Malgré la ville quadrillée et surveillée, malgré les mouchards infiltrés, malgré les téléphones (théoriquement éteints), malgré le nombre, et malgré les mois de préparation ouvrant la possibilité de fuites, l’action d’Extinction Rebellion (XR) prouve que l’on peut encore comploter dans la grande métropole parisienne. Il est possible d’organiser en un lieu précis la convergence de plus de 1 000 personnes en quelques minutes et de créer un effet de surprise évident. En frôlant, lors de la remontée des marches du métro vers la cible, d’autres camarades complices arrivant de l’autre bout de Paris on mesure la puissance potentielle d’une agrégation massive d’individus déterminés.
L’astucieuse organisation d’un groupe affinitaire qui communique la veille aux 60 référents des lieux de rendez-vous dispersés dans tout Paris, empêche ainsi d’anticiper le lieu du blocage, et permet à chaque groupe de se retrouver au petit matin. A 30 minutes de l’action, chaque référent apprend le trajet pour son groupe et il est le seul à connaître la destination finale. Sur l’ensemble de la préparation, l’usage des messageries cryptées permet de communiquer à l’abri et offre la robustesse et la souplesse d’une toile d’araignées, capables de fondre en 30 minutes sur leur cible. Qui a cru que les furtifs n’étaient qu’un simple livre de fiction ?
Cette occupation participe probablement à renouveler les formes d’intervention politique avec des blocages économiques, alliant le nombre et le secret, la verticalité du petit groupe qui connaît le lieu du blocage et l’horizontalité d’un engagement libre, la souplesse d’une organisation décentralisée et le caractère massif de la présence où chacun compte. Peut-être y a-t-il dans cette expérience réussie une manière de résoudre dans la pratique les stériles débats sur la verticalité et l’horizontalité, qui avec ceux de la violence/non-violence empoisonnent et paralysent l’action.
La puissance de cette occupation réside dans le fait de désactiver un lieu, de le faire apparaître comme ce qu’il est, un non-lieu : lui retirer sa fonction commerciale, ses affects télécommandés et ses mines tristes ; transformer un lieu de flux en lieu d’occupation, son architecture soviético-soviétique en un espace aux murs vite devenus bavards et pleins d’esprit. Les entrées bloquées, voilà le pont-levis du château fort de la consommation partiellement levé en plein Paris1 : pendant 17h d’occupation, il y a eu de la joie, des apprentissages, des rencontres entre plusieurs collectifs, la mise en échec d’une évacuation policière, et une première action forte pour beaucoup de jeunes activistes – qui en appelle d’autres. La prise de parole d’Assa Traoré vaut en soi victoire par la justesse et la force de son ton, l’horizon de luttes communes entre banlieues et mouvements écologistes et sa capacité à ébranler le public de jeunes, blancs, diplômés, de classe moyenne. La présence joyeuse et indisciplinée des Gilets-Jaunes arrivés au cours de l’après-midi a insufflé une énergie, obstinée et contagieuse, à l’occupation. La possibilité de rentrer et sortir à intervalle régulier du bâtiment par une porte à permis un renouvellement important des occupants au cours du samedi : dans l’après-midi et en soirée, des activistes rompus à l’action et à l’animation collective ont donné un tour plus désobéissant et festifs à cette longue journée2.
Au vu de l’approfondissement récent de la catastrophe écologique et du caractère relativement inoffensif de cette action pour le pouvoir, l’efficace de cette occupation est certes à pondérer. Rien d’essentiel n’a été ébranlé et l’ordre économico-politique peut absorber sans difficulté plusieurs occupations de ce type par an. Mais, quel est l’enjeu brûlant pour l’ensemble des forces sociales qui cherchent à défaire l’ordre existant ? Se rencontrer diversement, s’écouter mutuellement, s’apprivoiser dialectiquement. Et on mesurerait alors à quel point les colères, les adversaires et les objectifs s’imbriquent dans un plan large. On verrait que souvent l’horizon d’une lutte trouve son point de fuite dans l’autre moitié du ciel portée par d’autres camarades. Ce samedi, par la voix d’Assa Traoré, le problème écologique était déplié à l’échelle intercontinentale avec l’exemple des livraisons toxiques de déchets d’Europe vers l’Afrique. Ainsi était posé efficacement le traitement différencié des humains selon leur lieux de naissance et leur couleur de peau, et affirmé l’internationalisme d’une lutte qui se déploie encore souvent à l’échelle des centre-villes cossus. Symétriquement, depuis les Gilets Jaunes, la condition commune devant l’arbitraire et la violence policière est sortie des banlieues pour affecter souvent durement d’autres parties de la population.
