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À propos de Jean-François Braunstein, La philosophie devenue folle. Le genre, l’animal, la mort, Paris, Grasset, 2018.

Professeur de philosophie contemporaine à l’Université de Paris Panthéon-Sorbonne, Jean-François Braunstein traite dans cet ouvrage de questions d’une brûlante actualité, largement relayées par les médias à l’occasion d’événements ponctuels : la revendication du mariage pour tous, la dénonciation par des ONG de conditions épouvantables de la mise à mort dans certains abattoirs ou de traitements infligés dans l’élevage d’animaux de rente (volaille, porcs, etc.), ou encore les revendications aujourd’hui insistantes d’une partie de la société pour un droit à l’assistance au suicide.

La volonté affichée par un philosophe de la Sorbonne d’aborder ces questions qui agitent les débats de société est à saluer. Elle éveille l’espoir d’une discussion sérieuse et nuancée des thèses qui ont cours aujourd’hui dans ces champs de la recherche, comme l’éthique animale, les études genre ou la bioéthique – thèses qui sont souvent politiquement et médiatiquement hautement controversées. Néanmoins, on ne peut manquer d’être très déçu par la manière désinvolte et polémique avec laquelle Braunstein traite de tous ces sujets. S’il semble bien informé des auteurs qu’il présente, il ne prend malheureusement la peine ni d’un débat argumenté ni d’un positionnement personnel qui soit fondé sur des prémisses claires pour le lecteur. À l’opposé de cette exigence qu’on serait en droit d’attendre d’un philosophe académique, on assiste plutôt à la volonté de caricaturer et de déformer les idées. En lieu et place d’un ouvrage qui permette de contribuer à clarifier le débat, le lecteur devra donc se contenter d’un pamphlet qui conduit opposer un camp à l’autre.

jean-francois braunstein la philosophie devenue folle

L’ouvrage de Braunstein se subdivise en trois parties qui, chacune, aborde un champ d’étude spécifique : les études de genre, l’éthique animale et la bioéthique. Dans la première partie consacrée aux gender studies – la terminologie anglaise évoque les principaux auteurs anglophones à l’origine de ce courant – Braunstein retrace les principales étapes qui ont marqué un débat où l’identité entre la sexualité biologique et le genre est remise en question. C’est au psychologue et sexologue John Money que l’auteur attribue le concept de genre, apparu pour la première fois selon lui en 1955 : le « sexe » est une donnée biologique, le « genre » un acquis culturel. Braunstein ne manque pas de relever la réputation sulfureuse du chercheur à propos du cas célèbre de David Reimer, un garçon élevé comme une fille, mais qui, à l’âge adulte, finira par se suicider.

L’étape suivante de cette étude consiste à montrer que « c’est le genre qui détermine le sexe. Mon sexe est la conséquence du genre. Mon identité dépendra de ma volonté » (p. 62). L’auteur reprend ici les propos de deux figures importantes des gender studies : la professeure de biologie Anne Fausto-Sterling et la philosophe Judith Butler. Selon la première, il existe une continuité entre les différents sexes (qui ne se limitent pas au masculin et au féminin) et décider du sexe d’un enfant à la naissance relèverait d’un choix culturel et non d’un constat biologique. Quant à Judith Butler, elle affirme que le sexe n’existe pas, qu’il n’est rien d’autre que le genre, c’est-à-dire une construction culturelle, un fait créé par le discours, illustré par les opérations chirurgicales qui remettent en question la naturalité du corps. L’une et l’autre insistent sur la fluidité du genre, le refus de la binarité des genres, tout comme elles refusent la binarité des sexes. Ce refus conduit, selon Braunstein, à une déconstruction de l’identité sexuelle.

