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Le 13 juin 2024. Paris, quartier de la Défense, tour de la Coupole. Le ciel est bleu. Un géant vitré de 187 mètres de haut habillé de pétrodollars : je suis au siège social de Total. Encore faut-il y rentrer : caméras de surveillance, double contrôle avec fouille des sacs puis portiques de sécurité. Pas d’écoterroristes ni de clowns1 à l’horizon, mon entrée est aisée. Dans le hall, des écrans, de l’art contemporain monumental, des pompes à essence des années 30 et l’équipement techno-numérique du parfait salarié connecté : écrans, cabine de téléconsultation, Photomaton d’entreprise… Mais pas le temps de m’arrêter, une armée d’hôtes et d’hôtesses d’accueil se jette sur moi : on me donne un petit badge indispensable, à tout mouvement dans le foyer de la Capital. Sur le badge : nom, prénom, 5ème colloque historique international « Qui a façonné les transitions énergétiques ? (XVIIIe-XXIe siècles) », TotalEnergies.

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Me voilà dans l’antre du greenwashing pour écouter du greenwashing2. C’est leur anniversaire, 100 ans, un siècle de pétrole, de pollutions, d’écocides, d’expropriations et d’impérialisme : ça se fête ! Mais pas de feu d’artifice : il faut rester discret, l’anniversaire est confidentiel. Le colloque international n’en porte que le nom, la communication est restée privée : pas de vague, la transition énergétique doit être douce.

Orné du badge de la légion d’horreur3 on me fait emprunter un chemin balisé. J’arrive dans la salle de réception du colloque. Accueil café 5 étoiles et des cadeaux à l’entrée : goodies Total, un DVD et 500 pages de propagande intitulées « Pionniers depuis 100 ans ». Je discute quelques instants avec un salarié de l’entreprise venu assister au colloque. Il travaille dans la branche pétrolière au Moyen-Orient. Mince je pensais que le pétrole c’était fini. J’oubliais le café : noir pétrole, versé dans un écocup Total. Bref, je prends mon shot de mazout et me voici lancé dans ce savant colloque.

colloque total anniversaire

Ah non pas tout de suite, avant les communications scientifiques, quelques mots doux étaient inévitables. On commence avec une publicité sur la sécurité routière : Total est un acteur engagé pour protéger vos vies, pensez à checker vos angles-morts !

On continue : l’ouverture du colloque est une plongée dans le Total-itarisme avec une propagande verte prononcée par Stéphane Michel. Membre du comité exécutif de l’entreprise, c’est un ingénieur diplômé de l’École Polytechnique et de l’École des Mines. Ancien conseiller du ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, il rejoint Total en 2005 et obtient très vite des postes importants dans les filiales libyenne et qatari. Il est aujourd’hui Directeur général de la branche Gas, Renewables & Power. Le renouvelable c’est la puissance, et le gaz naturel, c’est l’énergie de la transition. TotalEnergies c’est la Transition Énergétique. Le décor est planté, « le vert est dans le fruit ».

La guest-list scientifique

Après ce discours inaugural, l’heure est aux scientifiques. Ils ont été soigneusement choisis, l’appel à communication est resté confidentiel, minutieusement diffusé. En chefs de file, les plus illustres historiens de l’énergie ont été conviés et assurent la légitimité intellectuelle du colloque en tant que membres du comité scientifique : Alain Beltran, Yves Bouvier ou encore Jean-Pierre Williot, qui à eux trois représentent une bonne partie de l’historiographie française sur l’énergie4. Des pointures.

Outre ces trois VIP, le comité scientifique est constitué de deux autres historien·nes de l’énergie, cette fois-ci issus de la nouvelle génération, avec Léonard Laborie et Marta Musso, tous deux rédacteurs de la Revue d’Histoire de l’Energie, subventionnée par le groupe EDF. Ajoutons à ces noms deux docteurs en histoire du pétrole dont les thèses furent financées par Total : Radouan Mounecif et Benoît Doessant – ce dernier est par ailleurs salarié de l’entreprise. Enfin, Clotilde Cucchi-Vignier, archiviste de l’entreprise depuis 2008, assure la totale transparence de Total au sein du comité scientifique.

