Décroissant révolutionnaire pratiquant l’artisanat et l’agriculture, engagé dans la politisation de l’homosexualité et dans la cause des femmes, critique de la colonisation et défenseur des animaux… Edward Carpenter, qui vécut de 1844 à 1929, est souvent décrit comme un formidable précurseur. Et c’est vrai ! Ses textes personnels, traduits et présentés par Cy Lecerf Maulpoix, paraissent en français. Extraits choisis.
Syrie, 8 décembre 2024 : le régime dictatorial de Bachar al-Assad est renversé. Fin du cauchemar ? Rien de sûr. La Syrie est encore loin d’être libérée et ses habitant·es loin de pouvoir s’autodéterminer sereinement. Les signataires de cette tribune appellent à protéger la révolution syrienne, les Kurdes et les minorités. Pour une Syrie libre, pluraliste et démocratique.
Le sociologue Léo Magnin étudie les politiques de la nature à travers le cas des haies rurales ou celui des polices de l’environnement. Dans cet entretien, il explique les relations complexes entre chasse, agriculture et protection de la nature depuis le prisme des réglementations, de leur fabrication à leur application.
Des recettes de cuisine dans Terrestres ? Oui, mais pas n’importe lesquelles : des recettes pratiques et politiques, collectées par l’anthropologue Gaëlle Ronsin au fil de ses enquêtes sur les relations à la nature. Dégainer du poisson en montagne ou cuire du riz pour 100 personnes ? Suivez la guide !
Avec blouses blanches, banderoles et micros, les Scientifiques en rébellion s’enchaînent à des ponts et repeignent des banques afin d’interpeller la société sur les énergies fossiles ou la biodiversité. À l’occasion de la publication de « Sortir des labos pour défendre le vivant », Terrestres s’entretient avec trois membres du collectif sur la posture des scientifiques et le sens de la recherche.
Pain, bois, ménage, livres… Dans « La subsistance au quotidien », la sociologue Geneviève Pruvost compte tout. Plongeant dans chaque détail de la vie en milieu rural pour en révéler la dimension politique, elle repense l'économie et le travail du point de vue de la maison. Vivre autrement serait-il le plus intense des métiers ?
Dans « Féministes des champs », Constance Rimlinger décrit des communautés écoféministes rurales inventant depuis les campagnes des formes de vie plus soucieuses des vivants humains et non-humains. Le retour à la terre peut-il être un moyen de s’extraire de la domination masculine et de l’exploitation capitaliste ? Possible… mais pas simple.
Baro d’evel est une compagnie terrestre qui a développé au fil des ans une manière de faire théâtre qui est aussi une manière de vivre, croisant les modes d’expression et tissant des langages esthétiques hétérogènes. Nous les retrouverons ces jours-ci au Festival d'Avignon et dans leur future tournée avec leur nouveau spectacle « Qui som ? ».
ÉDITORIAL — En tant que média, et a fortiori en tant que revue d’écologie politique, les évènements électoraux de cette semaine nous obligent. L'aventurisme d'un président aux abois et la radicalisation de la scène électorale ouvrent à l'extrême droite les portes du pouvoir. Comment interpréter ce qui nous arrive et comment agir efficacement, dans les urnes et ailleurs ?
Depuis leur émergence dans les années 1970 à Hong Kong, les zones économiques spéciales se multiplient : on en compte désormais 5 400. Ces territoires maximisant la logique économique nécessitent une main d'oeuvre bon marché ayant le minimum de droits politiques. Quelle est la nature de cette nouvelle utopie capitaliste, appelée sécessionnisme ou zonification ?
Dans « Le Grand Mythe », les historiens Naomi Oreskes et Erik Conway proposent un récit édifiant des efforts déployés par le patronat américain, tout au long du XXe siècle, pour faire triompher une idéologie anti-État et pro-marché. Mais si la thèse est ambitieuse, sa démonstration demeure insuffisante.
Nées dans les années 1970, les pensées de la décroissance font l'objet depuis une dizaine d'années de travaux académiques de plus en plus nombreux. Une récente synthèse permet de dessiner les principales critiques que ce courant d'idées et de recherche adresse au système capitaliste.
Au nom de la transition vers les énergies vertes, les pays les plus riches ont accentué leur course aux métaux critiques. Cette croissance des besoins amplifie l'extractivisme dans le Sud Global. A rebours de cette orientation mortifère, ce court manifeste appelle à une transition énergétique écosociale.
