Face au mouvement populaire de défense et de partage de l’eau, le gouvernement et le lobby agro-industriel n’ont pour l’instant qu’une seule réponse : le passage en force. Ils viennent de donner le coup d’envoi du chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline, la plus grosse en projet actuellement, en entourant de grillages les 16ha des « terres rouges », dans les Deux-Sèvres. Nous appelons donc à converger massivement les 29 et 30 octobre, de partout en France et au-delà, pour une mobilisation plurielle qui se donne comme objectif de mettre fin à ce chantier.
Symbole national de l’accaparement de l’eau au profit d’une minorité et du maintien d’un modèle agricole aussi toxique qu’anachronique, les méga-bassines se sont vues projetées cet été au coeur de l’actualité. La sécheresse historique et systémique que nous venons de vivre, ne fait que révéler encore plus brutalement l’inadaptation intrinsèque d’une certaine agriculture aveuglée par le productivisme. Celle-ci vise aujourd’hui à démultiplier les bassines pour se maintenir coûte que coûte, malgré la crise climatique que ce modèle agro-industriel participe amplement à aggraver. Naturalistes, riverain.es, paysan.nes et scientifiques n’ont pourtant eu de cesse de démontrer l’impact délétère de ces bassines et du pompage accru dans les nappes – y compris en hiver – sur des réseaux hydrologiques extrêmement fragilisés et sur les milieux naturels qui en dépendent.
Un mouvement de résistance en pleine expansion et des manifs qui font mouche
Au vu de la contestation, le chantier test de Mauzé-sur-le-Mignon – 1ère d’une nouvelle série de bassines – a été durant l’année passée un calvaire pour ses promoteurs, que ce soit pour l’État ou pour les irrigants organisés en société anonyme. Face aux diverses actions menées – rendez-vous hebdomadaires, envahissement du chantier, désarmement de plusieurs engins, mobilisations répétées de milliers de personnes – les difficultés de réalisation et les coûts de surveillance se sont démultipliés. Les irrigant.es et la préfecture sont-ils vraiment prêts à voir ces coûts se reproduire à chaque nouveau chantier ? On peut en douter, d’autant que la présence et la pression policière qu’ils engendrent pèsent lourdement sur les riverain.es, qui constatent jour après jour, l’assèchement de leurs cours d’eau.
Pour le mouvement de contestation contre les mégabassines, ce premier chantier a plutôt été un catalyseur qui n’a fait qu’amplifier et fortifier sa détermination. Ce mouvement assume aujourd’hui la nécessité de la désobéissance civile quand les crimes contre l’eau et les terres sont appuyés par le gouvernement. Il a pris une dimension nationale avec la défense et le partage du commun emblématique qu’est l’eau. Il travaille localement à d’autres projets de territoire alternatifs compatibles avec les enjeux climatiques.
C’est l’antagonisme entre deux visions de l’agriculture et in fine du vivant qui s’est clarifié. L’une, agro-industrielle, dopée aux intrants chimiques, qui achève la privatisation des ressources communes dans une logique de court terme. L’autre, paysanne, guidée par l’urgence absolue de prendre soin du vivant, de le mettre en partage et d’en maintenir la diversité et la fertilité.
Un risque de méga-bassines sur l’ensemble du pays et un moment charnière
Dans les Deux-sèvres, les lobbys pro-bassines se sont vu récemment infliger un désaveu réaffirmé. La cour d’appel a décidé après plus de 10 ans de procédures de ratifier l’illégalité – du fait de leur impact environnemental – des 5 bassines mises en œuvre par l’ASA des Roches. Des opposant.es avaient pris les devants ces derniers mois. Deux de ces bassines avaient été préventivement démantelées, dont une le 6 novembre dernier par plusieurs milliers de personnes, tandis que la confédération paysanne revendiquait le démontage de sa pompe.
Mais le clan des pro-bassines, en plein déni de réalité, s’entête encore. Des mégabassines continuent, à être planifiées partout dans le pays. Nous sommes à un moment charnière où nous devons unir nos forces à l’échelle nationale et internationale pour leur faire comprendre que chaque nouveau chantier aura un coût politique et économique ingérable. Puisque le gouvernement – cul et chemise avec l’agro-industrie et la FNSEA – malgré tous les effets d’annonce sur une éventuelle « planification écologique », reste incapable de prendre la décision – a minima – d’un moratoire, nous le mettrons en œuvre nous-mêmes.
La bataille de Sainte-Soline est engagée ! Il est décisif de la gagner !
Le premier chantier à succéder à celui de Mauzé-sur-le-Mignon est celui de la méga-bassine de Sainte-Soline. Avec ses 720 000 m3, elle est la plus grosse des méga-bassines en projet, au beau milieu d’un site classé en zone natura 2000 pour les oiseaux de plaine – Busard cendré, Oedicnème criard – et constitue un enjeu vital pour la sauvegarde de l’Outarde canepetière. Depuis le 28 septembre, le site est encerclé par des grilles. Il risque d’ être progressivement excavé par une cohorte de tractopelles et verra ses environs quadrillés de réseaux de pompage et tuyauteries (+18 km de canalisations et 615m3/heure pompé pendant 45 jours 24h/24). Mais nous pouvons encore leur faire faire machine arrière !
Nous nous rassemblerons pour mettre fin au chantier le week-end des 29/30 octobre, et plus si nécessaire. Nous y parviendrons avec une pluralité de formes d’interventions et de présences créatives, à l’image de la diversité du mouvement, avec la présence conjuguée de ses forces écologistes, syndicales et paysannes, de personnes de tous âges et de toutes conditions physiques.