Après ce bref portrait des cerveaux du colloque, on comprend que les liens de Total avec la recherche historique ne sont pas neufs. Alain Beltran est un associé de Total de longue date, puisqu’il était déjà à la coordination des quatre premiers colloques historiques organisés par la compagnie dans les années 2010. Ils avaient tous pour thème central le pétrole5. Aujourd’hui c’est la transition, le pétrole c’est fini. La multinationale n’a pas attendu que la transition énergétique soit dans toutes les bouches pour être une généreuse mécène. Cette politique de soft power visant à distordre l’avancée de la connaissance est discrète mais bien réelle, indirecte mais forcément influente. Financer c’est orienter.

Outre la science historique, les chemins de traverse entre Total et l’enseignement supérieur sont nombreux. Selon une enquête récente de Greenpeace, 55% des 103 universités et laboratoires de recherche publics français analysés entretiennent des liens plus ou moins étroits avec Total6. À Paris-Saclay, c’est presque la totalité des laboratoires. À Polytechnique, Patrick Pouyanné, PDG de Total, est membre du conseil d’administration7. Au Collège de France, en 2009, Total finançait la chaire « Développement durable », détenue par l’économiste Nicholas Stern. Pas de problème, rétorquait Lord Stern, ancien conseiller du gouvernement britannique8. La liste est infinie. La science-washing est un savoir-faire ancien. Pour le cas le plus récent, symbolique des liens public / privé, citons la nomination au poste de ministre délégué de l’Enseignement supérieur dans le gouvernement Bayrou de Philippe Baptiste, ancien directeur scientifique de Total9.

La tour de l’illusion

Tout cela est fort pénible et corrompt un peu la belle image éolieno-solarisée de Total. Prenons donc une petite pause, c’est l’heure du buffet. Les petits plats sont dans les grands, mais aucun plat n’est en plastique ! La compagnie fait attention à son empreinte carbone, donc vigilance absolue : bois, carton, et même des ramequins en verre. Côté repas, c’est l’orgie culinaire à tendance végétarienne (oui manger trop de viande ce n’est pas bon pour les émissions). Question importante : mais où se restaure Patrick ? Je pose la question, on me répond qu’il existe différentes salles de repas. Plus on monte dans la tour infernale, plus votre position socio-économique dans l’entreprise est importante. Patrick mange tout en haut, le buffet des historien·nes est au sous-sol : un message à faire passer ?

Mais y compris dans ses bas-fonds, Total est un acteur engagé contre le dérèglement climatique. Le monstre vitré est illusion de la tête aux pieds. Des jolis slogans de propagande sur les murs, ici une poubelle de tri, là un salad bar végétarien. Encore mieux, une salle d’atelier pédagogique consacrée à la Fresque du climat, où « vous avez toutes les cartes en main » (pas sûr que Patrick s’y rende souvent). Même les toilettes sont écolos : on s’essuie les mains dans une serviette en coton. Les salariés Total se sentent bien, bercés par le rêve de la transition : le pétrole c’est du passé, Total s’est réinventée.

greenwashing total fresque climat

Une petite exception tout de même, car il ne faudrait pas que tout cela se transforme en écologie punitive. Le soir même, Total invite ses collaborateurs pour un repas gastronomique, avec un parfait accord mets-vin-gasoil. Rendez-vous au Bustronome. Le concept : le restaurant est dans un bus à deux étages et circule dans la ville. All inclusive, trois en un : vous mangez, vous contemplez les monuments parisiens, vous polluez. Les verres ne cassent pas malgré les virages, mais le vert est fêlé. Si on ajoute à ces quelques bulles d’essence et de champagne les émissions de CO2 des vols aller-retour pour faire venir tout ce beau monde au colloque, la note commence à être salée10. Heureusement qu’il y a la compensation carbone : le vert est réparé.

Une transition au service de Total ?