Saviez-vous que certains milliardaires se préoccupent du climat ? Depuis le début des années 2000, des philanthropes ont investi le domaine pour en tirer des profits monétaires et symboliques. Une récente enquête montre comment cette avant-garde du capital y a vu une opportunité pour garder le pouvoir et verrouiller les possibles politiques.
Dès les années 1950, l’industrie nucléaire française a imaginé un avenir radieux où elle produirait de l’énergie indépendamment des réserves minières d’uranium. Par quel miracle ? En réutilisant le combustible irradié pour démultiplier les ressources disponibles. Retour sur cette utopie fondatrice.
Dans les Alpes, un projet d'extension d'un téléphérique sur un glacier fragilisé par le dérèglement climatique suscite une puissante opposition d'habitants. Pourtant, à ce jour, rien n'a pu arrêter l'appétit des aménageurs, alors que La Grave a résisté depuis des années à l’appel du tourisme de masse. Cette lettre ouverte est publiée à quelques jours d’une date butoir décisive pour la poursuite ou le renoncement du chantier.
Il y a un mois, le gouvernement publiait finalement son décret de dissolution des Soulèvements de la Terre. D’un trait de plume, le pouvoir espère avoir fait disparaître ses opposants politiques. Quelle est la nature de ce texte porté par Darmanin ? Yves Citton a mené l’enquête et jette une lumière inédite et pleine d'humour sur la signification de ce décret romanesque. Il apparaît que les griefs formulés à l’encontre du mouvement peuvent être lus comme autant d’éloges.
A l'initiative d’Emmanuel Macron, la dissolution des Soulèvements de la Terre est relancée. Derrière les agitations politiques, quel est le sens de cette coalition inédite de paysans, syndicats, mouvements climat et activistes, désormais portée par 170 comités locaux ? Dans cet entretien, deux compagnons de route du mouvement éclairent son origine, sa dynamique et sa solidité politique après deux années et demie d’existence. Ce dialogue est suivi d’un éclairage, “Pourquoi désarmer l’agro-industrie nantaise ?”, complexifiant la lecture dominante qui a accompagné l’action des Soulèvements le 11 juin dernier.
Les inondations dévastatrices s'enchaînent à travers le monde, comme à l'été 2021 en Belgique, où des pluies torrentielles ont fait 10000 sinistré·es. Cette enquête historique retrace 150 ans de projets de modernisation de la vallée de la Vesdre par les barrages, « machine organique » où la technique, la géographie, la biologie, le politique et le social interagissent constamment.
Alors que les forces de l’ordre ont blessé des centaines de personnes et que deux d'entre elles sont aujourd’hui entre la vie et la mort, le sinistre Darmanin a « décidé d’engager la dissolution des Soulèvements de la terre ». Ils sont prêts à tuer, mutiler et blesser pour défendre un trou cerclé de gravats. Et les vivants se soulèvent, et la terre se soulève, et vingt mille personnes venues de toutes parts répondent à l'appel. On ne dissout pas le magma bouillonnant, ni les joies, ni les espoirs, ni les colères qui nous animent. Nous avons publié et nous publierons encore les textes des Soulèvements de la Terre.
Sommes-nous à la veille d'une insurrection ? Pour l'heure, une seule certitude se dégage : le pouvoir cherche à briser les grèves et les blocages par la violence et la terreur. L'histoire est riche de soulèvements réussis contre un régime légal mais détesté, parmi lesquels la révolution de 1848. Le 7 juin de cette année-là, paraît un texte qui nous parle comme parleraient ces révolutionnaires s'ils étaient encore parmi nous.
Dans le cadre du séminaire terrestres du 19 janvier à 19h30, nous ferons une présentation de l’expérience de la vingtaine de chantiers-pluriversités organisés en 2022 et un bilan et perspectives pour l'avenir. Attention : en raison de la grève de jeudi 19 janvier, la séance est reportée le 14 février à 19H.
Qui veut tuer l'écologie l'accuse d'écoterrorisme : comme le chien de jadis qu'on souhaitait faire disparaître en inventant un prétexte fallacieux, l'appareil étatique mobilise depuis trois mois le mot ultime, terrifiant : terrorisme. Au moment où s'organise le désir de faire obstacle de façon plus conséquente au cours désastreux des choses, voilà que s'abattent procès, surveillances, répressions. Cette tribune répond à cette tentative d'intimidation.
