Dans « Féministes des champs », Constance Rimlinger décrit des communautés écoféministes rurales inventant depuis les campagnes des formes de vie plus soucieuses des vivants humains et non-humains. Le retour à la terre peut-il être un moyen de s’extraire de la domination masculine et de l’exploitation capitaliste ? Possible… mais pas simple.
Comment lutter contre l’industrialisation du monde sans défendre, en creux, un retour à un ordre supposément naturel ? Critiquer certaines technologies sans stigmatiser celles et ceux qui en dépendent au quotidien ? Entretien avec des membres de l’organisation du festival du livre Livrosaurus Rex, sur le thème de la critique des technologies et de l'industrialisation du monde.
Deux tiers des cancers ne s'expliquent pas avec les facteurs de risque habituels. Dans cette tribune, plus de 1200 signataires soulignent l'urgence à prendre en compte les causes environnementales des cancers, à commencer par les centaines de milliers de substances chimiques présentes dans nos milieux de vie.
Dans son livre « Pour une politique écoféministe. Comment réussir la révolution écologique », la chercheuse et activiste australienne Ariel Salleh déconstruit le système « productif-reproductif » capitaliste et patriarcal à partir d'un matérialisme incarné, pour déjouer la domination croisée de la Nature et des femmes. Extraits choisis.
Que disent nos fictions post-apocalyptiques de la domination adulte ? Mêlant cinéma, sociologie et bande dessinée, Claire Dietrich s’interroge sur la production de plus en plus abondante de dystopies mettant en scène des enfants.
Au Brésil, violences machistes et agrocapitalistes vont de pair. Face à l’alliance des 3B (bœuf, balle et Bible) qui ne cesse d’étendre son pouvoir, de nourrir la violence et de détruire les terres, des centaines de milliers de femmes s’organisent. En août 2023, elles ont participé à l’une des plus massives mobilisations de paysannes d’Amérique latine : la Marche des Margaridas.
A quoi ressemble l'écoféminisme d'Amérique du Sud ? Lina Álvarez-Villarreal revient dans ce texte sur ses spécificités. Parmi celles-ci, se dégagent notamment deux exigences : comprendre les multiples conséquences de ce que la colonisation a produit sur les femmes, les hommes et la Terre et apprendre à habiter librement depuis des histoires, des savoirs et des milieux dont on prend soin.
L’écoféminisme est une proposition théorique et politique élaborée depuis près de cinquante ans. Dès les années 1970, Maria Mies et Veronika Bennholdt-Thomsen analysent l'industrialisation comme un vaste processus de destruction de la subsistance. A partir de l’attention à l’ensemble des activités vitales du quotidien, elles relient colonialisme, domination de la nature et des femmes. Ce faisant, elles nous aident à mieux comprendre la domination capitaliste et patriarcale et ouvrent des voies politiques fécondes.
Tandis que l'étau de la répression se resserre sur les Soulèvements de la Terre, la priorité est à la solidarité, à la riposte juridique, et au soin des blessé·es. La question de savoir comment ne pas reproduire une telle hécatombe paraît néanmoins urgente. Ce qui suit est une série de propositions afin de continuer à se renforcer mutuellement et faire de la place à tou·tes en contexte d'actions de masse.
Quelles formes prennent aujourd’hui les écoféminismes, et comment s’éprouvent-ils dans la quotidienneté ? « Des paillettes sur le compost » explore et esquisse un positionnement écoféministe décolonial, queer, anti-capitaliste, adossé à une réflexion sur l’érotisme tout autant que sur les luttes de terrain. Entretien avec son autrice, Myriam Bahaffou.
Le capitalisme et une partie de sa critique se sont construits sur l'idée de production, séparant ainsi le travail (masculin, blanc) qui a une valeur - du travail invisible, socialement dévalorisé et non rémunéré. Une perspective féministe ne peut se contenter de simplement revaloriser le travail reproductif. Elle invite plutôt à considérer toutes les activités humaines sous l'angle de la reproduction matérielle et à passer de la rétribution à la restitution.
Moins connu que le soulèvement chilien, la révolte nicaraguayenne de 2018 a pourtant ouvert à sa façon le cycle insurrectionnel latinoaméricain de la fin des années 2010. Opérant une convergence des luttes syndicales, féministes et écologistes et reposant sur une exigence forte de respect des droits humains, il fut durement réprimé. Pour mieux comprendre ses origines, son déroulement et ses conséquences, nous avons rencontré la chercheuse Delphine Lacombe.