Ça y est, notre secret vient d’être dévoilé. Nous l’avions pourtant bien protégé. En quelques décennies de professionnalisation, nous avions bien restreint l’archéologie à un petit groupe d’experts pour garder ce secret. Durant tout ce temps, nous avons réussi à lui préserver son faste, ses ors : de belles expositions, de beaux objets, de belles journées portes ouvertes sur des chantiers bien choisis. La procédure fonctionne toujours : de grands yeux émerveillés chez les petits, les grands se rappellent qu’eux aussi voulaient être archéologues à cet âge. Le romantisme semble intact.
Mais que se passe-t-il avant et après les fouilles ?
Pourtant, durant tout l’été caniculaire, j’étais sûr que le secret allait être découvert. A chaque fois que les archéologues venaient parler de nouvelles découvertes dans les médias, je me disais : ils vont faire le lien, c’est trop gros, ça va se voir, on est foutus. Les vestiges du XII° surgissent de la Loire ; Guiadalperal, le « Stonehenge espagnol » ressort des eaux du lac de Valdecañas. Du Tigre, du Pô, du Rhin, de la Lima, de toutes parts, la sécheresse dévoile de nouvelles découvertes. Des champs cramés de la Côte d’Or, émerge une ville fortifiée à Vix. En montagne, les glaciers qui reculent crachent de nouveaux objets en bois qui n’auraient pu être conservés sans cette manne. A chaque fois que le désastre en cours se manifeste, merveille et étonnement, les archéologues en émoi face à ces nouvelles découvertes, ces études à entreprendre1. Archéologues amoureux de l’Anthropocène. Le passé n’en finit pas de surgir. Ce sont pourtant les pierres de la faim qui ont aussi réapparu sur les rives de l’Elbe.
Mais le désastre ne tient pas seulement à la catastrophe écologique en cours, il est contenu dans l’activité archéologique elle-même. Le secret que nous cachons, nous archéologues, vient d’être dévoilé par les opposants à un Grand Projet Inutile et Imposé, l’A69 entre Toulouse et Castres2. Il faut dire qu’il était difficile à garder étant donné l’ampleur du désastre, 400 hectares pour une autoroute inutile. Les opposants ne s’y trompent pas : ces sondages sont bien un cimetière. Les sondages, ces tranchées qui quadrillent méthodiquement l’espace sont destinées à évaluer le potentiel archéologique d’une parcelle soumise à un projet de construction. Dans le cas présent, à Soual dans le Tarn, elles ont été transformées en fosses communes pour exprimer le deuil face à ces hectares sacrifiés.
Le cœur de la pratique archéologique apparaît alors : la transformation du désastre en découverte scientifique. On ne détruit rien, on découvre ! Car avant une fouille archéologique, c’est souvent de la prairie, après c’est surtout du béton. Ce sont bien les archéologues qui par le biais de conducteurs d’engins expérimentés arrachent par passes régulières et avec une précision exemplaire, les premières couches végétales, l’humus, puis l’ensemble du sol dans toute son épaisseur temporelle, dans toute sa structure pédologique, gorgé de toute la vie qui y subsistait. Le godet lisse s’arrête sur le minéral, le stérile. C’est une fois la vie retirée que le site archéologique apparaît dans toute sa splendeur3. La matière organique restante sert surtout par contraste à faire apparaître les structures archéologiques : les fosses qui stockaient le grain, les plans des anciennes maisons. Elle est un contenant dont on pourra tirer des informations. Pourtant, c’est bien là qu’apparaît notre savoir-faire. On ressent dans nos membres aguerris le contact entre les couches ; nos corps prennent parfois la forme même des structures que l’on fouille ; on maintient en équilibre les pierres qui servaient à caler un ancien poteau à l’Age du Bronze4 ; on pose une flèche, une mire ; tout est alors achevé. Cela nous procure une satisfaction profonde, un réel plaisir pour nos sens, plaisir qui sera aussi le garant de la qualité de l’enregistrement que nous pourrons alors réaliser et donc des études qui suivront. Qui connait et ressent alors aussi bien que nous les temporalités qui reposent sous ces couches végétales ? Un instant de grâce entre les maïs et les pavillons.
