Il y a 10 ans, Rémi Fraisse, jeune botaniste de 21 ans, était abattu par un gendarme dans la forêt de Sivens. Une atrocité qui risque de se produire encore, alors que le gouvernement lâche chaque jour un peu plus la bride de la répression policière. Cet hommage à Rémi revient sur la bataille médiatique qui a suivi sa mort.
Quel avenir pour l’État dans une société post-croissance ? Le pari théorique de ces deux économistes est de penser des réformes révolutionnaires qui conduiraient à métamorphoser l’État. Plutôt que d’imaginer sa disparition, c’est la dynamique créative de la société civile et politique qui permettrait de faire émerger de nouvelles institutions. Multiplier les outils et les pratiques ouvrirait la voie à une société décroissante et favoriserait un renversement d’hégémonie.
Que nous arrive-t-il politiquement ? Un vent mauvais souffle et les jours heureux ne reviennent pas. A l'horizon, les promesses d'auto-gouvernement, d'un quotidien qui s'améliore, de l'émancipation des dominations, de la jouissance du présent s'estompent dans le brouillard. Après le temps de l'indignation, de la colère, voici celui de la peur. Mais inévitablement reviendra le temps de la colère politique.
Entendre cette clameur des vivants qui habitent avec nous la Terre est devenu une affaire de vie ou de mort. Tel est le sens des « propositions pour un retour sur Terre » : engager une politique qui viendrait se substituer à celle de la croissance et de la consommation infinies pour ouvrir la voie d'un habiter terrestre, viable et fraternel.
La progression foudroyante du Covid-19 nous précipite toutes et tous dans une situation inédite. Le choc est planétaire et quasiment synchronisé. Il touche tous les domaines de la société : le sanitaire, le social, le politique, l'économie. Il modifie les façons d'habiter, d'aimer, de vivre et de survivre, de travailler, de se parler, de mourir et d'être enterré. Plus que jamais, le monde tremble sur ses bases.
« Notre ennemi est le séparatisme », déclarait récemment le président Macron – mais quel séparatisme exactement ? Le sien ? Celui, biopolitique, imposé pour endiguer le coronavirus ? Ou celui en germe dans une viralité politique plus obscure, plus redoutable pour les gouvernements ayant en charge d’administrer l’extinction écologique en cours ?
Dans un livre récemment traduit, l’anthropologue brésilien Viveiros de Castro revient sur la figure de Pierre Clastres. Il s’interroge notamment sur sa postérité, non seulement pour les études amazoniennes, mais aussi pour des pans entiers de la pensée politique contemporaine, qui ont placé la question de l’Etat et de sa critique au centre de leur réflexion.