Toute pensée politique désirant l'émancipation collective s'affronte à la transformation du réel. Mais ce qu’il s’agit de viser, de se donner pour but, est loin d’être évident. Devons-nous imaginer des utopies servant de principes à l'action politique, mais sans espoir de les voir naître ? Ou bien devons-nous trouver des voies de transformation proches du réel, et abandonner l'idée d'un absolu politique ?
Peut-on s’affranchir d’une conception du temps comme succession linéaire d’instants ou d’époques ? Quel sens aurait une approche plurielle des temporalités ? Et quels en seraient alors les enjeux politiques ? Telles sont les questions auxquelles s'affronte Bernadette Bensaude-Vincent dans un essai récent.
Alors que le président Macron invoque le « tournant de l'innovation » pour imposer la 5G, il apparaît de plus en plus clairement que le discours du progrès linéaire sert le maintien d'un seul monde parmi d'autres. A partir d’une lecture du livre Mauvais temps, Jean-Baptiste Vidalou explore l’imposition des dispositifs de contrôle et d’organisation en réseau et les moyens d’y échapper.
Bonnes feuilles – Comment repenser des manières d’habiter la Terre qui ne dissocient plus les êtres humains des non humains, c’est-à-dire qui donnent formes aux transformations réciproques des existants en les inscrivant dans des mondes communs ? Dans leur livre Le Toucher du monde, techniques du naturer (2019), David gé Bartoli et Sophie Gosselin nous invitent à réinventer notre rapport sensible au monde.
Si le capitalisme s’exerce d’abord et essentiellement par une prise sur le temps, alors la possibilité d’expériences de vie collectives qui échappent à cette emprise ne sera possible qu’à condition de rompre avec sa manière de compter et d’agencer le temps. C’est à une relecture du conflit politique comme conflit des temps que nous engage ainsi le philosophe Jacques Rancière.
Comment rouvrir l'horizon émancipateur de la révolution à une époque où l'expérience du temps s'est refermée sur un présent sans avenir ? C'est à cette question que s’attaque Jérôme Baschet qui, à travers un détour par l'expérience Zapatiste, nous propose une réflexion profonde sur le temps et sur notre rapport à l'histoire.