Cette séance du séminaire Devenirs Terrestres sera consacrée aux scientifiques en rébellion. Malgré les centaines de marches, de rapports, de discours de sensibilisation, malgré les milliers d’études scientifiques et d’articles sur le sujet, le ravage écologique et climatique se poursuit sans que nous puissions apercevoir le début d’une inflexion significative de ses causes. Ainsi, depuis quelques années, de nombreuses personnes bifurquent vers un refus de parvenir à leur fonction dans la société du ravage et expérimentent de nouveaux répertoires d’action.
Parmi ces personnes, les scientifiques. S’il a déjà existé par le passé des courants de scientifiques engagé·es, nous constatons depuis peu des formes d’intervention nouvelles chez les spécialistes des sciences du climat, de l’eau ou encore du vivant. Non seulement le type de discours tenu dans l’espace public, mais aussi sur l’articulation entre la parole scientifique et l’action.
Se gluer les mains dans un hall d’exposition de berlines surpuissantes, bloquer d’importantes artères de la circulation routière, interrompre des forums promouvant une métropolisation hors-sol mais heureuse : quel genre de politisation des sciences appellent ces actions inspirées des pratiques de désobéissance civile ? Est-il possible d’envisager une implication plus large des scientifiques dans les luttes écologiques et sous quelles formes spécifiques ?
Nous échangerons autour de ces questions avec Isabelle Goldringer, directrice de recherche à L’Institut national de la recherche agronomique (INRAE), Jérôme Guilet, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Léna Lazare, militante et étudiante en agroécologie, et Kévin Jean, maître de conférences en épidémiologie au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM).
La séance sera animée par Pierre de Jouvancourt et aura lieu de 18h à 20h à La Parole Errante (Espace autogéré d’expérimentations politiques et sociales), 9 Rue François Debergue, 93100 Montreuil.
Crédit photo : Stefan Müller.