En hommage à Raphaël Larrère, décédé le 4 janvier 2025, nous republions un important article du sociologue, paru dans la revue Études rurales en 1978 et intitulé « Désertification ou annexion de l'espace rural ? L'exemple du plateau de Millevaches ». Cette réédition est précédée d’une introduction par Rémi Beau et Virginie Maris.
Le sociologue Léo Magnin étudie les politiques de la nature à travers le cas des haies rurales ou celui des polices de l’environnement. Dans cet entretien, il explique les relations complexes entre chasse, agriculture et protection de la nature depuis le prisme des réglementations, de leur fabrication à leur application.
L’anthropologie inversée, vous connaissez ? C’est quand les rôles habituels de l’anthropologue et de l’autochtone sont échangés. Dans les bandes dessinées d’Alessandro Pignocchi, un enquêteur amazonien observe avec stupéfaction les mœurs d’un peuple fort étrange : les Français·es. Et tente de percer les mystères d’un concept tout aussi curieux : La Nature. Une étude ethnographique près de chez vous, extraite d’un livre en préparation.
Des savanes sur l’île de La Réunion ? Beaucoup apprennent l’existence de ce paysage méconnu en même temps que celle du projet d’urbanisation qui les menace. Deux historiens enquêtent sur ce territoire bio-culturel complexe et témoignent de la contestation qui s’amplifie. En route pour Plateau Caillou !
Alors que plusieurs livres récents mettent en garde contre une tentation écofasciste à venir, le philosophe Fabrice Flipo estime que les fascismes d’aujourd’hui et de demain n’ont rien à voir avec l’écologie politique. Selon lui, la notion d'écofascime repose principalement sur l'analyse de groupuscules sans envergure et dont l'écologisme n'est qu'apparent.
Penser la domination de la nature, est-ce nécessairement accepter certaines valeurs ou certaines normes qui seraient antérieures à la politique car, précisément, naturelles ? Ou peut-on imaginer une manière de s'engager qui ne les présuppose pas ? Dès les années 30, le philosophe Theodor W. Adorno mène une réflexion critique sur la modernité qui peut encore inspirer l'écologie politique.
Dans Le temps du paysage, Jacques Rancière nous parle de l’art des jardins. Ce qui semble être une branche pour le moins secondaire des beaux-arts a été pourtant, à l’époque la Révolution française, le site d’un déplacement essentiel du concept de « nature ». Un déplacement artistique, mais aussi politique.
Comment recoudre les déchirures qui ont coupé les hommes des autres vivants ? Dans "Manières d'être vivant" (Actes Sud, février 2020), Baptiste Morizot nourrit une nouvelle fois sa réflexion philosophique de son expérience de pisteur de loup. Il y convoque la figure du "diplomate" et la pensée de Spinoza pour affirmer la nécessité de ménager des espaces de négociations interspécifiques, d'inventer des moyens de faire dialoguer les passions.
Rejetant tout système, Le toucher du monde, Techniques du naturer, écrit par David gé Bartoli et Sophie Gosselin, propose une pensée sensible qui accueille l’événement Gaïa sans l’ériger en force transcendante. En rendant compte des inventions techniques du naturer, cette oeuvre d'éco-philosophie est une réponse au besoin existentiel de vivre et de s’inscrire dans les plis d’une Terre animée.
Bonnes feuilles – Comment repenser des manières d’habiter la Terre qui ne dissocient plus les êtres humains des non humains, c’est-à-dire qui donnent formes aux transformations réciproques des existants en les inscrivant dans des mondes communs ? Dans leur livre Le Toucher du monde, techniques du naturer (2019), David gé Bartoli et Sophie Gosselin nous invitent à réinventer notre rapport sensible au monde.