La position charnière et originale d’Extinction Rebellion
Du point de vue tactique, qu’est ce que rend possible la position originale de certains groupes au sein d’XR dans le champ de l’activisme ? De faire sentir cette trame naissante de problèmes contigus. De permettre à chaque groupe d’activistes d’éprouver dans les rencontres que son isthme, bande de terre militante située entre deux mers d’ignorance, n’est pas plus large ni surplombant que les autres, que tous forment un archipel frappé par les mêmes vents mauvais. La somme de mécontentements et des points de vue des lutteurs offre à chaque groupe d’activistes un espace d’intersection où peuvent se rencontrer lignes d’approche et modes d’action.
Nous désirons stopper le train fou de l’économie par une révolution mondiale, n’est-ce pas ? L’objectif n’est-il pas la constitution d’un mouvement-soulèvement bien plus large et composite, qui est le passage obligé pour que ce que nous désirons puisse avoir une chance d’arriver ? En l’occurrence, cette initiative d’XR a permis, sur un mode mineur et imparfait, de rendre possible une alliance en acte des groupes autonomes, des gilets jaunes, d’un comité de quartiers populaires et des groupes écologistes de toutes sortes. Cette alliance est allée plus loin qu’une symbolique convergence de cortèges, et même plus loin qu’une efficace jonction des nombres et des forces, car la vertu d’une occupation d’une durée de 17h est d’offrir quantité de discussions inter-groupes3. Objectif modeste, mais objectif d’innervation d’affects et de percepts à plus large que soi.
Même quand on considère très problématiques tels ou tels aspects d’XR4, ces rencontres sont indispensables en cette période. Ce type d’alliance pour mener une action commune n’aurait été rendue possible, aujourd’hui, par aucun autre groupe. D’une part parce qu’XR est en position charnière entre des groupes qui ne sont pas prêts à s’associer directement les uns aux autres ; d’autre part parce que les modalités d’organisation qu’il met en place permet des actions à la fois inclusives et effectives (blocage réel bien que modeste). Les universitaires ont leur colloque, les oligarques le forum de Davos, ayons nos conjurations d’activistes lors d’occupations permettant des tête-à-têtes élargis.
La stratégie d’XR s’assume comme une stratégie progressive, d’escalade d’actions symboliques visant à sensibiliser et recruter vers des actions de plus en plus fortes pour bloquer le système qui détruit le vivant. Cette idée initiale était prometteuse, mais on peut aujourd’hui s’interroger sur la voie majoritaire suivie : les actions ne semblent pas vraiment franchir de palier (du point de vue tactique, les automnes 2018 et 2019 se ressemblent) et la volonté d’ouverture vers d’autres groupes militants a trouvé une seule véritable traduction, lors de l’action du 5 octobre. Plutôt que l’escalade où l’on ouvre une voie nouvelle pour échapper à un périlleux dévers, la rébellion pourrait tout aussi bien finir en parcours accrobranche ! À ce jour, XR, en raison de sa sociologie, d’une conception en partie obsolète de la politique et de ses mots d’ordre initiaux (« interpeller et formuler des demandes » ), semble reproduire, assez largement, la plupart des impasses des mouvements qui l’ont précédé (notamment Alternatiba et ANV-Cop 21). C’est aussi pour ces raisons que la journée d’Italie 2 est importante car elle esquisse une manière de dépasser ces écueils et de s’ouvrir à d’autres luttes. Depuis un an, le succès numérique, symbolique, médiatique et l’inventivité des actions d’XR est évident. L’ascension éclair peut néanmoins se transformer rapidement en ascendant moral et en séparatisme militant gênant et excluant : chaque organisation occuperait alors son segment militant sur un gradient restreint de l’imagination politique et l’objectif de « diversité des tactiques » resterait un pur instrument de diplomatie pour gagner le leadership de la galaxie « écolo » .
Dans les temps qui viennent, les mouvements écologistes pourraient-ils conduire des formes d’actions directes visant à interrompre le cours désastreux du monde, à bloquer, par vagues successives, le circuit matériel et d’infrastructures de nos vies industrielles ? Aujourd’hui, la fermeture temporaire d’un grand centre commercial à Paris et une occupation d’une semaine d’une place centrale de Paris5. Pour demain, on peut imaginer la concomitance de blocages divers dans les principales métropoles françaises, la paralysie d’un grand aéroport parisien ou d’un port d’où partent nos déchets électroniques vers l’Afrique ou l’Asie, l’entrave d’un lieu de stockage d’algues vertes bretonnes ou d’entrepôts de la grande consommation comme l’ont initié depuis de nombreux mois Gilets Jaunes et écolos. Ces actions seraient une façon de gagner en puissance d’entrave et de provoquer des rencontres, mais le blocage partiel et discontinu ne semble pas en mesure d’interrompre le mouvement incessant de l’économie. Il y a loin entre le blocage comme coup d’éclat et le démantèlement de la société industrielle. Pour monter en puissance à brève échéance, XR aurait besoin de nouer des alliances durables avec d’autres forces. Une bonne partie des activistes engagés dans ce mouvement sont-ils prêts à partager les stratégies d’action et la logistique avec d’autres organisations ?
