Animaux

Le soulèvement de la forêt

Alyte est un crapaud survivant. Il était sur le dos de son père qu'une voiture a écrasé. « Léthalyte » : c’est ainsi que les vivants de la forêt nomment la route qui déchire leur monde et menace son tissu de symbioses et de prédations. Sous les arbres, un soulèvement se prépare… Extrait d’une bande dessinée sublime et puissante, entièrement non-humaine.

Les Beaux gestes

Baro d’evel est une compagnie terrestre qui a développé au fil des ans une manière de faire théâtre qui est aussi une manière de vivre, croisant les modes d’expression et tissant des langages esthétiques hétérogènes. Nous les retrouverons ces jours-ci au Festival d'Avignon et dans leur future tournée avec leur nouveau spectacle « Qui som ? ».

Quelle histoire commune entre chasse et préservation de la nature ?

A première vue, tout oppose chasseurs et protecteurs des écosystèmes et des animaux. Pourtant, ils entretiennent des liens serrés depuis plusieurs siècles. Retour sur une histoire mouvementée et ambivalente.

Haines chiennes : la police des chiens errants dans le Mexico de 1790

Une lecture de l'ouvrage d'Arnaud Exbalin, « La grande tuerie des chiens » qui explore les campagnes d'extermination de chiens errants menées par la police de Mexico, au XVIIIe siècle. Une violence qui témoigne de la profonde mutation des rapports anthropozoologiques et des modes de vie urbains dans l'histoire longue de l'Amérique coloniale.

Animaux de tous les pays, unissez-vous !

« Les animaux font-ils partie de la classe ouvrière ?» s'interrogeait en 2003 l’historien Jason Hribar. Vingt ans plus tard, un vigoureux débat sur la notion de travail animal et les luttes contre l’exploitation du vivant traverse les sciences sociales dans de nombreux pays. Deux ouvrages récents nourrissent cette réflexion cruciale.

Comment faire plier une entreprise : la méthode SHAC

Au tournant des années 2000, le mouvement de libération animale lance une campagne massive contre le plus grand laboratoire d’expérimentation animale d’Europe. La mobilisation s’organise autour de la stratégie SHAC, encore utilisée aujourd’hui. L’objectif est de provoquer la faillite d’une entreprise qui collabore à des projets toxiques.

Du gibier au réservoir de pathogènes : habiter le trouble sanitaire

[Bonnes feuilles] Souvent considérés comme représentants de la nature, les animaux sauvages peuvent faire l'objet de politiques de contrôle particulièrement intenses. Cet extrait examine le cas du sanglier pris dans les politiques de biosécurité européennes. Chassé et considéré comme nuisance, il est aussi contrôlé et tué pour protéger le modèle d'élevage dominant.

Val Plumwood – L’humanité comme proie

Pionnière de la philosophie écoféministe et des humanités environnementales, Val Plumwood reste encore peu connue hors des milieux académiques. La récente parution de « Dans l'œil du Crocodile » donne désormais accès à un recueil d'essais puissants et de récits poignants, où l'autrice en appelle à une nouvelle spiritualité matérialiste, embrassant notre condition d'animaux humains, tout à la fois reliés et mortels.

Le hantement du monde

Zoonoses, pandémies, tout semble indiquer que la fréquence des catastrophes sanitaires provoquées par la modernité industrielle va s'accélérer au cours des prochaines décennies. Faut-il alors parler de Pathocène pour désigner notre temps?

Comment guérir en pathocène ?

Des agents pathogènes hantent nos vies et nous sommes hantés par la peur de perdre la santé et notre habitat terrestre. Nous sommes de plus en plus troublés par les milliards d’êtres vivants anéantis par notre mode de vie et d’alimentation. Nous vivons en Pathocène. De quelle histoire troublée cette ère de vulnérabilité est-elle le nom, et comment la conjurer ?

Cause Animale, Luttes Sociales

Souvent réduite à un régime alimentaire ou à la lubie passagère d’une époque déboussolée, la cause animale est de plus en plus médiatisée mais aussi instrumentalisée, récupérée et dépolitisée. Dans l'anthologie qu'ils ont coordonné, Cause Animale, Luttes Sociales, Roméo Bondon et Elias Boisjean explorent ses racines historiques pour mieux souligner le non-sens d’un engagement animaliste qui se passerait d’une remise en cause du capitalisme.