En novembre, la revue Ecologie et politique publiait un numéro sur les relations entre corps, sexualité et technologie. Intitulé « Les enfants de la machine », ce numéro contient certains articles qui ont suscité de très vifs remous au sein du comité de rédaction. Cette tribune nous explique pourquoi.
Entretien avec Francis Dupuis-Déri, professeur au département de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal, à propos de son dernier livre, "Panique à l’université – Rectitude politique, Woke et autres menaces imaginaires", paru chez Lux et disponible en France depuis septembre 2022 : où il est question de panique morale, de pensée réactionnaire, d'intersectionnalité, de luttes sociales, de vie universitaire et de plein d'autres choses.
Les parcours de retours à la terre prennent des voies multiples qui permettent souvent d'éprouver au plus près les enjeux politiques des territoires. Nous publions ici un entretien retraçant le cheminement de Muriel, passant de la gestion de projet humanitaire au mouvement brésilien des Sans Terre, pour un retour ancré en France.
Ayant provoquée l’un des crimes de masse les moins connus du 20ème siècle, la guerre civile guatémaltèque a laissé des traces profondes dans les paysages comme dans les mémoires. Nous revenons sur cette histoire douloureuse avec le photographe mexicain James Rodriguez.
Bonnes feuilles - Depuis les années 1970, aux États-Unis puis en Europe, une multitude de terres de femmes ont accueilli des expériences politiques fondamentales, mêlant ruralité, autonomie et subsistance. Ce texte offre le récit de l'une d'entre elles, explorant les effets existentiels et politiques de ces rencontres et communautés, loin des hommes et du patriarcat.
L'hiver dernier, les éditions du Seuil publiaient un Manifeste conspirationniste anonyme, suscitant alors de vives polémiques. Dans cette lecture, Bernard Aspe interroge les thèses principales de ce texte sur l’âme, le style, la biopolitique de la COVID-19 et les présupposés politiques de la lutte. Au fond, quelles tensions existe-t-il entre le souhait de défaire ce monde et l’impératif de construire une communauté de lutte ?
Événement politique capital en Colombie, l'élection récente d'une gauche alliée aux luttes féministes et anti-extractivistes a suscité de l'espoir à travers le monde. Avec le philosophe colombien Omar Felipe Giraldo, nous revenons sur cette victoire et sur les défis qu’elle devra affronter.
Toute pensée politique désirant l'émancipation collective s'affronte à la transformation du réel. Mais ce qu’il s’agit de viser, de se donner pour but, est loin d’être évident. Devons-nous imaginer des utopies servant de principes à l'action politique, mais sans espoir de les voir naître ? Ou bien devons-nous trouver des voies de transformation proches du réel, et abandonner l'idée d'un absolu politique ?
À Dijon, 8 hectares de terres ont été préservés de l'urbanisation par l'occupation et les formes d'organisation collectives qui s'y inventent depuis douze ans. Depuis une récente annonce de la mairie, le "Quartier Libre des Lentillères" reste menacé de normalisation et de bétonnisation de deux hectares. Ce texte collectif, écrit en soutien à ce lieu de lutte, rappelle la nécessité de réinventer notre rapport à l’urbanisme et d’expérimenter d’autres formes d’habitat.
Faut-il réveiller les esprits de la Terre ? L’ampleur des bouleversements écologiques invitent à repenser l’ensemble des relations que nous entretenons avec nos milieux. À partir de ses terrains d'investigation avec les Aborigènes d’Australie, en Amazonie, et en France, l’anthropologue Barbara Glowczewski cherche à élargir nos territoires existentiels et à tracer les conditions de nouvelles alliances politiques.
La représentation commune de l’Histoire reste structurée par un grand récit : l’humanité aurait vécu une odyssée la conduisant des chasseurs-cueilleurs jusqu’à la société industrielle. Cette grande fresque d’une humanité allant du simple au complexe vole en éclat à la lecture du livre de Graeber et Wengrow. Les audacieuses inventions du passé peuvent-elles féconder notre imaginaire contemporain ?
Cette première séance du séminaire Devenirs Terrestres pour cette année réunira plusieurs membres et ami.e.s de la revue Terrestres, pour introduire une discussion collective...
Que peut la fiction face aux ravages ? « Viendra le temps du feu » s’interroge sur les formes de subversion et de révolte possibles dans un monde dystopique. Dans le sillage de Monique Wittig, l'autrice imagine des communautés autonomes où sororité, féminisme et détermination se mêlent pour sortir de la sidération.
