Il n’y a pas « une » mais « des » pensées décoloniales. Selon les auteurices du livre « Critique de la raison décoloniale », un courant en particulier, né dans les universités occidentales, s’accapare toutefois le domaine. La publication de l’ouvrage en français est l’occasion pour l’historien Jérôme Baschet d’identifier les nœuds de cette controverse et d’appeler à un débat plus ample.
Théâtre, rituels, danse, hypnose… Qu’est-ce que les pratiques de transe ont à nous apprendre pour conjurer l’anthropocène et ses ruines ? Dans un essai singulier, l’anthropologue Jean-Louis Tornatore s’appuie sur ces expériences corporelles et collectives pour défendre une écologie politique fondée sur les savoirs et sur la pluralité des mondes.
Pour comprendre les impasses actuelles de l'élevage industriel, il est utile de revenir à l'histoire longue de la domestication des animaux par les humains. Le passage des sociétés basées sur la chasse à celles sur l’élevage des animaux a provoqué une série de bouleversements. Trois ouvrages récents proposent une relecture théorique et incitent à imaginer des alternatives pour vivre autrement avec les animaux.
Peut-on vraiment sauver la « wilderness » en associant les expériences des esclaves fugitifs à une théorie marxiste de la nature sauvage ? C’était le pari d’Andreas Malm dans un texte de 2018, que nous avions traduit et publié. C’est manquer, lui répond ici Malcom Ferdinand, que ce n’est pas la wilderness qui fut émancipatrice, mais la relation des Marrons avec ces terres, sources de leur quête du monde.
Le capitalisme exploite le travail des humains... et des non-humains. Une transformation radicale du travail est donc nécessaire, soutient le philosophe Paul Guillibert, qui appelle à une alliance entre anticapitalistes, antiracistes et écologistes pour un « communisme du vivant ». Comment faire communauté autour de l’autonomie et de la subsistance dans un monde désormais majoritairement urbain ?
Alyte est un crapaud survivant. Il était sur le dos de son père qu'une voiture a écrasé. « Léthalyte » : c’est ainsi que les vivants de la forêt nomment la route qui déchire leur monde et menace son tissu de symbioses et de prédations. Sous les arbres, un soulèvement se prépare… Extrait d’une bande dessinée sublime et puissante, entièrement non-humaine.
Trois photos. Trois photos de corps brisés par la douleur parmi toutes celles qui témoignent de l’horreur à Gaza. Alors qu’elles attestent de la campagne d’annihilation, ces images n’ont abouti à aucune action pour protéger les Palestinien·nes ou infléchir le déchaînement de violence. L’autrice de ce texte fort et personnel tente de sauver ces corps d'une politique de déshumanisation radicale.
Décroissant révolutionnaire pratiquant l’artisanat et l’agriculture, engagé dans la politisation de l’homosexualité et dans la cause des femmes, critique de la colonisation et défenseur des animaux… Edward Carpenter, qui vécut de 1844 à 1929, est souvent décrit comme un formidable précurseur. Et c’est vrai ! Ses textes personnels, traduits et présentés par Cy Lecerf Maulpoix, paraissent en français. Extraits choisis.