Pour beaucoup, les événements de Sainte-Soline ont laissé des traces durables, sur les corps et dans les âmes. Deux récits de ces événements nous sont parvenus. Depuis leur point de vue situé, incarné, ils redonnent chair à l’élan de révolte qui, à ce moment-là, a soulevé des milliers de personnes, et à la violence nue qui en fut la seule réponse.
Tandis que l'étau de la répression se resserre sur les Soulèvements de la Terre, la priorité est à la solidarité, à la riposte juridique, et au soin des blessé·es. La question de savoir comment ne pas reproduire une telle hécatombe paraît néanmoins urgente. Ce qui suit est une série de propositions afin de continuer à se renforcer mutuellement et faire de la place à tou·tes en contexte d'actions de masse.
Trois semaines après la journée du 25 mars à Sainte-Soline, les Soulèvements de la Terre prennent le temps de creuser un certain nombre d'interrogations légitimes. Après les offensives agressives du gouvernement et les contre-offensives visant à rétablir un semblant de vérité sur le déroulé des faits, il leur tient à cœur de livrer ici quelques explications et interprétations suscitées par cet événement politique sans précédent.
Une armada de forces détruit à grande échelle les conditions de vie sur Terre. Vingt personnes, universitaires, autrices, élu.e.s ou paysans se sont liés pour présider l’Association pour la défense des terres, qui a pour objet de les défendre dans les zones agricoles et naturelles. En soutien aux Soulèvements de la Terre, ils et elles rappellent les raisons de cet engagement et la nécessité d'allumer partout des foyers de lutte pour stopper le désastre en cours.
Alors que les forces de l’ordre ont blessé des centaines de personnes et que deux d'entre elles sont aujourd’hui entre la vie et la mort, le sinistre Darmanin a « décidé d’engager la dissolution des Soulèvements de la terre ». Ils sont prêts à tuer, mutiler et blesser pour défendre un trou cerclé de gravats. Et les vivants se soulèvent, et la terre se soulève, et vingt mille personnes venues de toutes parts répondent à l'appel. On ne dissout pas le magma bouillonnant, ni les joies, ni les espoirs, ni les colères qui nous animent. Nous avons publié et nous publierons encore les textes des Soulèvements de la Terre.
Il se passe quelque chose à Sainte Soline. C'est comme si le pouvoir d'évocation des récits mystiques entrait en résonance avec les puissances géologiques du pays niortais, offrant leurs faveurs à celles et ceux qui luttent contre l'accaparement de l'eau et pour la défense d'un commun. Méditation sur la spiritualité d'une lutte.
Les Soulèvements de la Terre est un mouvement né en 2021, fédérant dans toute la France des actions d'opposition face à l'accaparement des terres par l'(agro)industrie. Nous publions le programme de la saison à venir, qui débute les 25 et 26 mars avec un weekend d'actions dédié la défense de l'eau.
Malgré quelques récentes précipitations, la sécheresse hivernale aiguë apporte un démenti cinglant au projet de méga-bassines. Le ciel et le cycle de l'eau se dérobent aux projets d'ingénieurs visant à construire des cratères géants. Dans l'impasse, ce modèle d'agro-business tentent de sauver les apparences et d'empêcher que fleurissent milles formes nouvelles d’agriculture paysanne. Il est essentiel de tenir en échec ces fuites en avant productivistes afin de construire l’autonomie matérielle depuis les milieux de vie.
De nouvelles planches d'Alessandro Pignocchi, suivies d'une tribune de sa plume en soutien aux luttes contre l'accaparement de l'eau : « Les méga-bassines cristallisent et révèlent un affrontement entre mondes, entre des désirs antagonistes quant à la manière de composer un monde commun. »
Malgré une ample et grandissante opposition populaire, les projets de méga-bassines ne sont ni stoppés, ni même mis en pause. Dénoncés autant par les habitant·es, les activistes que les scientifiques, ces projets continuent d'être promus par le secteur agro-industriel et un certain monde politique et administratif. Nous publions cet appel visant à enrayer cette dynamique.
Podcast - Depuis plusieurs années, un nouveau front de luttes écologiques s’est ouvert autour de la répartition de l'eau. Face aux sécheresses répétées, des projets de retenues collinaires et de mégas bassines se développent de la Haute Loire au Marais Poitevin. Comment sortir de la fuite en avant des solutions techniques aveugles aux causes du désastre ?