En juillet dernier, alors que le Canada était en feu et que l'on entrait dans le mois le plus chaud jamais enregistré depuis 1800, Terrestres était invitée par Politis à rédiger un édito dans sa rubrique "écologie". A l’occasion de la COP-26 à Glasgow, nous reprenons ce court texte l'illustrant d'une série d'articles publiés lors des trois dernières années dans notre revue.
Après la sidération initiale, le Covid nous a enveloppé dans une épaisse lassitude. Il a provoqué une étrange familiarité : nous oscillons entre le trop-plein d’informations et le sentiment de ne pas vraiment saisir le caractère inouï de ce qui nous arrive. Pour ne pas perdre pied, Patrick Drevet a tenu un journal de mars à juin 2020 où il a tenté de « sauver les phénomènes » au moment même où ils émergeaient.
Depuis les propositions pionnières de Serge Latouche, les pensées décroissantes se sont frayées un chemin et une légitimité dans le monde intellectuel et universitaire. On découvrira ici le dynamisme et l’originalité de la pensée de l’école catalane de la décroissance.
Administrateur de l'association « Sciences citoyennes », Jérôme Santolini revient ici sur le projet de création d'une agence gouvernementale de communication scientifique en France, sur le modèle du Science Media Center britannique. Derrière la façade de l'information scientifique, se cache la volonté autoritaire de disqualifier, « au nom de la Science », toute critique des innovations technologiques.
Suite à l'appel à déserter le forum Agir Pour Le Vivant récemment publié dans Terrestres et disponible ici, certain.e.s participant.e.s ont souhaité réagir par une lettre. La revue publie donc ce texte en tant que droit de réponse.
Entendre cette clameur des vivants qui habitent avec nous la Terre est devenu une affaire de vie ou de mort. Tel est le sens des « propositions pour un retour sur Terre » : engager une politique qui viendrait se substituer à celle de la croissance et de la consommation infinies pour ouvrir la voie d'un habiter terrestre, viable et fraternel.
Si la réflexion sur l’entrée des démocraties occidentales dans un régime d’état d’exception permanent est avancée, comment ce dernier va-t-il se combiner avec le réchauffement climatique ? Dans cette recension de l’incontournable Climate Leviathan, Alyssa Battistoni propose un questionnement inquiet sur les formes de la souveraineté politique planétaire et sur ses contestations.
Un mois après le discours d'Édouard Philippe devant l'Assemblée nationale, que faut-il espérer du projet « d'accélération écologique » du gouvernement ? Au lieu de réduire fortement la production de déchet à la source, les mesures annoncées accentuent la tendance dominante de l'écologie qui privilégie responsabilité individuelle sur la transformation des modes de production.
De par son échelle, le groupe est à la fois lieu où se perpétuent les dominations et où il devient possible d'y résister. Dès lors, comment analyser les conditions d'un basculement de l'un à l'autre ? Il faut commencer par garder en tête qu'« on n’est pas groupe, on le devient ».
Si le capitalisme s’exerce d’abord et essentiellement par une prise sur le temps, alors la possibilité d’expériences de vie collectives qui échappent à cette emprise ne sera possible qu’à condition de rompre avec sa manière de compter et d’agencer le temps. C’est à une relecture du conflit politique comme conflit des temps que nous engage ainsi le philosophe Jacques Rancière.
S’appuyant sur une abondante littérature produite par le management d’entreprise depuis un demi-siècle, Grégoire Chamayou montre l’ampleur de l’offensive menée par une élite économique qui a cru, dans les années 1960-70, sa dernière heure arrivée. Le capitalisme est redevenu directement politique : il a privatisé les fonctions de gouvernement, remplacé partout la vie démocratique par un libéralisme autoritaire.
En s’interrogeant sur les nouvelles formes du conflit politique, le livre de Josep Rafanell i Orra prolonge et renouvelle les réflexions développées dans le contexte du mouvement autonome. Contre le processus d’unification et d’expropriation globalisant à l’oeuvre dans le capitalisme, il s’agit d’opposer des manières d’habiter multiples et différenciées, capables d’articuler et de donner consistance à un commun partageable.
Territoire de pastoralisme et de tourisme, réserve d’eau et de paysages, la montagne est une véritable sentinelle du climat : l’impact y est fort et les choix politiques, désastreux. Élue d’opposition dans la Région de L. Wauquiez, je siège en commission Montagne. Un poste d’observation privilégié pour avoir la rage au cœur de ce qui est en train de se passer.
