Vous avez probablement croisé son livre « Moins ! » : le Japonais Kohei Saito voit chez Marx des prémisses de la pensée écologique, et s’en sert pour défendre un « communisme décroissant ». Pas si simple, explique le philosophe Michael Löwy dans cette note critique : nulle prophétie chez Marx, mais une pensée qui reste cruciale pour affronter l’Anthropocène.
Jason W. Moore est un penseur majeur, mais exigeant, des liens entre écologie politique et critique du capitalisme. Entre « cheap nature » et critique du dualisme, le philosophe Paul Guillibert propose ici une introduction limpide à cette œuvre fondamentale de la pensée écologique contemporaine.
Le 5 mars dernier, le New York Times révélait au monde l’implacable verdict : les géologues ont voté contre l’officialisation de l’Anthropocène. Mais que nous dit vraiment cet évènement ? Le philosophe des sciences Pierre de Jouvancourt revient ici sur les conditions de ce vote et analyse les enjeux à la fois scientifiques et politiques de cette controverse.
Comment définir les activités agricoles et industrielles introduites au XVIe siècle, devenues désormais hégémoniques ? L'ère des plantations : une simplification radicale des milieux vivants et la généralisation du travail forcé. Dans cet entretien passionnant, deux figures majeures de la pensée écologique ouvrent leur boite à outils pour éclairer notre époque.
A l’occasion de la parution de « Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie » de Jean-Baptiste Fressoz, nous republions un entretien détaillé de mai 2023 où il développait les thèses de son livre. Dans la conclusion de son ouvrage, il écrit que « la transition est l’idéologie du capital au XXIème siècle. Grâce à elle, le capital se trouve du bon côté de la lutte climatique. »
Ouvrir une nouvelle époque géologique, c’est laisser des traces visibles dans les sols pour des millions d’années. Mais, tout comme l’histoire humaine, celle de la Terre ne s’enregistre pas n’importe où. Plongée dans la mémoire géologique et politique du lac Crawford, dans l'Ontario.
En apparence, la Santé Planétaire est un projet visant à réinscrire la santé humaine au sein des limites écologiques. Mais derrière ses atours séduisants, ce nouveau paradigme de santé publique apparaît en réalité comme une manière de contenir le désastre pour mieux poursuivre l'exploitation du monde.
Il y a quelques années, un courant théorique dans les sciences humaines, le « tournant ontologique », se construisait autour de la proposition suivante : les différences ne sont pas simplement différentes perspectives sur le même monde, mais des différences de monde. Néanmoins, ces approches n’ont-elles pas perdu de vue les rapports de pouvoir ? Telle est la thèse d’un livre écrit par l’anthropologue Christine Chivallon, qui, pour répondre à cette impasse, propose le concept d’« inhumain ».
Avec cette BD, Jérémie Moreau nous plonge de façon concrète au cœur des désordres de l'Anthropocène. A travers le changement de vie de Nathan et ses jeunes frère et sœur qui quittent Paris pour l'Alaska, on découvre la vie dans ces forêts pleinement touchées par les changements globaux. Comment habiter ces temps de débâcle, de perte des repères et des cycles saisonniers ? Observer les êtres vivants qui évoluent face aux conditions changeantes nous fait entrer dans le temps des métamorphoses et le temps du mythe.
Lorsqu’en 1867 Marx publie à Hambourg le livre I du Capital, cinq longues années sont nécessaires pour écouler le tirage de 1 000 exemplaires. Cent-cinquante ans plus tard, un universitaire japonais publie « Le Capital dans l’anthropocène » qui se vend à 500 000 exemplaires… Kōhei Saitō y propose une relecture écologiste du philosophe allemand, alliant décroissance et communisme. Le « redoutable missile » que Marx croyait avoir « lancé à la tête de la bourgeoisie » vient-il d’être à nouveau mis en orbite depuis le Japon ? Éléments de réponse dans cet entretien avec l’auteur.