Baro d’evel est une compagnie terrestre qui a développé au fil des ans une manière de faire théâtre qui est aussi une manière de vivre, croisant les modes d’expression et tissant des langages esthétiques hétérogènes. Nous les retrouverons ces jours-ci au Festival d'Avignon et dans leur future tournée avec leur nouveau spectacle « Qui som ? ».
A première vue, tout oppose chasseurs et protecteurs des écosystèmes et des animaux. Pourtant, ils entretiennent des liens serrés depuis plusieurs siècles. Retour sur une histoire mouvementée et ambivalente.
Une lecture de l'ouvrage d'Arnaud Exbalin, « La grande tuerie des chiens » qui explore les campagnes d'extermination de chiens errants menées par la police de Mexico, au XVIIIe siècle. Une violence qui témoigne de la profonde mutation des rapports anthropozoologiques et des modes de vie urbains dans l'histoire longue de l'Amérique coloniale.
« Les animaux font-ils partie de la classe ouvrière ?» s'interrogeait en 2003 l’historien Jason Hribar. Vingt ans plus tard, un vigoureux débat sur la notion de travail animal et les luttes contre l’exploitation du vivant traverse les sciences sociales dans de nombreux pays. Deux ouvrages récents nourrissent cette réflexion cruciale.
Au tournant des années 2000, le mouvement de libération animale lance une campagne massive contre le plus grand laboratoire d’expérimentation animale d’Europe. La mobilisation s’organise autour de la stratégie SHAC, encore utilisée aujourd’hui. L’objectif est de provoquer la faillite d’une entreprise qui collabore à des projets toxiques.
[Bonnes feuilles] Souvent considérés comme représentants de la nature, les animaux sauvages peuvent faire l'objet de politiques de contrôle particulièrement intenses. Cet extrait examine le cas du sanglier pris dans les politiques de biosécurité européennes. Chassé et considéré comme nuisance, il est aussi contrôlé et tué pour protéger le modèle d'élevage dominant.
Pionnière de la philosophie écoféministe et des humanités environnementales, Val Plumwood reste encore peu connue hors des milieux académiques. La récente parution de « Dans l'œil du Crocodile » donne désormais accès à un recueil d'essais puissants et de récits poignants, où l'autrice en appelle à une nouvelle spiritualité matérialiste, embrassant notre condition d'animaux humains, tout à la fois reliés et mortels.
Zoonoses, pandémies, tout semble indiquer que la fréquence des catastrophes sanitaires provoquées par la modernité industrielle va s'accélérer au cours des prochaines décennies. Faut-il alors parler de Pathocène pour désigner notre temps?
Des agents pathogènes hantent nos vies et nous sommes hantés par la peur de perdre la santé et notre habitat terrestre. Nous sommes de plus en plus troublés par les milliards d’êtres vivants anéantis par notre mode de vie et d’alimentation. Nous vivons en Pathocène. De quelle histoire troublée cette ère de vulnérabilité est-elle le nom, et comment la conjurer ?
Souvent réduite à un régime alimentaire ou à la lubie passagère d’une époque déboussolée, la cause animale est de plus en plus médiatisée mais aussi instrumentalisée, récupérée et dépolitisée. Dans l'anthologie qu'ils ont coordonné, Cause Animale, Luttes Sociales, Roméo Bondon et Elias Boisjean explorent ses racines historiques pour mieux souligner le non-sens d’un engagement animaliste qui se passerait d’une remise en cause du capitalisme.