Courant théorique d'écologie politique, l'éco-marxisme connaît un large succès populaire et universitaire. Pourtant sa radicalité s'exprime parfois par une disqualification d'approches, comme le nouveau matérialisme, qui pourraient en réalité se révéler complémentaires, si elles n'étaient pas caricaturées.
Au fil de ses ouvrages et de ses interventions, Andreas Malm s'est imposé comme une figure majeure de la pensée éco-marxiste. Cependant, comment comprendre certaines équivocités ? Qui sont les oublié·es de ses analyses ? Son léninisme politique est-il pertinent pour notre époque ? Qu'en est-il de sa confiance en certaines technologies réputées salvatrices ? Ce long article mène l’enquête en revenant sur l’œuvre du penseur suédois.
Alors que paraît en ce début d’année 2022 l’essai de Bruno Latour et Nicolaj Schultz qui tente d’explorer « comment faire émerger une classe écologique consciente et fière d’elle-même », leur éditeur Philippe Pignarre nous transmet cette lettre ouverte à ses ami·es marxistes, les enjoignant à prendre au sérieux les propositions qui y sont faites.
Plutôt que messager de la nature, le coronavirus qui nous affecte doit son existence à un vaste réseau de relations : grandes places financières mondiales, marchés aux animaux, néo-libéralisation des politiques de santé publique, confinement des travailleurs et industrialisation de l’élevage animal. Faire face à la pandémie, ce pourrait être alors penser un projet de « désaliénation ».
« Cheap » ne veut pas simplement dire « bon marché ». Ce terme désigne aussi la structure de dévalorisation et de dépossession écologique et sociale qui sous-tend l'extension de la sphère marchande. Ainsi en va-t-il d’un simple nugget de poulet. Dans cet extrait de l'introduction de leur dernier livre, Jason Moore et Raj Patel, décortiquent le nugget et son monde — forcément cheap.
À l'heure où le mouvement des gilets jaunes combat la grande braderie des vies, l'ouvrage Comment notre monde est devenu cheap de Moore et Patel tombe à pic. Croisant marxisme et écologie il met au jour les mécanismes d'appropriation de la nature et d'exploitation des humains, et dessine les voies d'une contre-attaque.
« L’écologie est inconciliable avec le capitalisme », telle est la thèse de Fred Magdoff et John Bellamy Foster. Pour eux, seul un État socialiste est à même de faire adopter des mesures contraignantes. Mais loin de la « révolution écologique » promise, c'est davantage un catalogue de propositions de type « capitalisme vert » que déroule l'ouvrage.