Chers amis, que ressentez-vous au démarrage d’un nouveau chantier, aux tous premiers moments, lorsque le godet entame une terre agricole ?
L’archéologie, c’est en fait surtout l’archéologie préventive. La grande majorité des fouilles sont liées aux projets d’aménagement du territoire5. Un canal à creuser, un grand contournement routier à réaliser, de grands travaux urbains grâce aux Jeux Olympiques 2024, quelle aubaine ! Il faut du solide, des mètres cubes de terre, des fouilles en continu pour nourrir la passion dévorante des archéologues pour leur passé, mais aussi pour leur permettre simplement d’exister professionnellement. Pas de fouille, c’est le chômage. Les archéologues occupent un rôle central dans la chaîne de l’aménagement du territoire, mais plus qu’un maillon technique, c’en est une caution : tout est sauvé, l’information scientifique est préservée. Pas étonnant que Bouygues Travaux Publics, grand mécène6 de l’Institut national de Recherches en Archéologie Préventive (Inrap), finance ces expositions.
« L’archéologie serait-elle devenue un bien permettant de s’acheter une conscience, ou du moins une façade d’honorabilité, avec l’aval des représentants de la profession ? La modernité est là : à l’instar de l’écologie, il y a un archaeologywashing !7 » Bouygues et Vinci sont en effet les premiers opérateurs de l’archéologie ; ceux qui disent ce que l’on doit fouiller, où et avec quels moyens. Vingt ans de destruction de terres agricoles sur le plateau de Saclay valent bien une exposition multimédia8. Vivement les travaux de la ligne 18, il reste tant à découvrir.
A ce titre, il est bien compréhensible que les praticiens reprennent à leur compte l’idée originelle du « sauvetage », manière de vivre subjectivement son métier, de résister à l’aménageur qui vient surveiller l’avancée de la fouille inutile et invective parfois les techniciens sur son passage. Ce sentiment de résistance, partagé collectivement, repose sur le fait que la fouille préventive est alors considérée comme une entrave dans le processus de construction en retardant le démarrage des travaux, que selon le principe du pollueur payeur, c’est bien la marge de l’aménageur qui est affectée par le chantier archéologique. Il nourrit une conscience collective de la résistance. C’est bien de ce vécu qu’il faut partir.
Durant les diagnostics préalables à une future construction, l’archéologie tient alors le rôle des bureaux d’études environnementaux qui vont échantillonner le vivant (5% à 10% des surfaces pour les archéologues) pour rendre le projet possible et établir des mesures de compensation écologiques, pour justifier la possibilité de détruire le lieu. La partie est censée contenir le tout. Ici, les espèces seront déplacées ou les conditions écologiques instaurées ailleurs, si jamais les espèces reviennent ; là, les objets archéologiques seront déplacés et les conditions scientifiques établies, si jamais l’étude est finalisée dans les maigres temps d’étude concédés par l’aménageur lors de la guerre des appels d’offre. Libérons les sols des objets et des faits archéologiques, alignons tout cela dans de grands dépôts archéologiques, des racks et des contenants plastiques bien rangés. Le passé est sauvé, le terrain est libéré.
Les archéologues se cachent également un lourd secret : l’extractivisme est au fondement de leur discipline. Il s’agit d’un extractivisme au sens ou des experts s’approprient un passé commun. « Nous fouillons, c’est votre histoire » est le triste slogan de l’Inrap. En effet, les archéologues sont envoyés sur les futurs chantiers choisis au hasard des investissements publics ou privés. Ces chantiers amènent souvent les archéologues à changer de ville, de département, voire de région. Ils n’ont donc souvent aucun lien avec les nouvelles parcelles qu’ils permettent de transformer en lotissement ou en écoquartier. C’est en particulier le cas pour les plus spécialistes qui se déplacent de sites en sites, de région en région, récoltant à l’issue de chaque fouille le matériel qui leur est destiné : céramique, métal ou restes humains. Cette absence de liens avec les lieux, les sols, les habitants leur permet d’intervenir localement en réduisant les affects de la destruction. Dans tous les cas, jamais les habitants ne sont associés à la décision sur le devenir des sites9.