Sans transition (cette fois), reprenons la suite du colloque. La question importante en venant ici, ce n’est pas de savoir où Patrick mange et s’il joue à la Fresque du climat, c’est de comprendre qui a façonné les transitions énergétiques. Intéressons-nous aux communications des invités. L’attention est portée sur les acteurs des transitions. Quatre thèmes sont proposés durant les deux jours : dans l’ordre, les acteurs des mix énergétiques, le rôle des consommateurs, le rôle des politiques publiques et le rôle des entreprises.

Si la pluralité des interventions permet de souligner à juste titre la diversité des transitions et le rôle d’acteurs variés, quatre points retiennent notre attention, qui sont autant de preuves de la mise en scène d’un colloque Total-compatible.

Avant Total, pas d’histoire

Premièrement, alors que le thème du colloque recouvre les périodes du XVIIIe au XXIe siècle, le plan n’a pas été suivi. Respecter un accord à Paris, quelle drôle d’idée. La grande majorité des présentations proposent en effet des sujets postérieurs à 1970, quelques-unes traitent du début du XXe siècle, il n’y a rien avant 1880. Rien avant la civilisation des fossiles. Rien avant le pétrole. Rien avant Total. Les sociétés de l’Ancien Régime pré-Anthropocène sont délaissées, de même que les possibles et les alternatives énergétiques exprimés au XIXe siècle11.

Faire oublier les fossiles

Deuxièmement, les communications scientifiques sont essentiellement orientées vers les énergies renouvelables ou dites renouvelables. Dix présentations ont pour thématique principale celles-ci : six sur l’hydroélectricité12, une sur le solaire13, une sur l’hydrogène14.

En revanche, seulement cinq communications s’intéressent de façon centrale au pétrole15 et deux au charbon16. Si l’on suit le temps accordé aux énergies lors du colloque, les fossiles ont une place moindre que les renouvelables. Chouette, la transition est en marche. Mais question histoire, c’est tout de même peu révélateur des transitions énergétiques des trois derniers siècles. Projecteur est mis sur le propre, sur le vert, sur le bleu. Très peu sur le noir. Zoom sur le résiduel, écran de fumée sur le dominant. C’est la captation de l’attention au cœur du greenwashing de Total.

Archives, une mémoire sélective

Troisièmement, en organisant ce colloque, Total veut afficher sa transparence. La firme cherche à valoriser sa politique d’archivage, elle qui dispose de son propre service d’archives ouvert aux chercheurs17. Preuve de son engagement, elle est associée à l’European Oil and Gas Archive Network (EOGAN) et a fait des membres de ce réseau des invités de marque lors de notre événement18. EOGAN a pour but de regrouper les archives des secteurs public et privé européens liés au gaz et au pétrole, dans une alliance pour la science. Ses membres sont aussi bien des universitaires19, des conservateurs de musée20, que des archivistes associés à des organismes industriels et économiques21.

Le projet est louable, la conservation des archives est d’utilité publique. Sans les archives de Total, il n’aurait pas été possible de prouver que depuis 1971, la multinationale sait les conséquences de ses activités sur le réchauffement climatique, et qu’elle a fabriqué le mensonge pour maintenir ses profits22.

Bon, ces documents-ci n’ont pas vraiment été mis en avant durant le colloque. Peut-être un oubli. Pourtant cela aurait fait un sujet intéressant : « Les compagnies pétrolières : des freins historiques à la transition ». En plein dans le thème. Mais ces archives doivent servir à « build the future23 », et ce futur passe par Total. Patrimonialiser la grande histoire de Total oui, patrimonialiser les pollutions et les responsabilités du passé un peu moins24.