Si la présentation des auteurs discutés a l’avantage d’être claire, dynamique et informée, la critique formulée par Braunstein à leur égard ne me semble pas à la hauteur du défi qu’ils soulèvent. Évoquer le « mépris du corps » en le rapprochant de la gnose (p. 88), le « refus de la finitude » (p. 95), l’absurdité de certains débats issus des études de genre comme les bathroom wars aux États-Unis (p. 127) ou les conséquences tragiques de certaines décisions médicales (le cas de David Reimer) ne sont encore pas des arguments qui viennent contester les thèses des gender studies. L’auteur n’apporte, par exemple, aucune raison qui le conduit à récuser la non-identité entre la sexualité biologique et le genre. Il la réfute sur la base de généralités – mépris du corps, refus de la finitude – qu’il induit des propos des auteurs et qui lui servent de repoussoir de l’ensemble du champ d’études. Cette stratégie est d’ailleurs à l’œuvre dans le reste de l’ouvrage.

Le rapport aux animaux

En effet, dans la partie consacrée au rapport à l’animal non humain, quelques figures philosophiques majeures du débat sont, là encore, passées en revue. Peter Singer, sur lequel l’auteur reviendra à plusieurs reprises (sur la question de l’euthanasie et de l’infanticide) est un célèbre et controversé éthicien à l’Université de Princeton, auteur d’un ouvrage majeur sur l’éthique animale (Animal Liberation, 1975). Son argumentation repose essentiellement sur le principe moral de l’utilitarisme : l’acte moral est celui qui maximise les utilités, c’est-à-dire qui contribue à augmenter le plaisir du plus grand nombre ou à diminuer sa souffrance. Or celle-ci ne concerne pas seulement les humains, mais les animaux qui entrent ainsi dans le giron de l’éthique. Tous les intérêts – ceux des humains comme ceux des animaux – doivent être pris en compte de manière égale. Ce qui ne va pas sans soulever toute une série de problèmes quand des intérêts humains entrent en conflit avec les intérêts des animaux comme dans l’expérimentation animale, par exemple. Un nourrisson et un animal ont des intérêts similaires : pourquoi accepte-t-on la pratique de l’expérimentation sur l’animal et pas sur le nourrisson ?

Pour Singer, cette différence de traitement n’a d’autre fondement que l’appartenance à l’espèce (le spécisme). À l’opposé de l’utilitarisme, dans une veine déontologique, Tom Regan dans The Case for Animal Rights (1983) défend l’idée que les animaux sont des sujets de vie, c’est-à-dire qu’ils vivent leur vie selon la perspective qui est la leur : ils éprouvent des émotions et des sentiments, expriment des désirs et des préférences, anticipent l’avenir, se rappellent d’événements passés. Et tout comme nous attribuons une valeur morale à des sujets humains, les animaux sont également dépositaires d’une telle valeur : ils ne peuvent être traités comme un simple moyen, mais constituent toujours une fin en soi qui justifie un droit à un traitement respectueux. De leur côté, les philosophes politiques Will Kymlicka et Sue Donaldson, ont thématisé la prise en compte politique des animaux dans leur ouvrage Zoopolis : A Political Theory of Animal Rights (2011), en envisageant des droits positifs envers les animaux (et non seulement des devoirs négatifs) sur la base de concepts politiques comme celui de souveraineté, de citoyenneté ou de territorialité, par exemple. Dans un registre différent, moins lié à l’éthique ou au politique qu’à l’anthropologie, Donna Haraway est, quant à elle, l’instigatrice de l’idée d’un brouillage de la frontière entre les espèces.

Braunstein évoque la critique de l’humanisme de Peter Singer et se scandalise de ses propos pour le moins excessifs sur la zoophilie. Il expose le point de vue des auteurs défendant des droits moraux et politiques des animaux et celui selon lequel il faut dépasser l’essentialisme inhérent aux distinctions entre l’humain et l’animal dans un langage accessible pour le lecteur curieux mais néophyte. Néanmoins, il entre rarement dans le débat pour discuter des thèses exposées. Il se contente le plus souvent de monter en épingle les conséquences possiblement scandaleuses pour une approche anthropocentrée classique ou contraire au bon sens. Il en irait autrement si Braunstein justifiait son approche spéciste par rapport à celles des auteurs discutés. Ce qu’il ne fait pas vraiment, même dans le chapitre consacré aux « “exceptionalismes” humain et animal ». S’il est vrai qu’avec les animaux non humains nous sommes fondamentalement confrontés à des formes d’altérité, il est moins évident de supposer qu’elles ne puissent conduire à un engagement moral, comme l’a relevé Matthew Calarco (2004) à propos du refus d’Emmanuel Lévinas d’envisager le « visage » de l’animal comme un appel à l’injonction « Tu ne tueras point ». (in Afeissa, Jeangène Vilmer, 2010).