Il s’agit aussi d’un extractivisme ou sens d’un positivisme épistémologique. Il repose sur l’idée que « Les données issues de la terre sont imparables et sans filtre10 » comme l’énnoncent V. Delattre, archéo-anthropologue et D. Garcia, président de l’Inrap. Cette phrase – toute fausse qu’elle soit par ailleurs – a le mérite de rendre compte du rapport extractiviste à la connaissance qu’entretiennent les archéologues. Le passé repose enterré ; il émerge directement par son extraction. Les sites livrent leurs secrets ; les archéologues les révèlent. Ce postulat est partagé par les archéologues, aussi bien pour les fouilles préventives que programmées. Les objets sont toujours de même nature, indépendamment du contexte de fouille, grâce à nos protocoles minutieux et leur capacité à faire disparaître les milieux dont ils proviennent, tout comme les passions des archéologues. L’information doit être uniforme. Ce positivisme rend possible à l’archéologue le devenir béton ou goudron des parcelles fouillées.
Toute nouvelle donnée est donc bonne à prendre. La fouille précède la construction d’une prison ? Les médias vanteront les découvertes de l’Age du Fer à la période mérovingienne dans la plaine de Caen, les liens qui unissaient jadis l’homme et l’animal enterré11. Comme pour une pierre précieuse, la provenance est effacée lorsque l’objet intègre le circuit de la valeur, sauf si le pedigree du fouilleur ou la renommée du site archéologique accroît sa valeur. Les conditions de fouille vont alors disparaître des publications pour ne pas entacher la qualité des vestiges. On verra donc mentionner pudiquement aménagement d’une ZAC, d’une ZUP, d’un parc d’activités. Peu importe ce que contiennent désormais ces lieux, anciennes terres agricoles pour la plupart. Que la fouille soit associée à l’hubris capitaliste ou à un projet associatif, l’information obtenue prime sur le contexte dans lequel elle a été élaborée. Une Archéologie Hors Sol. L’extraction est la condition permettant le renouvellement des connaissances. La fouille suffit en soi. Faut-il remercier le projet ITER de nous permettre de mieux caler les datations dendrochronologiques de Provence grâce à la découverte d’une chênaie de l’époque moderne12 ? Fouiller, vite fouiller, c’est par cela que nous existons.
Et pourtant, les archéologues se battent. Ils se battent contre l’usure précoce de leurs corps, contre des conditions de travail demandant un engagement personnel éprouvant13, pour le maintien et le développement de leur activité, contre la forte précarité des très nombreux contractuels (362 CDD sur 1901 CDI pour l’Inrap) et les salaires bien trop faibles, jamais revalorisés. La réforme du chômage porte un coup terrible aux plus précaires, dans l’incertitude du prochain contrat ou dans le besoin de repos entre deux CDD, espérant éviter les mauvais mois. La réforme des retraites porte encore atteinte à l’intégrité physique et au dévouement des quelques-uns qui ont réussi à en faire leur métier. Les corps devront tenir encore, les passions aussi. Les archéologues se battent souvent contre leurs instances : pétitions, piquets de grève, manifestations. On pourrait presque croire que le ministère de la culture a déjà pris l’habitude de mettre en place elle-même une pétition en ligne contre le nouveau projet de restriction budgétaire qu’il impose simultanément, pour canaliser cette colère régulière. Il semble bien que la pétition, le communiqué d’une instance ou d’une autre ont fait leur temps.