Pas de bon greenwashing sans voix vertes

Quelques voix dissonantes ont néanmoins été émises, c’est mon quatrième point. Clarence Hatton-Proulx a exprimé, à travers l’exemple d’Hydro-Québec dans les années 1970, que les discours sur les prévisions énergétiques témoignent d’un rapport de force entre acteurs publics et privés. Timothée Dhotel a montré comment le pétrole s’est imposé à Dijon à la fin du XIXe siècle en passant outre les protestations des riverains. Olusegun Stephen Titus a diffusé et interprété les chants et danses nigériennes créés en signe d’opposition aux projets pétroliers et électriques nigérians depuis 1914. Odinn Melsted et Cyrus Mody ont pointé du doigt le changement d’image des compagnies pétrolières dans les années 1970 après le rapport Meadows et le choc pétrolier, dans la mesure où il visait moins la transition que la diversification énergétique (tiens, ça nous rappelle quelqu’un).

Quoi ? Pas de censure ? Non au contraire. Car ces voix sont-elles vraiment des fausses notes dans l’orchestre philénergique de Total ? Ne sont-elles pas le terreau du greenwashing, des appuis dans la fabrique du doute25 ? Total est officiellement conscient du réchauffement climatique, le pétrole ce n’est pas très rapport du GIEC friendly, ils le savent. Donc si Total sait, alors Total agit, cela va de soi. Pour la cause, pour la décarbonation. Et puis, les pollutions du pétrole au Nigéria ou au XIXe siècle, c’est lointain tout ça. Alors on applaudit les faux scientifiques en rébellion26.

Même si les fans de Jean-Baptiste Fressoz sont peu nombreux27, on pourrait presque croire, à de rares moments, que la transition énergétique est illusion. Ewan Gibbs a par exemple insisté sur la longue survivance du charbon dans la production d’électricité en Grande-Bretagne durant le second XXe siècle. L’historien Pierre Lanthier, en évoquant la transition énergétique en Inde, a constaté que les deux principales compagnies énergétiques indiennes distribuent aujourd’hui à plus de 90% une énergie issue des fossiles. Odinn Melsted et Cyrus Mody ont souligné le poids du contre-choc pétrolier et la pression des actionnaires concernant l’échec de la transition après les années 1970.

Alors le château de cartes s’écroule-t-il ? Même en choisissant ses invités, le plan de communication de Total ne tient pas. Si l’entreprise peut paraître ébranlée sur le fond, les réactions et les phases de discussions entre scientifiques restent très policées. Certes, la propagande n’infuse certainement pas dans la tête de nos chercheur·euses, mais leur participation au colloque légitime la place que cherche à s’octroyer Total, et c’est peut-être cela leur plus grande victoire : se présenter en acteur sérieux et responsable. L’important c’est la forme : Total fait illusion d’avoir le jeu en main. En détenant « l’esprit pionnier », il sauvera la planète, comme tout bon super-héros.

« L’esprit pionnier » de Total au service de la transition

La fin du colloque approche. Mais avant de se dire au revoir, vous reprendrez bien un peu de propagande ? Trente minutes sont consacrées à la « présentation du film Pionniers depuis 100 ans et [aux] autres actions réalisées pour le centenaire de TotalEnergies ». C’est parti pour une vidéo introductive, qui nous présente en une dizaine de minutes une synthèse de l’esprit Total, et sa façon de verrouiller l’avenir. La transition énergétique est irréalisable ? Cela tombe bien, Total a l’habitude de répondre aux « missions impossibles ». En 1924 (date de la création de la Compagnie française des pétroles), des « pionniers ont réussi à donner à la France du pétrole a un pays qui n’en a presque pas ». Bon, les premiers forages industriels du pétrole remontent à 1859 aux États-Unis, nos pionniers ont visiblement quelques barils de retard.

Par ailleurs il faudrait arrêter de dire que le réchauffement climatique c’est la faute de Total. Si Total vend et fournit autant de pétrole, c’est uniquement pour répondre « aux besoins de la société ». Total est à votre service, rien de plus, ils ne sont pas méchants. C’est la demande qui appelle l’offre, jamais l’inverse. Le plastique ? Une matière démocratique disponible à tous ! Et quand il n’y a plus de pétrole, c’est le chômage, la fin des Trente Glorieuses.

