Les images de déchets à la dérive dans les eaux marines ou de bouts de plastique extraits de ventres d’oiseaux sont emblématiques de la pollution. Le cœur du problème est pourtant absent du tableau : c’est la colonisation et ses multiples formes, ainsi que l’affirme Max Liboiron dans un livre important, à la fois enquête et manuel.
9 Antillais·es sur 10 ont du chlordécone dans le sang. Dans « S’aimer la Terre », Malcom Ferdinand raconte l’histoire hautement toxique et profondément coloniale de ce pesticide associé à la culture de la banane. L’extrait que nous publions retrace la mise au pas des humains et des écosystèmes par la France pour la banane d'exportation. La banane, un fruit made in impérialisme.
L'Etat israélien s'est bâti autour d'une double construction : celle d'une nation et celle d'un territoire originel. Dès lors, le rapport colonial d'Israël aux territoires palestiniens s'éclaire : les pollutions, des dépossessions, les destructions et les prises de terre s'inscrivent dans une volonté de créer de toute pièce une Terre promise.
Trente ans après avoir été enterré dans la montagne colombienne, un manuscrit est exhumé et publié en 1971. C’est le testament politique et spirituel d’un acteur central des luttes autochtones d’Amérique latine, Manuel Quintín Lame, décédé quelques années plus tôt. Contre la dépossession foncière, économique et politique, une décolonisation ambitieuse reste à mener. Retour sur un livre, une philosophie et un parcours subversifs.
Ces dernières années, une série de débats remue le courant écosocialiste. Deux tendances du mouvement, la décroissance et l'écomodernisme de gauche, sont traversées par des divergences de fond à propos du capitalisme et de son nécessaire dépassement. En finir avec le capitalisme, certes : mais comment ?
Dans son livre « Pour une politique écoféministe. Comment réussir la révolution écologique », la chercheuse et activiste australienne Ariel Salleh déconstruit le système « productif-reproductif » capitaliste et patriarcal à partir d'un matérialisme incarné, pour déjouer la domination croisée de la Nature et des femmes. Extraits choisis.
Une lecture de l'ouvrage d'Arnaud Exbalin, « La grande tuerie des chiens » qui explore les campagnes d'extermination de chiens errants menées par la police de Mexico, au XVIIIe siècle. Une violence qui témoigne de la profonde mutation des rapports anthropozoologiques et des modes de vie urbains dans l'histoire longue de l'Amérique coloniale.
À l’image des ruées vers l’or qui ont provoqué des désastres politique, sanitaire et environnementaux, la ruée contemporaine vers le vent conduit aux mêmes impasses. Au sud-est du Mexique, l’Isthme de Tehuantepec fait l’objet d’un investissement industriel et capitaliste hors-norme. L’extractivisme vert s'y traduit par un néocolonialisme économique qui nourrit la violence et les cartels.
Voici quatre histoires sur la faille, écrites par le philosophe nigérian Bayo Akomolafe. Des histoires de fissures qui s’ouvrent dans le quotidien et le normatif comme autant de possibilités de voir, de sentir, de penser et de vivre autrement.
Comment définir les activités agricoles et industrielles introduites au XVIe siècle, devenues désormais hégémoniques ? L'ère des plantations : une simplification radicale des milieux vivants et la généralisation du travail forcé. Dans cet entretien passionnant, deux figures majeures de la pensée écologique ouvrent leur boite à outils pour éclairer notre époque.
Comment lutter concrètement contre l'odieuse loi « Immigration » de Darmanin ? En continuant à pratiquer l'accueil inconditionnel depuis nos lieux de vie. De la création d’un syndicat d’habitant·es à celle d’une structure OACAS, retour sur les dynamiques d’organisation et d’accueil sur la Montagne limousine. Entretien.
Au nom de la transition vers les énergies vertes, les pays les plus riches ont accentué leur course aux métaux critiques. Cette croissance des besoins amplifie l'extractivisme dans le Sud Global. A rebours de cette orientation mortifère, ce court manifeste appelle à une transition énergétique écosociale.