Le 5 mars dernier, le New York Times révélait au monde l’implacable verdict : les géologues ont voté contre l’officialisation de l’Anthropocène. Mais que nous dit vraiment cet évènement ? Le philosophe des sciences Pierre de Jouvancourt revient ici sur les conditions de ce vote et analyse les enjeux à la fois scientifiques et politiques de cette controverse.
Ouvrir une nouvelle époque géologique, c’est laisser des traces visibles dans les sols pour des millions d’années. Mais, tout comme l’histoire humaine, celle de la Terre ne s’enregistre pas n’importe où. Plongée dans la mémoire géologique et politique du lac Crawford, dans l'Ontario.
Comment mêler la description scientifique et sensible d'un territoire avec les attachements et les colères qui nourrissent les luttes ? Avec certains outils singuliers de la géographie, cet article explore — en mots, en cartes et en photographies — la possibilité d'un telle rencontre.
Quelles places pour les Noirs et les peuples indigènes au sein des savoirs de l’Anthropocène ? Pour Kathryn Yusoff, l’hégémonie du critère géologique y prolonge le silence de l’histoire coloniale. En résulte une responsabilité de tous envers la planète qui est conditionnée à l’irresponsabilité vis-à-vis des destructions de la colonisation et de l’esclavage.
Depuis presque vingt ans, des scientifiques affirment que les activités humaines provoquent un changement d'époque géologique. Mais le récit de ce passage de l'Holocène à l'Anthropocène occulte pourtant des enjeux historiques et politiques dont on ne peut faire l'économie.