En plein vol

Bonnes feuilles – En plein vol raconte et pleure l'extermination des oiseaux. A partir de récits de pertes et de destructions, cette œuvre phare des "Extinction Studies" explore des nouvelles manière de composer avec les mondes plus qu'humains.

Penser depuis l’oiseau

Les oiseaux ont dernièrement fait l’objet de multiples ouvrages, non seulement parce que la destruction de la biodiversité les met en danger, mais aussi parce qu’ils invitent à écouter la nature autrement. A travers la recension croisée de trois livres récemment sortis, Roméo Bondon suit les trajectoires tracées par des auteurs sur la piste des oiseaux.

Le merle et la philosophe

Penser différemment le territoire, grâce aux oiseaux : à rebours de la fascination des scientifiques pour la compétition animale, Vinciane Despret propose une conception du territoire attentive aux assemblages et relations d’interdépendance qui s’y jouent. Le savoir, nous dit-elle, doit devenir l’allié des vivants qu’il étudie.

Ce que les zoos prennent aux animaux

Violette Pouillard a récemment publié une histoire inédite des zoos par les animaux. En donnant la parole aux captifs, ce livre nous plonge dans le quotidien de ces millions d’animaux qui ont pour geôliers ceux qui disent les protéger. Un plongée dans l’empire du conservationnisme.

Pour un nouvel animalisme

Comment recoudre les déchirures qui ont coupé les hommes des autres vivants ? Dans "Manières d'être vivant" (Actes Sud, février 2020), Baptiste Morizot nourrit une nouvelle fois sa réflexion philosophique de son expérience de pisteur de loup. Il y convoque la figure du "diplomate" et la pensée de Spinoza pour affirmer la nécessité de ménager des espaces de négociations interspécifiques, d'inventer des moyens de faire dialoguer les passions.

Élever des animaux en Asie du Nord

Dans un entretien sur son expérience de terrain en Asie du Nord, l'anthropologue Charlotte Marchina nous montre à quel point le rapport aux animaux et aux territoires en vigueur chez les éleveurs de Sibérie et de Mongolie diffère de celui que nous connaissons en Europe.

Braunstein ou la facilité du pamphlet

Dans ce texte, Gérald Hess revient sur l'ouvrage La philosophie devenue folle, de Jean-François Braunstein, lequel pose des questions importantes relatives à l'animalité, au genre et à la mort. Hélas, ce dernier apporte bien souvent des réponses caricaturales et très critiquables qui s'inscrivent dans la longue histoire des réceptions ratées de la pensée critique au sein de l'université française.

Vivre avec les animaux : une proposition politique

Peut-on entretenir avec les animaux des relations qui ne reconduisent pas les logiques d'exploitation et de destruction de l'industrie ? Pour Pierre Madelin, adoucir le « contrat domestique », comme le propose J. Porcher à travers le modèle paysan, ne suffit pas : il faut repenser nos rapports aux animaux de fond en comble, dans une perspective politique d'égalité.

Pour une éthologie de l’invisible

L'anthropozoologue Stéphanie Chanvallon nous invite à repenser les relations inter-espèces depuis une dimension qui a été invisibilisée par les approches dominantes de l’éthologie fondées sur l’objectivation et la mesure des comportements animaux. Elle s'appuie ici sur ses précédentes rencontres avec les orques sauvages.

L’œil du crocodile

La philosophe éco-féministe Val Plumwood raconte sa rencontre presque fatale avec un crocodile en 1985. Qu'est-ce que cela fait d'être ainsi ramenée à son statut de nourriture ? Qu'est-ce que cela dit de notre rapport aux êtres vivants, à notre corps et à notre matérialité ?

Le goût de la viande et ses contradictions : réponse à J. Porcher

Les projets de production de viande in vitro inquiètent les défenseurs de la consommation de viande issue d'élevage non-industriel. Peut-on pour autant imputer aux adeptes du véganisme d'en être les idiots utiles, voire les promoteurs actifs ?

Manger in vitro et vivre sans les animaux, un projet inhumain

Jocelyne Porcher a longtemps défendu l'élevage (comme relation et travail en commun) contre les « productions animales » (l'élevage industriel, générateur de souffrance des travailleurs comme des animaux). Elle le défend à nouveau, cette fois contre l'alimentation biotech en soulignant que ce qui définit l'humain n'est pas qu'humain.