux compagnies s’emparent du magnifique texte de Catherine Zambon. On y entend la multitude d’anonymes liés par le courage et la volonté de s’opposer à la destruction du monde, des femmes et des hommes qui un jour se lèvent et agissent, convaincus que ça ne peut plus durer.
La dernière création de Wajdi Mouawad, Fauves, donnée jusqu'au 21 juin au Théâtre National de la Colline, nous introduit dans le labyrinthe qui a marqué la destinée d'un homme, réalisateur de films et acteur du film de sa vie, dont il ignore le scénario et jusqu'aux personnages principaux. Son parcours lui révèle le mystère de ses origines et l'initie à une nouvelle vérité : nous ne sommes qu'un nœud, multiple et mouvant, de relations donnant ainsi corps à une conception écologiste du psychisme.
Le théâtre peut-il venir au secours de l’écologie ? Sans doute, si l’on juge que la faiblesse de celle-ci s’explique en partie par son incapacité à bouleverser nos sens. Il est heureux que des artistes comme Anne-Cécile Vandalem s’emparent de l’enjeu du siècle dans ces lieux où s’agrège un public venu spécialement pour être troublé par la circulation de la parole et l’enchevêtrement des corps.