Alors oui il y a quelques zones d’ombre, elles sont évoquées en quelques secondes : la marée noire Erika en 1999, l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001. Mais il ne faut pas s’inquiéter : « dans la compagnie, la sécurité est élevée au rang de valeur ». Et pour le dérèglement climatique ? Total devient « leader de la transition », c’est « une compagnie multi-énergies intégrée ». Cette transition, Total y répondra grâce à ses « ingénieurs pionniers ». Innovations technologiques, croissance verte : tout cela va couvrir les besoins de demain. SuperTotal apporte de l’espoir et des technosolutions. Produire plus, émettre moins : facile, « les pionniers repoussent toujours les limites ». « Les hommes et les femmes de Total sont prêts à relever le défi, l’esprit pionnier en héritage. »

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Image extraite du film de TotalEnergies « Pionniers depuis 100 ans ».

D’ailleurs, ces hommes et ces femmes ont l’air très sympathiques. C’est l’objet de la mini-série de propagande « 100 ans, 100 visages », dont on nous partage quelques extraits. Des sourires, de l’inclusion, des panneaux solaires, de la consommation écoresponsable, on se sent bien dans l’entreprise. Ils promeuvent même l’entreprenariat en Afrique avec leur programme « Jeunes Gérants ». L’objectif ? Donner l’opportunité à des femmes et des hommes de devenir entrepreneurs indépendants au sein du réseau de stations-service en Afrique. L’ironie dans tout cela : une belle vidéo sur le Nigéria pour illustrer leurs actions. On est un peu loin des chants contestataires abordés par Olusegun Stephen Titus. Mais personne ne réagit.

Le colloque de la transition est bientôt terminé. Après un ultime café, et le dernier panel sur le rôle des entreprises dans les transitions (car il faut finir par les meilleurs), c’est le tour de la conclusion scientifique. Les dernières paroles sont enfin prononcées par Isabelle Gaildraud, la directrice de la branche TotalEnergies Global Services. On peut faire un résumé : innovations, transition, cent prochaines années. Cela n’annonce rien de bon.

Avant de partir, rappelons quelques chiffres : la compagnie a annoncé dans un récent communiqué que sa production d’hydrocarbures augmenterait de 3% par an jusqu’en 2030. Le pétrole et le gaz représenteront encore 80% de la production d’énergie de l’entreprise en 2030. Sur les 16 à 18 milliards de dollars par an d’investissements prévus, seulement 5 milliards seront consacrés aux « énergies bas carbone28 ». 16h30, je sors de la tour de l’illusion. Dehors, le ciel est devenu gris.

