Peut-on vraiment sauver la « wilderness » en associant les expériences des esclaves fugitifs à une théorie marxiste de la nature sauvage ? C’était le pari d’Andreas Malm dans un texte de 2018, que nous avions traduit et publié. C’est manquer, lui répond ici Malcom Ferdinand, que ce n’est pas la wilderness qui fut émancipatrice, mais la relation des Marrons avec ces terres, sources de leur quête du monde.
Quand des feux sans fin assombrissent les cieux de régions tropicales convoitées (Amazonie, Bornéo…), on s’alarme aussitôt de la destruction de la forêt « primaire ». Cette nostalgie irrépressible du jardin d’Eden nourrit pourtant l’érotisme prédateur qu’elle croît condamner : le viol (néo)colonial d’une nature « vierge ».
C’est avec raison que les mouvements écologistes se sont éloignés d’une protection blanche, conservatrice et colonialiste de la nature, pour s’attaquer aux injustices environnementales du capitalisme fossile. Mais n’ont-ils pas alors jeté le bébé « nature » avec l’eau du bain réactionnaire ? Comment repenser les liens entre naturalité et émancipation ?
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