Bien des choses ont été écrites sur les gilets jaunes, de leurs orientations politiques supposées à leur rapport aux protestations sociales du passé. Joshua Clover y voit pour sa part un exemple puissant d'émeute contemporaine contre la circulation, et peut-être le prototype d'une vague d'émeutes climatiques qui approche.
Y-a-t-il un « fondement absolu » auquel raccrocher nos valeurs ? Non, répond Frédéric Lordon : nous sommes voué.e.s à la « condition anarchique », condition ardue à admettre et comprendre alors que tout concourt à la faire oublier. Est-ce là un aveu de scepticisme radical que nous livre Lordon ou bien une leçon de sagesse, certes éprouvante, mais salutaire ?
Si la figure de Robespierre nous obsède encore c’est que la Révolution n’est pas terminée : à travers elle des enjeux politiques fondamentaux se sont noués, qui travaillent encore notre présent. Loin de toute auto-satisfaction sur l'état de notre « démocratie », Sophie Wahnich suggère d'assumer autrement les liens entre politique et tragique que Robespierre a incarné emblématiquement.
Face aux questions soulevées par le phénomène migratoire, l’écologie est souvent en peine de définir une position. Rien ne l’autorise à déterminer la composition du corps social ancré dans un territoire, mais elle peut œuvrer à ce que le « territoire » fournisse la mémoire et la matière à ce que Kwane Appiah nomme un « cosmopolitisme enraciné ».
À mesure que notre horizon écologique et politique se durcit, la discorde entre les écologies s'aggrave. Pour ceux qui ne se résignent pas à couper les ponts, le dernier livre de Cyril Dion doit être l'occasion d'interpeler l'écologie majoritaire sur ses angles morts, et de réfléchir aux voies d'une radicalisation politique des résistances.
L'élection de Bolsonaro à la présidence brésilienne a sonné comme un désastre pour tous les habitants de la planète. L'anthropologue Oiara Bonilla tente de rendre compte de la diversité des luttes et résistances qui n'en persistent pas moins de foisonner sur le terrain.
« L’écologie est inconciliable avec le capitalisme », telle est la thèse de Fred Magdoff et John Bellamy Foster. Pour eux, seul un État socialiste est à même de faire adopter des mesures contraignantes. Mais loin de la « révolution écologique » promise, c'est davantage un catalogue de propositions de type « capitalisme vert » que déroule l'ouvrage.
Historien au collège de France, Pierre Rosanvallon publie un livre ambitieux retraçant l'histoire de la gauche après 1968, avec pour objectif d'en tirer des leçons pour le présent. Mais que faire de ces leçons lorsque la mémoire évoquée est à ce point trouée ?
Et si, comme le propose Mark Hunyadi, derrière la liberté individuelle proclamée par le libéralisme se cachait en fait une tyrannie diffuse et invisible s’exerçant, non par l’intermédiaire d’un pouvoir autoritaire, mais par le quadrillage de plus en plus serré de nos modes de vie surdéterminés par des ensembles de contraintes complexes et enveloppants ?
Dans son dernier ouvrage, qui est aussi un témoignage très personnel, le démographe François Héran déconstruit méthodiquement les polémiques qui agitent les débats sur les migrations, démontre l’inanité des politiques migratoires menées depuis 20 ans, et plaide pour des statistiques citoyennes.
Contrairement à l’idée reçue faisant rimer modernité avec pacification des mœurs et des usages, la cure néolibérale imposée aux sociétés contemporaines ne fait pas baisser le niveau général de la violence. Bien au contraire, François Cusset tend à montrer, en un inventaire édifiant, que l’économie de marché serait le premier vecteur de sa systématisation et de sa diffusion.
Trois livres récents s’intéressent à l’histoire des idées et politiques environnementales au 19ème siècle. Entre quête des origines, exhumation des dimensions environnementales des pensées émancipatrices et historicité des réflexivités environnementales, quelles perspectives ces ouvrages ouvrent-ils ?
En mars 2016 naissait la Fédération démocratique de la Syrie du Nord : fondée sur les principes du confédéralisme démocratique et du communalisme, promouvant l’écologie, l’égalité entre les sexes, l’appropriation collective de la terre, de l’eau et de l’énergie ainsi que le respect de tous les cultes.
De nos jours, la démocratie semble moins exprimer le mouvement de libération d'un peuple qu'accompagner la soumission générale des formes de vie à l'impératif mondialisé d'une économie de marché.