Et si avec la guerre en Ukraine, le nucléaire vivait une épreuve de vérité décisive ? Cette technologie a été conçue pour être développée dans un temps de paix et de stabilité sociale. Or, l'évènement ukrainien souligne qu'un tel postulat est non seulement illusoire, mais moralement inconséquent. L'imprévisibilité historique nous oblige à réexaminer les conditions de possibilité du nucléaire.
« L’âge des désordres » est devant nous et « voir l’avenir en prolongeant les courbes passées pourrait constituer votre plus grave erreur ». Telle est la vision du monde d’un acteur majeur du capitalisme financier, révélée par la fuite d’un rapport privé de la Deutsche Bank à l’usage de ses principaux « clients ». Un parcours éclairant en forme de dystopie pour les possédants.
Pour le sociologue Frédéric Lemarchand, qui a beaucoup travaillé sur Tchernobyl et ses suites, la pandémie du Covid doit nous conduire à abandonner le paradigme du risque et sa gestion technocratique du monde, au profit du paradigme de la catastrophe qui nous oblige à penser le monde dans lequel nous voulons vivre.
JP Morgan est le plus grand financier des combustibles fossiles au monde. JP Morgan vient de publier une étude où il admet la catastrophe écologique : « Quelque chose devra changer à un moment donné si la race humaine veut survivre. » JP Morgan a vu son cours boursier flamber de 230% en 10 ans. Et nous, collectivement, que faisons-nous ? On a commencé par lui écrire une lettre.
A rebours d'une intuition qui voudrait que les changements écologiques planétaires se produisent progressivement, l'histoire de la Terre montre que des bouleversements globaux et très rapides sont possibles. Or il est avéré que les activités humaines sont précisément en train d'en provoquer…
Le 26 septembre 2019, un immense incendie se déclare dans l'usine de produits chimiques Lubrizol de Rouen. À chaud, l’historien Renaud Bécot effectue une mise en perspective historique ainsi qu'une analyse de la gestion de cette crise. Cet accident ne devrait-il pas être l'occasion d'interroger la viabilité écologique et sociale de nos choix de production et de consommation ?
L'oeuvre de Lévi-Strauss permet-elle de penser le ravage écologique contemporain ? Exhumant des réflexions méconnues sur la Shoah et sur l'anéantissement colonial des Indiens d'Amazonie, deux ouvrages récents montrent ce que l'intérêt du fondateur de l'anthropologie structurale pour la question des catastrophes peut nous apprendre.
Avec le temps qui passe, les rapports alarmants se succèdent, nourrissant autant tribunes inquiètes et promesses satisfaites. Mais que cache cette volonté de toujours mieux quantifier le ravage écologique en cours ? Quelle politique cette quantification peut-elle servir ?