Après la sidération initiale, le Covid nous a enveloppé dans une épaisse lassitude. Il a provoqué une étrange familiarité : nous oscillons entre le trop-plein d’informations et le sentiment de ne pas vraiment saisir le caractère inouï de ce qui nous arrive. Pour ne pas perdre pied, Patrick Drevet a tenu un journal de mars à juin 2020 où il a tenté de « sauver les phénomènes » au moment même où ils émergeaient.
Qu’avons-nous vu depuis six mois, depuis le surgissement du virus, depuis l’avalanche de transformations qu’il a produites ? Comment empêcher que le poids de l’habitude et la force de l’amnésie acclimatent ce qui était alors nouveau, impensable, terrifiant ? S’il appelle sans doute, aussi, d’autres observations, d’autres enregistrements et d’autres reprises, ce texte propose une traversée de l’époque afin d’éviter, qu’avec le passage du temps, l’extraordinaire se mue en ordinaire et que le redoutable devienne légal.
L'état d'urgence sanitaire a été prorogé jusqu'au 10 juillet et une prolongation supplémentaire est actuellement en discussion. Peut-on espérer un retour à la normale ? Dans cet entretien, Serge Slama, professeur de droit public et membre du Réseau de veille sur l’état d’urgence sanitaire, revient sur les recours juridiques possibles face aux dérives d'un exécutif devenu trop puissant.
Plutôt que messager de la nature, le coronavirus qui nous affecte doit son existence à un vaste réseau de relations : grandes places financières mondiales, marchés aux animaux, néo-libéralisation des politiques de santé publique, confinement des travailleurs et industrialisation de l’élevage animal. Faire face à la pandémie, ce pourrait être alors penser un projet de « désaliénation ».
Nos vies reprendront-elles leur cours après le confinement ? S'appuyant sur les modélisations de la pandémie du rapport de l'Imperial College, Gideon Lichfield estime que nos vies confinées et contrôlées ne sont pas prêtes de disparaître. Le bouleversement sanitaire et sécuritaire de nos sociétés sera massif.
Près de 230 médecins, infirmier.e.s., psychologues, réanimateurs, enseignant.e.s, comédien.ne.s, paysan.ne.s, artistes, chercheuses, scientifiques, musicien.ne.s, syndicalistes, éditeurs, libraires et autres personnalités appellent à s’auto-organiser face à la pandémie de Covid-19 et à rejoindre le réseau de solidarité COVID-ENTRAIDE FRANCE.
Cet appel reçu à la rédaction de Terrestres constitue un variant d'un monologue originellement reçu par Lundimatin (que nous remercions). Passé par le système cellulaire de Terrestres, son message a quelque peu muté. Si elle n'a pas le mérite de l'antériorité, cette version mutante nous a semblé digne d'attention