Une grande enquête en trois volets sur les implications scientifiques et politiques de l’Anthropocène, coordonnée par le philosophe des sciences Pierre de Jouvancourt.
Enquête
Dans les coulisses de l'Anthropocène
Le 5 mars 2024, le New York Times révélait au monde un implacable verdict : les géologues ont voté contre l’officialisation de l’Anthropocène. Mais que nous dit vraiment cet évènement ? Le philosophe des sciences Pierre de Jouvancourt revient dans ce premier article sur les conditions de ce vote et analyse les enjeux à la fois scientifiques et politiques de cette controverse.
Depuis maintenant des années, de nombreux échos semblaient alimenter l’idée que la terre subissait, du fait de certaines manières de l’habiter, des altérations profondes et durables. Un nouvel état du monde que nous avions pris l'habitude d'appeler Anthropocène. Or, voilà qu'un comité de géologues semble nous dire que tout cela ne compte pas. Mais alors que s’est-il passé ? Que diable faut-il de plus pour importer géologiquement ?
L'idée qui était à la base de la proposition d'un Anthropocène géologique tient en une phrase : ouvrir une nouvelle époque géologique, c’est laisser des traces visibles dans les sols pour des millions d’années. Mais, tout comme l’histoire humaine, celle de la Terre ne s’enregistre pas n’importe où. Dans cet entretien, plongée avec la micropaléontologue Francine McCarthy dans la mémoire géologique et politique du lac Crawford, dans l'Ontario.
La Grande accélération est un moment qui a vraiment changé le système Terre.