Est-il possible pour cette communauté de se battre pour eux et aussi de ne pas se battre contre le vivant ? Des raffineurs de Grandpuits arrivent à relier leurs luttes à des luttes écologistes14. Des relations s’instaurent entre membres de l’Atecopol et des salariés d’Airbus15. Pourquoi pas nous ? Il faut dire que nous partons de loin en considérant la fouille comme une protection et non comme une destruction. Nous ne partons donc pas du tout des mêmes bases que les luttes territoriales. Tout un cheminement reste à accomplir. De nouvelles propositions émergent (Groupe Archéo En Lutte, Notre Condition16.) qui modifient les modalités ou étendent la nature des revendications, mais jusqu’où ? La survie des archéologues implique-t-elle de participer à la destruction de nos mondes ? Les archéologues se battent pourtant contre les nouvelles mesures d’allègement des prescriptions archéologiques en faveur des grands projets macroniens : grands sites industriels « clés en main », futurs EPR. Mais qui s’agit-il de préserver dans ce cas ?
Comment ne pas considérer qu’il y a une cause commune entre la souffrance des archéologues durant le travail et la destruction des milieux. Comment ne pas prendre en compte le fait que les mécanismes d’extraction sont semblables entre l’exploitation des archéologues et l’exploitation des sites archéologiques ? D’une certaine manière, les objectifs ne sont finalement pas antagonistes : extraire de la valeur, financière pour l’aménageur, scientifique pour l’archéologue. Ce sol inerte doit permettre l’accomplissement de quelques-uns.
Comment ne pas considérer que la violence qui s’opère parfois entre archéologues s’insère dans les mêmes logiques de domination du milieu ? Il n’y aura pas de fouille safe en détruisant de nouvelles terres, financé par Vinci17. Ces rapports de domination structurent toute l’activité archéologique, des logiques marchandes à l’origine des chantiers, des conditions pratiques d’intervention à ses fondements épistémiques.
L’archéologie est-elle à même de participer activement aux combats politiques en cours ?
Comme les naturalistes en lutte dressant des contre-inventaires d’espèces pour s’opposer à un projet, les archéologues n’ont-ils pas un rôle à jouer ? N’est-ce pas déjà le cas ? La prescription de fouiller l’ensemble des 35 hectares de l’enceinte néolithique de Bure par le Service Régional de l’Archéologie Grand-Est18 n’était-elle pas engagée directement contre l’ANDRA19, et son projet d’enfouissement des produits nucléaires ? Les occupants du chantier archéologique de Beynac n’étaient-ils pas dans cette perspective20 ?
Quelles seraient nos manières à nous de nous y opposer ? Quelles seraient nos patates à planter, comme celles récoltées contre la route à Wauquiez21 ou contre Pellenc22, pour construire une opposition collective face à un projet inutile ? Il est vraisemblable que cela passe par une réappropriation des milieux par les collectifs qui les habitent et donc par une nécessité de leur rendre les sols. Nous ne pouvons plus être les propriétaires uniques du passé. Nous ne pouvons plus considérer chaque amateur, non encarté dans une asso homologuée, comme un pilleur potentiel avec sa poêle à frire et en même temps restreindre l’accès aux sols anciens à une si infime partie de la population. On le vérifie à chaque fois, chacun peut acquérir une certaine autonomie sur un chantier après deux ou trois semaines de fouille. Peu de discipline scientifique offre une porte d’entrée aussi facile à ses méthodes. Soit nous participons encore à la privatisation du monde et nous réalisons les diagnostics archéologiques pour construire toujours plus de Mégabassines, soit nous nous engageons avec ceux qui s’y opposent pour que comme l’eau, le passé puisse aussi être partagé. 30 nouvelles bassines, 30 futures fouilles ?
La fouille préventive est souvent vécue subjectivement ou collectivement comme une résistance à l’ordre économique. Ces pratiques de résistance face aux aménageurs sont déjà présentes. Sur le terrain, faire en sorte que l’aménagement de la parcelle ne puisse pas commencer avant que la fouille ne soit terminée ou retarder au maximum la « livraison » de certains secteurs. Dans les bureaux, réaliser une prescription ad hoc contre un aménageur bien connu des services et particulièrement hostile à l’archéologie. Elles sont répandues chez les techniciens de fouille, des responsables d’opération ou des membres des SRA et des CTRA. A nous de les partager, de les aiguiser.