Dans la séquence de répression généralisée, il paraît évident que XR a bénéficié d’un traitement dérogatoire lors de ses actions d’octobre : la mauvaise fortune politique des images de gazage du pont de Sully en juin dernier ainsi que la popularité croissante des enjeux écologiques expliquent en partie cette clémence. La même action entreprise par des Gilets Jaunes ou Noirs aurait très probablement abouti à une évacuation rapide et féroce. Le pouvoir est gêné par un mouvement aimantant une partie de la jeunesse, d’autant plus que les origines sociales des participants6 sont assez proches de ceux du bloc bourgeois – les élites, cadres et CSP+ de droite et de gauche qui ont élu Macron. Mais si l’écologie, sous sa forme dominante (essentiellement des discours et des chiffres, centrée sur le climat et les courbes de CO2) est un cas d’école qui se prête naturellement à la neutralisation politique (par les discours et les chiffres), c’est en même temps un boulet ingérable pour le pouvoir.
L’écologie, bientôt hégémonique sur les imaginaires politiques?
L’écologie est en train de devenir la scène centrale des affects politiques. Une écologie conséquente, qui assurerait de porter les enjeux à la hauteur du conflit historique qu’elle révèle – s’attaquer frontalement au capitalisme et à la société industrielle -, pourrait briser la double hégémonie mondiale du néolibéralisme et des projets nationaux-identitaires. Parce qu’elle offre un plateau dégagé de la situation présente, elle peut être un facilitateur et un accélérateur. Le tableau d’oppression en chaque point du globe de l’humanité industrielle est net : les humains et leurs bétails représentent 96 % du total de la biomasse des mammifères7 et perturbent gravement l’ensemble des cycles naturels essentiels à la poursuite de la vie terrestre pendant que l’appropriation des richesse à l’échelle des pays et des continents par des petites fractions de la population rappelle les temps les plus cruels de la modernité. Le panorama des destructions et des inégalités contemporaines (sociales, raciales, de genre) rappelle les immenses “coûts cachés” du long cycle de l’économie capitaliste depuis le XVIe siècle : anéantissement des peuples non-modernes, destruction des cosmologies indigènes ou paysannes, appauvrissement de la diversité culturelle et vivante. Le temps long permet aussi de souligner combien l’art de produire a reposé sur des procédés morbides : les corps esclavagisés puis ouvriers du XIX et XXe siècle européen jusqu’aux usines électronique de Shenzhen au XXIe siècle. Au moment où notre technologie découvre chaque semaine des exo-planètes dans la grande banlieue solaire, nous avons la nostalgie de la nuit noire étoilée, des géographies bavardes, des paysages chaloupés, des temps discontinus, des sens et des sons multiples. A la suite des combats historiques des luttes raciales, sociales et féministes, l’écologie pourrait permettre l’intersection de ces continents de colère.
L’incapacité de l’ordre institutionnel en place à comprendre et résoudre les problèmes historiques et écologiques sans équivalent qu’il a engendrés pourrait devenir en quelques années l’évidence la mieux partagée dans la population. Le sentiment grandit que le capitalisme n’est finalement qu’une aventure macabre, qui a les apparences de la raison parce c’est une folie majoritaire. L’euphorie technologique qu’il tente périodiquement de susciter s’épuise à mesure que le drame se précise : la dynamique profonde du capitalisme n’est-elle pas en train d’aboutir à l’autodestruction de l’humanité par l’empoisonnement et le saccage de son milieu ? Mais, comme à chaque fois dans son histoire, le capitalisme engendre un traitement différencié selon la position et le pays qu’on occupe : la foudre sociale et écologique s’abat sur les terres déjà désolées, sur les corps et les vies largement brutalisés.
En face, la parole politique a autant de crédit qu’un serment d’alcoolique au comptoir. N’importe quel drogué épuise son entourage tandis que le cours de sa parole décline à mesure que les promesses de sortir de son addiction restent sans effet. Nous en sommes là : la crédibilité des promesses politiques expliquant que cette fois-ci la société toute entière va s’engager dans une cure qui offrira l’ultime rémission s’effondre inexorablement. Pour autant, on sait depuis fort longtemps qu’une société tenue par un groupe minoritaire et par l’inertie de ses institutions peut durer. Des fractions du bloc bourgeois peuvent bien être traversées de frayeurs collapsologiques, passée la crise d’angoisse certains achètent une maison de campagne et presque tous restent à leur poste. L’hégémonie culturelle du capitalisme se fragilise, la conscience des peuples qu’il va falloir se sortir de ce piège historique se précise, mais la mise à l’arrêt de ce monde reste encore une perspective lointaine.
