En 25 ans, plus d'un tiers des vers de terre ont disparu des sols anglais... mais le déclin est mondial. Qu'en aurait pensé Darwin, qui a consacré la fin de sa vie à leur étude ? Retour sur son dernier grand livre, « La Formation de la terre végétale par l’action des vers », avec un texte de Patrick Tort, spécialiste du scientifique anglais.
Alors que la conquête spatiale est techniquement invraisemblable et moralement obscène, ses promoteurs ne cessent de proclamer son triomphe imminent. Pourquoi ? Éléments de réponse dans « Une histoire de la conquête spatiale », qui met à nu les discours de propagande, depuis ses origines nazies jusqu’à son destin militaire et capitaliste. L’espace, une colonie à vendre… pour mieux détruire la Terre ?
9 Antillais·es sur 10 ont du chlordécone dans le sang. Dans « S’aimer la Terre », Malcom Ferdinand raconte l’histoire hautement toxique et profondément coloniale de ce pesticide associé à la culture de la banane. L’extrait que nous publions retrace la mise au pas des humains et des écosystèmes par la France pour la banane d'exportation. La banane, un fruit made in impérialisme.
Polluant et destructeur, le béton n’en continue pas moins de recouvrir le monde. Mauvaise presse, le béton ? Il fait en tout cas l’objet d’une série de livres passionnants qui analysent le succès de ce matériau aussi omniprésent que catastrophique. Dans cette recension croisée, François Jarrige met en regard pas moins de quatre ouvrages récents.
Une lecture de l'ouvrage d'Arnaud Exbalin, « La grande tuerie des chiens » qui explore les campagnes d'extermination de chiens errants menées par la police de Mexico, au XVIIIe siècle. Une violence qui témoigne de la profonde mutation des rapports anthropozoologiques et des modes de vie urbains dans l'histoire longue de l'Amérique coloniale.
Comment faire une histoire environnementale et politique du Moyen Âge qui ne s'épuise pas dans une quête des origines ? Peut-être en s'inscrivant dans un perspectivisme historique, capable de se tenir au plus près de l'expérience et des préoccupations des médiévaux. C'est le projet de l'ouvrage de Mathieu Arnoux, « Un monde sans ressources ».
Dans « Le Grand Mythe », les historiens Naomi Oreskes et Erik Conway proposent un récit édifiant des efforts déployés par le patronat américain, tout au long du XXe siècle, pour faire triompher une idéologie anti-État et pro-marché. Mais si la thèse est ambitieuse, sa démonstration demeure insuffisante.
A l’occasion de la parution de « Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie » de Jean-Baptiste Fressoz, nous republions un entretien détaillé de mai 2023 où il développait les thèses de son livre. Dans la conclusion de son ouvrage, il écrit que « la transition est l’idéologie du capital au XXIème siècle. Grâce à elle, le capital se trouve du bon côté de la lutte climatique. »
Ouvrir une nouvelle époque géologique, c’est laisser des traces visibles dans les sols pour des millions d’années. Mais, tout comme l’histoire humaine, celle de la Terre ne s’enregistre pas n’importe où. Plongée dans la mémoire géologique et politique du lac Crawford, dans l'Ontario.
Ayant provoquée l’un des crimes de masse les moins connus du 20ème siècle, la guerre civile guatémaltèque a laissé des traces profondes dans les paysages comme dans les mémoires. Nous revenons sur cette histoire douloureuse avec le photographe mexicain James Rodriguez.