En apparence, la Santé Planétaire est un projet visant à réinscrire la santé humaine au sein des limites écologiques. Mais derrière ses atours séduisants, ce nouveau paradigme de santé publique apparaît en réalité comme une manière de contenir le désastre pour mieux poursuivre l'exploitation du monde.
Coup de tonnerre médiatique : les trois dirigeants de Total, EDF et Engie en appellent à la sobriété et à la chasse au gaspillage. Ils osent même recycler une formule chère aux acteurs luttant de longue date pour une décroissance énergétique : « la meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas ». Assiste-t-on au suicide du capitalisme fossile ? À rebours de l’accueil médiatique, Terrestres propose une lecture dissonante.
Contre la mémoire sélective du mouvement climat, le dernier livre d’Andreas Malm revient sur le rôle majeur des pratiques de sabotage et d’action directe dans les victoires passées. Son récit alternatif invisibilise pourtant à son tour certaines luttes, notamment écoféministes. Depuis les années 1970, ces dernières contribuent à complexifier les termes souvent binaires du débat violence/non-violence.
Les chercheurs éco-marxistes ont en commun d'avoir exploré le lien entre capitalisme et dérèglement climatique. Cependant, ils divergent sur une question cruciale : la nature et le climat sont-ils extérieurs au capitalisme, nécessitant donc une révolution anti-capitaliste pour être sauvés, ou bien constituent-t-ils une contradiction interne à celui-ci, le menant structurellement à son effondrement ?
Une avalanche de boue médiatique a récemment déferlé sur l'activiste Greta Thunberg. Ces attaques d'éditorialistes et de polémistes sont l'occasion de revenir sur la nature des disqualifications portées contre l'écologie depuis le début des années 1990 et de mettre en perspective les enjeux écologiques contemporains. Nous publions la version longue d'un récent entretien donné par les auteurs à l'Obs.
[Bonnes feuilles] Quel temps politique traversons-nous ? Dans Le capital déteste tout le monde, Maurizio Lazzarato propose de repartir des années 1960 pour éclairer une série de phénomènes et notamment les liens entre néolibéralisme et néofascisme. Et porte un diagnostic sur l'état des forces qui pourraient s'opposer à la logique du capital.
« Cheap » ne veut pas simplement dire « bon marché ». Ce terme désigne aussi la structure de dévalorisation et de dépossession écologique et sociale qui sous-tend l'extension de la sphère marchande. Ainsi en va-t-il d’un simple nugget de poulet. Dans cet extrait de l'introduction de leur dernier livre, Jason Moore et Raj Patel, décortiquent le nugget et son monde — forcément cheap.
[Bonnes feuilles] Extrait du dernier livre de Serge Audier, l’Âge productiviste, ce texte participe à clarifier les relations historiques entre l'écologie politique et les deux grandes idéologies de l’industrialisation : le capitalisme et le socialisme.