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Notes

  1. « Pour les 100 ans de Total, des militants écolos font les clowns dans toute la France », LeHuffPost, vidéo mise en ligne le 23 mars 2024, URL : https://www.youtube.com/watch?v=_3Yhwe8V3R8[]
  2. Le greenwashing désigne toute forme de communication fallacieuse ou frauduleuse en ce qui concerne les performances écologiques d’un produit ou d’une entreprise. Pour une analyse approfondie : Aurélien Berlan, Guillaume Carbou et Laure Teulières (dir.), Greenwashing. Manuel pour dépolluer le débat public, Paris, Le Seuil, 2022.[]
  3. « Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, décoré de la Légion d’honneur, une promotion critiquée par la gauche », Le Monde, 14 juillet 2023.[]
  4. Les liens entre industrie et recherche historique ne sont pas neufs : ils sont même inhérents à la formation du champ disciplinaire de l’histoire de l’énergie. Un exemple manifeste : EDF est à l’initiative de la création de l’Association pour l’histoire de l’électricité en France (AHEF), devenue aujourd’hui le Comité d’histoire de l’électricité et de l’énergie, dont les trois historiens sont des membres actifs.[]
  5. Tous publiés chez Peter Lang : A comparative history of national oil companies (2010), Oil companies and producing countries (2011), Oil and war (2012), Oil routes / Les routes du pétrole (2016).[]
  6. Greenpeace France, « Comment TotalEnergies influence la science », rapport publié en novembre 2022.[]
  7. Marie Piquemal, « Mélange des genres. Total fait son trou à Polytechnique », Libération, 14 janvier 2020.[]
  8. Jade Lindgaard, « Lord Stern, Total et le Collège de France », Mediapart, 27 janvier 2010.[]
  9. Marie Piquemal, « Un ministre de l’Enseignement supérieur passé par TotalEnergies, preuve de son influence “dans tous les champs de la société” », Libération, 25 décembre 2024.[]
  10. Sur les enjeux de visibilité scientifique et d’empreinte carbone : Olivier Berné et al., « The Carbon Footprint of Scientific Visibility », Environmental Research Letters, vol. 17, n° 12, 2022, en ligne.[]
  11. François Jarrige et Alexis Vrignon (dir.), Face à la puissance. Une histoire des énergies alternatives à l’âge industriel, Paris, La Découverte, 2020.[]
  12. Celles des historiens Marc Landry pour les Alpes, Clarence Hatton-Proulx sur le Québec et Serge Paquier sur la Suisse, des juristes Marie-Claude Prémont sur le Québec et Alexandru Gociu sur la Norvège, de l’archiviste de la Banque Nationale de Grèce Chrysalena Antonopoulou sur la question des archives.[]
  13. Celle de l’historien Williams Pokam Kamdem sur le Cameroun.[]
  14. Celle des ingénieur·es Maël Goumri et Baptistine Gourdon sur les récits autour de l’hydrogène.[]
  15. Les communications des historiens Timothée Dhotel sur Dijon et Odinn Melsted associé à Cyrus Mody sur l’échelle internationale, celle du musicologue Olusegun Stephen Titus sur le Nigéria, celle du géopolitologue Massimo Bucarelli sur l’Italie et les relations internationales, et celle des membres de la Fondation pour la Recherche et la Technologie Hellas sur la Grèce.[]
  16. Celles des historiens Ewan Gibbs sur la Grande-Bretagne et Giannis Kefalas sur la Grèce.[]
  17. Anne-Thérèse Michel, « Aux sources de l’histoire pétrolière : les fonds d’archives historiques du groupe Total », Bulletins de l’Institut d’Histoire du Temps Présent, n° 84, 2004, p. 99-105.[]
  18. Le troisième panel du colloque est ainsi consacré à la mise en avant d’EOGAN et est ponctué par leur Assemblée Générale.[]
  19. Les historiennes Marta Musso et Ana Cardoso de Matos et les membres de la Commission géologique du Danemark et du Groenland Kenneth Nordstrøm, Marianne Hansen et Lasse Rasmussen.[]
  20. Fabrizio Trisoglio pour l’Azienda Energetica Municipale de Milan.[]
  21. Clotilde Cucchi-Vignier pour Total, Chrysalena Antonopoulou pour la Banque nationale de Grèce, Carolina Lussana pour le groupe industriel Techint.[]
  22. Christophe Bonneuil, Pierre-Louis Choquet et Benjamin Franta, « Total face au réchauffement climatique (1968-2021) », Terrestres, 26 octobre 2021, en ligne, URL : https://www.terrestres.org/2021/10/26/total-face-au-rechauffement-climatique-1968-2021/[]
  23. Titre de la présentation de Fabrizio Trisoglio.[]
  24. Je suis mauvaise langue car Total a érigé à ses frais un monument aux morts en mémoire des 51 victimes de l’explosion du pétrolier Bételgeuse en 1979. Cela leur a permis de sauver leur dignité, et avec des règlements financiers amiables, d’éviter le procès. À quand un monument pour les morts des 23 bombes carbones encore en cours ?[]
  25. Robert N. Proctor et Londa Schiebinger, Agnotology. The Making and Unmaking of Ignorance, Stanford University Press, 2008.[]
  26. Scientifiques en rébellion, Sortir des labos pour défendre le vivant, Paris, Le Seuil, 2024.[]
  27. Jean-Baptiste Fressoz, Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie, Paris, Le Seuil, 2024.[]
  28. TotalEnergies, Communiqué de presse « Présentation Stratégie et Perspectives 2024 », 2 octobre 2024. URL : https://totalenergies.com/fr/actualites/communiques-presse/presentation-strategie-perspectives-2024[]