Infos pratiques
Au cours du week-end, des espaces d’accueil permettront de camper, se restaurer et débattre d’autres modèles de partage de l’eau. Des balades naturalistes seront proposées. Comme à chaque mobilisation du mouvement, la fête sera aussi au rendez-vous avec de nombreuses interventions de groupes et artistes venus en soutien.
Des soirées de mobilisation, bus et covoiturages s’organisent au 4 coins du pays et au-delà. Vous pouvez y contribuer !
Et voici un lien pour les co-voiturages
Entrons en résistance pour l’eau et son partage ! No bassaran !
Pour tous contacts : bassinesnonmerci.contact@framalistes.org
Premiers signataires de l’appel
• Action Antifasciste Deux-Sèvres 79
• Action Antifasciste La Rochelle
• Action Antifasciste La Roche/Banlieue – Bastyon de Résistance
• Action Antifasciste Nord-Pas-de-Calais
• Action Antifasciste Paris-Banlieue
• Action Antifasciste de la Sarthe
• Action Antifasciste Strasbourg
• Action Antifasciste Tolosa
• Agrista
• Alerte Pesticides HAUTE Gironde
• Alternatiba Poitiers
• Alternatiba Rennes
• APEN85
• ARDAN
• Association Arbosc
• Atelier Klima
• Attac Alès Cévennes
• Attac 16
• Attac17
• Attac 33
• Attac 44
• Attac 49
• Attac France 85
• Attac87
• Bast’Yon de Résistance
• Bernalicis Ugo
• Centre d’Animation Pédagogique Périgord Limousin
• CGT Nationale
• Collectif Bassines Non Merci 16
• Collectif Bassines Non Merci 79
• Collectif Bassines Non Merci 86
• Collectif Bassines Non Merci Berry
• Colère Citoyenne 79 ( Danger-Rebellion=Libertés )
• Collectif Bordeaux En Lutte
• Collectif Bretagne Contre Les Fermes-Usines
• Collectif Eau 88
• Collectif Marie-Monique Robin – Parthenay
• Collectif pour Une sécurité Sociale de l’Alimentation
• Collectif Libertaire Ni Maître, Ni Bassines
• Comité local Attac Alès Cévennes
• Contretemps (Revue)
• Confédération Paysanne des Deux-Sèvres
• Confédération Paysanne de Charente
• Des habitant.e.s et paysann.e.s de la commune de Scevolles
• Désobéïssance Fertile
• EELV 18, 79, 86, 16
• Espace Autogéré des Tanneries – Dijon
• Extinction Rebellion Bordeaux – XR Bordeaux
• Extinction Rebellion France
• Extinction Rebellion La Rochelle
• Extinction Rebellion Poitiers
• Fondation Danielle Mitterrand
• Fondation Pas Cap
• Fridays For Future – Qimper
• GAEC « Les Bergers » (St philibert de Bouaine)
• GAEC le Miam Larchant
• Génération.s 86
• GIGNV (ANV cop 21 – Nantes)
• GP2I 85
• Greenpeace France / Groupe local de Poitiers
• Groupe d’Action France Insoumise Marennes Bourcefranc
• Groupe Action populaire Amboise de la France Insoumise en Indre et loire
• Des Habitant.es et paysan.nes de la ZAD de Notre Dame des Landes
• Des Habitant.es et paysan.nes de la Commune de Scévolles
• Il Est Encore Temps – Bordeaux
• Justice Climatique Angers
• Info’Com-CGT (CGT Nationale)
• L’atelier Khimar
• La France Insoumise en sud Vendée
• La France Insoumise 79
• L’Antivol
• Le Chaudron des Alternatives
• Le Collectif Alsace des luttes paysannes et citoyennes
• Le Jardin l’Ephémère
• Les Ami.e.s de la Confédération paysanneAlsace
• Les Ami.e.s de la Confédération paysanne Limousin
• Les Ami.e.s de la Confédération paysanne
• Les Amis de la Terre France – Poitou
• Les Braises – Non à l’aéroport du Saint-Emilionnais
• Les périphériques vous parlent
• Les soulèvements de la terre
• Maison du Peuple En Colère
• Minga Faire Ensemble
• Nantes En Commun
• NatürliF Prod
• Nous voulons des coquelicots Grand Châtellerault
• NPA National
• NPA 79
• NPA 16
• NPA 86
• NUPES 17-01 (Candidat.e.s )
• NUPES 17- 02 (Candidat.e.s )
• NUPES 79 – 01 (Candidat.e.s ) et 03
• NUPES 86 – 02, 01, 03, 04 (Candidat.e.s )
• NUPES 85-05 et 03 (Candidat.e.s )
• Parti de Gauche 79
• Parti de Gauche 37
• Parti de Gauche 16
• Parti Communiste Français 79
• PEPS (Pour l’Ecologie Populaire et Sociale)
• POI 79
• Quartier Libre des Lentillères – Dijon
• Rendez-nous la mer / Ar mor·Bro An Oriant
• Réseau National des Ecocentres
• Scientifiques en rébellion Bordeaux
• Sea Shepherd France
• Sillage
• STAF 29 CNT
• Syndicat de la Montagne Limousine
• Terres et rivières 85
• Union Populaire Charente Nord/Est
• Union départementale Solidaires 79
• Union syndicale solidaire Vendée
• Université du bien commun de Paris
• Vienne Insoumise 86
• Vigilance OGM et Pesticides 16
• Youth For Climate La Rochelle
Illusration principale : détail de Truancy at the Pond de Jacek Yerka