La presse s’en est régulièrement moqué : « des écolos s’opposent au train ! ». Mais les écolos ont d’excellentes raisons de contester le Lyon-Turin, et les auteurs de cet article les exposent mieux que personne. Alors qu’un réchauffement de 4°C menace les montagnes, est-ce le moment de les saccager avec une méga-infrastructure ? Et si on utilisait ce qui existe déjà ?
Si la décision du tribunal administratif de Toulouse de ne pas suspendre les travaux de l’autoroute A69 nous interroge tou·tes, elle fait particulièrement débat parmi les juristes. Dans cet entretien, Me Samuel Delalande, avocat en droit de l’environnement, revient sur les conséquences de cette situation et réfléchit plus largement à la place du droit dans les luttes environnementales.
Dans le dossier de l’A69, contre toutes les jurisprudences, contre l’avis de sa propre rapporteure, le tribunal administratif de Toulouse a reporté au lieu de décider. Un vrai cadeau aux constructeurs de l’autoroute. Comment est-ce possible ? Grâce à un tour de passe-passe juridique, décidé par un État autoritaire, dénonce Geneviève Azam. Mais la colère gronde et la lutte continue.
Polluant et destructeur, le béton n’en continue pas moins de recouvrir le monde. Mauvaise presse, le béton ? Il fait en tout cas l’objet d’une série de livres passionnants qui analysent le succès de ce matériau aussi omniprésent que catastrophique. Dans cette recension croisée, François Jarrige met en regard pas moins de quatre ouvrages récents.
Alors qu'une mobilisation d'ampleur se prépare du 7 au 9 juin contre l'A69, le pouvoir politique souhaite l'interdire. Cette tribune de soutien rappelle la nécessité de poursuivre un mouvement d'opposition créatif et massif contre un projet écocidaire qui détruirait 400 hectares de terres agricoles.
Après-guerre, au nom de la modernisation capitaliste, l’État a imposé un violent et destructeur remembrement des campagnes. Depuis une vingtaine d’années, c’est le désenclavement qui a pris le relais et justifie les grands projets d’artificialisation et d’appropriation des terres. L’autoroute A69 entre Castres et Toulouse illustre la toxicité de cet héritage modernisateur et colonial.
À l’image des ruées vers l’or qui ont provoqué des désastres politique, sanitaire et environnementaux, la ruée contemporaine vers le vent conduit aux mêmes impasses. Au sud-est du Mexique, l’Isthme de Tehuantepec fait l’objet d’un investissement industriel et capitaliste hors-norme. L’extractivisme vert s'y traduit par un néocolonialisme économique qui nourrit la violence et les cartels.
Nos infrastructures pèsent un poids matériel et écologique dont nous n'avons pas idée. Ainsi, une autoroute contemporaine exige 30 tonnes de sable et gravier par mètre. Pour commencer à explorer cette histoire environnementale des grandes infrastructures, nous publions l'introduction du livre « Accumuler du béton, tracer des routes ».
Rarement évoquée, l’industrie du tourisme contribue pourtant largement à la catastrophe écologique et pèse près de 10 % du PIB mondial. Fondée sur l’énergie carbonée et accélérant la marchandisation du monde, cette industrie doit faire l’objet d’une révision en profondeur. Une société écologique postcapitaliste devrait-elle mettre un terme au tourisme ?
Depuis quelques mois, les tenants de la croissance nous abreuvent d'appels à la sobriété : il s'agirait d'un remède nécessaire face aux pénuries d'énergie fossile à venir. Mais cette sobriété est-elle pour autant à la hauteur des enjeux écologiques contemporains ? Ne faudrait-il pas plutôt penser des politiques terrestres à partir de la question de la panne, de la maintenance et du démantèlement des infrastructures néfastes ?
Comment penser nos rapports aux objets techniques et plus largement aux institution utiles à la vie collective ? Quels sont ceux qui nous émancipent ; quels sont ceux qui, au contraire, nous aliènent ? Tout au long de son parcours, Ivan Illich n'a cessé de se poser ces questions au regard leur actualité.
Les géants du numériques ont aboli la « vie privée », face visible de la liberté des Modernes. C’est au contraire à l’autre versant de cette conception de la liberté qu’il faudrait renoncer : être délivrés des nécessités de la vie, rendue possible par l’instauration de dispositifs lointains et aliénants. Il s’agit alors de reconquérir la liberté de subvenir à nos vies.
Plusieurs organisations écologistes ont explicitement appelé à soutenir les grèves contre la réforme des retraites. Ce soutien bienvenu peut-il augurer une transformation des pratiques militantes ? Que se passerait-il si syndicats et écologistes élaboraient un répertoire d'action commun, construisant par la pratique le mélange des justices sociales et écologiques ?