Voici donc trois objectifs :
• Établir un constat : Cartographier, inventorier les pratiques de résistances déjà là. Cette rapide description ne peut rendre compte de toutes les situations, tous les vécus. Un long travail d’enquête est donc nécessaire pour mieux partir de la diversité des pratiques.
• Mettre en place un programme : Défendre une archéologie non extractiviste, c’est-à-dire une archéologie qui prenne soin des corps et des affects des archéologues, qui protège les sites archéologiques de l’appétit des investisseurs, qui intègre les entités vivantes et les collectifs qui les habitent au devenir de ces lieux, qui renégocie en profondeur ses fondements épistémiques et ses pratiques.
• Élaborer de nouvelles pratiques de résistance : nous rencontrer, partager et développer les répertoires d’action déjà connus, prendre contact localement avec les collectifs en lutte contre un projet, diffuser les dates de diagnostic et de fouille, alerter les médias sur les décisions des Sra et des Ctra contre les prescriptions insuffisantes et les moyens dérisoires pour réaliser les fouilles, dire ce qui sera sacrifié pour l’aménagement, lister les études qui ne seront pas réalisées, associer les habitants à la décision sur le devenir des sites archéologiques. Mais aussi, ne plus jouer à fouille ou destruction, rendre compte des conditions réelles dans lesquelles les fouilles se sont déroulées, dire quel était le prix de ce que nous nommons découverte.
Contact mail : archeologie@riseup.net
Nous remercions l’iconothèque de l’Inrap pour l’accès et l’usage de leurs photos.
Notes
- L’urgence de l’étude est d’autant plus vitale que ce nouveau régime climatique détruit les sites archéologiques : https://www.cambridge.org/core/journals/antiquity/article/climate-change-and-the-loss-of-archaeological-sites-and-landscapes-a-global-perspective/3D44BAC0D4676FEEFDDA14905BEA779E, Hollesen J., 2022, Climate change and the loss of archaeological sites and landscapes: a global perspective, Cambridge University Press:[↩]
- https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/future-autoroute-a69-entre-castres-et-toulouse-nouvelle-action-des-opposants-au-projet-ce-samedi-2631080.html[↩]
- Pour voir de très belles photos des sites archéologiques à nu, c’est par ici : https://www.inrap.fr/l-inrap-et-les-grands-travaux-d-amenagement-du-territoire-9852#[↩]
- https://www.inrap.fr/2000-ans-de-vestiges-reveles-ploulec-h-cotes-d-armor-16890#[↩]
- Pour comprendre le fonctionnement de l’archéologie préventive, c’est par ici : https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Archeologie/L-archeologie-en-France/Les-operations-archeologiques/L-archeologie-preventive[↩]
- https://www.bouygues-tp.com/fr/mecenat/inrap[↩]
- https://notrecondition.fr/2022/01/20/miseres-de-larcheologie-dossier-i/[↩]
- https://www.inrap.fr/nouveaute-l-archeologie-du-plateau-de-saclay-14959[↩]
- Bien que des groupes se mobilisent parfois pour réenterrer les restes humains : https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/haute-vienne/limoges/limoges-la-difficile-question-des-ossements-humains-decouverts-lors-des-fouilles-archeologiques-2062588.html. Cela pose la question de la qualité des groupes à même de se mobiliser pour revendiquer un lien aux objets archéologiques. Dans « Les os de la discorde », B. Pasquini note plusieurs cas de figure : « Les associations de défense de la mémoire de la guerre de Vendée (Comme Vendée Militaire, Vérité pour la Vendée ou l’Association des Descendants des Chouans et des Vendéens) militent pour une réinhumation dans des lieux de culte. D’autres, comme la Société des amis de la Révolution française, demandent une conservation au musée d’Archéologie et d’histoire de la ville du Mans (Société des amis de la Révolution française, 2016). Certains élus enfin, ainsi que l’association Le Mans-Virée de Galerne, évoquent un autre musée, l’Historial de Vendée. » https://books.openedition.org/psorbonne/7117?lang=fr#ftn5[↩]
