Plantations de bananes, industries pétrochimiques, relations scientifiques et habitantes à un volcan actif, algues proliférantes.… Une série de quatre capsules sonores qui esquissent une écologie politique de la Martinique.
Les images de déchets à la dérive dans les eaux marines ou de bouts de plastique extraits de ventres d’oiseaux sont emblématiques de la pollution. Le cœur du problème est pourtant absent du tableau : c’est la colonisation et ses multiples formes, ainsi que l’affirme Max Liboiron dans un livre important, à la fois enquête et manuel.
La dépollution consiste à nettoyer les sols et les eaux de leurs contaminants. Mais peut-on vraiment dépolluer les souterrains ? On peut en tout cas le prétendre, comme le démontre cette enquête menée depuis l'intérieur, qui dresse l'état des lieux des techniques et analyse les discours du monde de la dépollution, entre science et business.
Deux tiers des cancers ne s'expliquent pas avec les facteurs de risque habituels. Dans cette tribune, plus de 1200 signataires soulignent l'urgence à prendre en compte les causes environnementales des cancers, à commencer par les centaines de milliers de substances chimiques présentes dans nos milieux de vie.
Le projet de contournement autoroutier d’Arles menace de détruire des centaines d’hectares de terres naturelles et agricoles en Camargue. En lutte contre ce projet d'un autre âge, le collectif En travers de la route s'est retrouvé le 1er octobre pour une journée d'action. Ce nouveau podcast, qui s'en fait l'écho, se poursuit par une conférence d'Alessandro Pignocchi.
Saviez-vous que dix millions de composés chimiques ont été créés au cours du XXe siècle, parmi lesquels 150 000 ont reçu des applications commerciales ? Ce déferlement de molécules trouve aujourd'hui son acmé dans l'existence de polluants éternels (PFAS) disséminés dans les moindres recoins de la planète et responsables de nombreuses maladies. Une vaste enquête internationale vient de mettre à jour les lieux où se concentre cette pollution en Europe. Faire l'histoire de la chimie industrielle conduit à ce constat glaçant : l'innovation technologique n’a fait que substituer des poisons les uns aux autres.
Partout semble se renforcer une sorte d'état d'urgence productiviste, high-tech et nucléaire, emblématisé par la loi ASAP de 2020. Dans cet article, l'historien Thomas Le Roux cherche à mesurer l'extension de cette « simplification administrative » en matière d'environnement et de gestion des risques depuis la loi de 1976 sur le risque industriel.
David Montagne, enseignant-chercheur à AgroParisTech en sciences des sols, analyse dans cet entretien les enjeux liés à la contamination croissante des sols. Que faire de nos sols pollués ? Comment reprendre et cultiver les terres des villes en évitant les écueils de l'ingénierie ou d'une vision irénique de l'agriculture urbaine ?
Comment se fait-il que, dans une société fondée sur le traitement de l’information et la collecte de données, il soit si difficile d'expliquer la multiplication effrénée de certains cancers ? Célia Izoard en appelle à une refonte des méthodes épidémiologiques pour enfin reconnaitre l'impact de la pollution sur la santé.
Défini aujourd'hui en économie comme simple « externalité négative », l'environnement n'a pourtant pas toujours été résumé à cette ligne comptable. L'historien Jean-Baptiste Fressoz montre dans ce texte comment cette vision a été instaurée au XIXème siècle, au croisement des logiques industrielles et libérales.