Un graffiti ou un logo capturent souvent mieux l’époque que quantité de discours. L’emblème d’XR représente un sablier noir cerclé par la Terre. Astucieuse manière de signifier que le rapport au temps est un des problèmes politiques centraux. En quelques années, la principale vertu de la collapsologie est d’avoir accéléré le déboulonnage d’une conception progressiste et mystificatrice du temps et de l’histoire et de souligner que nous habitons désormais dans un temps suspendu. L’époque est saturée de calories et de manœuvres économiques, c’est à dire essentiellement de forces réactives, mais en carence d’actions, c’est à dire de capacité à collectivement commencer quelque chose de nouveau.
Dans notre société automatique, pilotée par les process et corsetée par les nombres, le happening est partout, l’événement nulle part. Le temps historique, celui des surgissements imprévus culbutant l’ordonnancement ordinaire de la vie quotidienne, semblait jusqu’à peu marcher à reculons dans une impasse mal éclairée et ceinturée de hauts murs. L’actuelle fébrilité autour des annonces de la prochaine crise financière témoigne de notre position d’attente : à la fois pétrifiés par un régime temporel fulgurant qui mobilise criminellement tous les vivants et par un désir de voir enfin un événement se produire. Un événement à la hauteur de l’événement central, la catastrophe écologique, capable de la stopper par des actions coordonnées à l’échelle mondiale.
Avec le livre de comptabilité à partie double, l’horloge a été l’une des inventions essentielles du capitalisme marchand entre le XIII et le XVe siècles : elle a fasciné savants, théologiens et théoriciens politiques modernes souhaitant construire un ordre rationnel, calqué sur le Dieu horloger. Modèle de l’artifice et de l’automate, l’horloge a construit et imposé le standard d’un temps abstrait, homogène, sans lieu, indépendant des rythmes sociaux et de la nature. Elle a réglé la vie des monastères, de la ville puis des manufactures et l’usine, elle a discipliné et mis les corps au travail8. L’image du sablier offre un renversement symbolique de cette conception du temps : avec le sable, on retrouve la rugosité du monde et la finitude de toute chose. Littéralement, le sablier décrit l’angoisse et la colère politique et métaphysique de se trouver au cœur d’une destruction générale du vivant produite par le cours quotidien du capitalisme ; métaphoriquement, il pourrait préfigurer la sortie d’un régime temporel et économique.
Où frapper, maintenant ? Le coup de grisou sur Rouen et sa région requièrent de cibler en priorité tous les Lubrizol que les propagandistes du cloud et de l’intelligence artificielle avaient tenté d’escamoter. Depuis deux-cent cinquante ans, la société industrielle conserve son métabolisme toxique d’empoisonnement universel, à Rouen comme à Shenzhen. A ceux qui avaient tenté de faire disparaître dans le cloud de leur propagande l’infrastructure routinière du capitalisme industriel, le nuage vénéneux rappelle que la toxicité n’est pas seulement idéologique, mais bien matérielle, à l’échelle des corps, des rivières et des microscopes.
Dans son allure générale et dans ses principaux développements, ce siècle est si sinistrement prévisible ! Ce n’est pas tant de lucidité historique dont nous avons besoin car l’évidence du désastre traverse presque tous les intérieurs, mais de courage et d’inventions politiques. L’action du 5 octobre, avec ses limites, participe de ce champ d’expérimentations vitales qu’il serait si précieux d’amplifier.
Remerciements à Léna Balaud et Maxime Chedin pour leurs suggestions.
Notes
- il faut préciser que le blocage était partiel et incomplet, puisque ce gros centre commercial était coupé en deux : une moitié occupée, l’autre moitié toujours en activité.[↩]
- L’occupation a été initiée par 1 000 personnes environ, mais environ 2 000 personnes y ont participé pendant les 17h de présence.[↩]
- Y compris des échanges navrants autour de la non-violence dogmatique et le zèle de certain.es d’effacer des tags considérés comme violents.[↩]
- Voir notamment la Lettre ouverte aux militante.e.s d’Extinction Rebellion : https://grozeille.co/lettre-ouverte-aux-militant-e-s-de-extinction-rebellion/[↩]
- Cette occupation a été soutenue par la Mairie de Paris et tolérée par la Préfecture de Paris qui se trouvait à 100 mètres de l’occupation… voir https://reporterre.net/L-etrange-victoire-d-Extinction-Rebellion[↩]
- Voir https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/18/greves-pour-le-climat-la-mobilisation-des-jeunes-ne-temoigne-pas-d-une-diversification-sociale_5452130_3232.html[↩]
- Voir « The biomass distribution on Earth », PNAS, 19/06/2018 https://doi.org/10.1073/pnas.1711842115[↩]
- Voir Lewis Mumford, Technique et Civilisation, Marseille, Parenthèse, 2016 (1934).[↩]