- https://theconversation.com/quand-larcheologie-raconte-les-grands-faits-et-les-petits-gestes-de-notre-histoire-commune-173011[↩]
- https://www.ouest-france.fr/normandie/pres-de-caen-des-fouilles-archeologiques-avant-le-chantier-de-la-prison-6620896[↩]
- https://journals.openedition.org/adlfi/6148[↩]
- Voici un ensemble de témoignages recensés par le GAEL : https://archeoenlutte.tumblr.com/[↩]
- https://www.revolutionpermanente.fr/Ecologie-et-lutte-de-classes-Adrien-Cornet-raffineur-a-Grandpuits-a-la-table-ronde-d-Alternatiba-et[↩]
- https://www.terrestres.org/2020/09/16/lettre-aux-salariees-et-salaries-de-laeronautique-toulousaine/[↩]
- Voici les liens pour les sites web : https://www.facebook.com/GroupeArcheoEnLutte et https://notrecondition.fr. Sur sa page facebook, Le Groupe Archeo En Lutte (GAEL) explique s’être « formé pour mettre en réseau les personnes concernées par l’archéologie afin de créer des liens, médiatiser les problèmes et revendications inhérents à chacune de ses ramifications et enfin développer une conscience disciplinaire et politique qui embrasse la complémentarité des différents domaines de l’archéologie dans le processus de création de connaissances. » Des textes publiés sur Notre condition proposent de transformer l’archéologie en reprenant les perspectives portées par le Réseau salariat, donc avec une rémunération qui serait détachée du poste et de la logique de marché. Sur cette plateforme, deux articles en particulier rejoignent certaines observations effectuées ici : Misères de l’Archéologie écrit avec le GAEL Alsace et L’archéologie que nous construisons, dossier monté par des membres du GAEL et la rédaction de Notre condition[↩]
- Rejoignant les critiques des espaces safes formulée par Aurore Koechlin, https://www.revue-ballast.fr/aurore-koechlin-aucune-revolution-feministe-sans-renversement-des-classes/?fbclid=IwAR26feY-3Gzt5tCffSwpgN52BjrekrPYf5GHqWaQ0QBMdmwMtQV1voo9PmI[↩]
- et validée par la CIRA, avant son annulation par la Sous-Direction de l’Archéologie, pour ne fouiller qu’un quart du secteur central, ce qui a déclenché une pétition : « Enceinte néolithique de Bure-Saudron : fouille préventive ou destruction programmée ? » Les CIRA, devenues CTRA, Commissions territoriales de la recherche archéologique, donnent des avis sur les demandes d’autorisation de fouilles programmées, sur les prescriptions d’archéologie préventive et sur l’activité archéologique interrégionale. Il s’agit d’un panel d’experts.[↩]
- L’ANDRA peut ainsi vanter la légalité de sa démarche : « Conformément à la loi, l’Andra avait missionné l’Institut national des recherches archéologiques préventives (INRAP) pour étudier les sites afin d’identifier l’existence ou non de traces d’occupations humaines passées. Ce diagnostic avait pour objectif de détecter, caractériser, circonscrire et dater d’éventuels vestiges archéologiques sur un échantillonnage systématique de la surface du projet d’aménagement. Jusqu’au printemps 2016, quatre équipes de l’INRAP ont fouillé le sol en creusant des fosses d’un mètre de profondeur sur environ 10 % de la surface étudiée. » (site de l’andra[↩]
- Avant qu’un membre de la CTRA ne décide du sort des vestiges : « il me semble donc que ces vestiges, certes intéressants, ont fourni l’ensemble des informations qu’ils pouvaient nous apporter. Il ne semble ni opportun ni utile de conserver les vestiges encore présents
dans la parcelle menacée par les travaux. Rien ne s’oppose donc, de mon point de vue d’expert de la CTRA, à la libération des terrains selon le calendrier prévu. »[↩] - https://reporterre.net/Des-patates-cultivees-sur-la-route-a-Wauquiez[↩]
- https://marsactu.fr/patates-contre-industrie-de-pointe-a-pertuis-la-resistance-a-la-zone-dactivites-senracine/[↩]