Quitter la Terre ?

Alors que la conquête spatiale est techniquement invraisemblable et moralement obscène, ses promoteurs ne cessent de proclamer son triomphe imminent. Pourquoi ? Éléments de réponse dans « Une histoire de la conquête spatiale », qui met à nu les discours de propagande, depuis ses origines nazies jusqu’à son destin militaire et capitaliste. L’espace, une colonie à vendre… pour mieux détruire la Terre ?

Vivre autrement : enquête sur les alternatives rurales

Pain, bois, ménage, livres… Dans « La subsistance au quotidien », la sociologue Geneviève Pruvost compte tout. Plongeant dans chaque détail de la vie en milieu rural pour en révéler la dimension politique, elle repense l'économie et le travail du point de vue de la maison. Vivre autrement serait-il le plus intense des métiers ?

Subvertir les normes depuis les marges féministes rurales

Dans « Féministes des champs », Constance Rimlinger décrit des communautés écoféministes rurales inventant depuis les campagnes des formes de vie plus soucieuses des vivants humains et non-humains. Le retour à la terre peut-il être un moyen de s’extraire de la domination masculine et de l’exploitation capitaliste ? Possible… mais pas simple.

Le béton, matériau extraterrestre

Polluant et destructeur, le béton n’en continue pas moins de recouvrir le monde. Mauvaise presse, le béton ? Il fait en tout cas l’objet d’une série de livres passionnants qui analysent le succès de ce matériau aussi omniprésent que catastrophique. Dans cette recension croisée, François Jarrige met en regard pas moins de quatre ouvrages récents.

Le fond de terre est rouge

La grande majorité de la population occidentale est privée d'accès à ses moyens de subsistance, séparée de la terre et de ses fruits : notre dépendance au capitalisme est extrême. L’ouvrage de Tanguy Martin « Cultiver les communs. Sortir du capitalisme par la terre » propose un chemin pour repenser radicalement la propriété de la terre, entre agriculture paysanne et émancipation.

Haines chiennes : la police des chiens errants dans le Mexico de 1790

Une lecture de l'ouvrage d'Arnaud Exbalin, « La grande tuerie des chiens » qui explore les campagnes d'extermination de chiens errants menées par la police de Mexico, au XVIIIe siècle. Une violence qui témoigne de la profonde mutation des rapports anthropozoologiques et des modes de vie urbains dans l'histoire longue de l'Amérique coloniale.

Quand le capitalisme fait sécession

Depuis leur émergence dans les années 1970 à Hong Kong, les zones économiques spéciales se multiplient : on en compte désormais 5 400. Ces territoires maximisant la logique économique nécessitent une main d'oeuvre bon marché ayant le minimum de droits politiques. Quelle est la nature de cette nouvelle utopie capitaliste, appelée sécessionnisme ou zonification ?

Une écologie médiévale ? Ressources, besoins et société

Comment faire une histoire environnementale et politique du Moyen Âge qui ne s'épuise pas dans une quête des origines ? Peut-être en s'inscrivant dans un perspectivisme historique, capable de se tenir au plus près de l'expérience et des préoccupations des médiévaux. C'est le projet de l'ouvrage de Mathieu Arnoux, « Un monde sans ressources ».

Posséder en commun : une critique de l’ordre propriétaire

En analysant rigoureusement l'opposition entre liberté économique et liberté politique, le philosophe Pierre Crétois entend défaire les mirages de l'ordre propriétaire pour envisager une société fondée sur la « copossession ». Un retour synthétique sur les arguments de son dernier ouvrage.

Comment le patronat américain a promu le « libre marché »

Dans « Le Grand Mythe », les historiens Naomi Oreskes et Erik Conway proposent un récit édifiant des efforts déployés par le patronat américain, tout au long du XXe siècle, pour faire triompher une idéologie anti-État et pro-marché. Mais si la thèse est ambitieuse, sa démonstration demeure insuffisante.

Animaux de tous les pays, unissez-vous !

« Les animaux font-ils partie de la classe ouvrière ?» s'interrogeait en 2003 l’historien Jason Hribar. Vingt ans plus tard, un vigoureux débat sur la notion de travail animal et les luttes contre l’exploitation du vivant traverse les sciences sociales dans de nombreux pays. Deux ouvrages récents nourrissent cette réflexion cruciale.

Les enfants de l’apocalypse : libérer et politiser l’enfance

Que disent nos fictions post-apocalyptiques de la domination adulte ? Mêlant cinéma, sociologie et bande dessinée, Claire Dietrich s’interroge sur la production de plus en plus abondante de dystopies mettant en scène des enfants.