De même, l’objection aux droits des animaux formulée par l’auteur se fonde sur une présupposition de réciprocité entre droit et obligation : celui qui a des droits a corrélativement des devoirs. Cette prémisse – contestée par les tenants des droits des animaux – n’est jamais discutée comme telle. Mais elle est manifestement fausse, car elle connaît de notables exceptions : les nourrissons, les personnes souffrant de handicap, etc. bénéficient de droits sans être en mesure de s’obliger. Il n’est pas nécessaire que la personnalité juridique se fonde sur le principe de réciprocité. La juriste Marie-Angèle Lhermitte (2011) observe par ailleurs une évolution du droit dans ce domaine, la personnalité juridique – physique ou morale – tendant à s’élargir en s’appliquant aux animaux (personnalité substantielle) ou à des écosystèmes (personnalité procédurale). Finalement, reconnaître des droits aux animaux n’implique nullement que leurs droits doivent être identiques aux nôtres, tout comme l’égalité morale de la prise en considération des intérêts n’implique pas chez Singer de traiter humains et animaux de façon identique ni même que la vie des uns possède une valeur égale à la vie des autres.

Le rapport à la mort

La dernière partie de l’ouvrage traite du rapport à la mort, de tout ce qui, aux yeux de son auteur, conduit à une banalisation de la mort. Dans ces dernières pages, Braunstein poursuit donc son acharnement systématique à l’encontre des positions défendues sur ce point par Peter Singer en particulier. Il résume à juste titre que, selon Singer, il y a des vies, par exemple celles liées au grand âge ou à la maladie, qui ne valent pas la peine d’être vécues, que la vie n’est pas sacrée et qu’en lieu et place il conviendrait de s’attacher à la qualité de la vie (p. 303 et suivantes). Il est vrai que Singer en tire la conséquence extrême (et pour le moins contestable) qu’« il est raisonnable de dire que seule une personne [un être humain qui exerce de surcroît les activités conscientes habituelles des humains] a le droit à la vie » (in Braunstein, p. 298). On peut ne pas être d’accord avec Singer sur ce point, tout en saluant un débat salutaire sur cette question de l’euthanasie et de l’aide au suicide. Or, si ce débat est devenu aujourd’hui d’une grande actualité, la raison en revient d’abord et surtout au développement des technologies médicales qui, pour le meilleur et le pire, permettent, par exemple, de maintenir des personnes en vie, bien qu’elles se trouvent dans un état de coma irréversible, ou de prolonger la vie de personnes âgées. Refuser explicitement l’acharnement thérapeutique n’est malheureusement pas toujours suffisant, le concept étant susceptible d’être interprété de différentes manières et la frontière qui distingue l’acharnement de ce qui n’en relève pas étant pour le moins floue. Tout cela, Braunstein n’en touche mot. Il s’en remet seulement à la « dimension tragique de la vie » (p. 288), au fait qu’il n’existe pas non plus d’« “expertise” en matière d’humanité » (p. 305) ou encore que les médecins sont en général opposés à l’euthanasie, parce que cela va à l’encontre du serment d’Hyppocrate (p. 306). On conviendra que cela ne permet guère de répondre à l’épineuse question de l’euthanasie, dès lors que, par ailleurs, la souffrance d’autrui, la compassion, mais aussi le respect de la volonté d’un patient se doivent d’être en principe au centre de l’attention des soignants.

Les deux derniers chapitres s’intéressent à l’infanticide, à l’avortement et à la définition de la mort. Braunstein s’en prend une nouvelle fois à Singer, l’un des philosophes à avoir fermement soutenu qu’un nouveau-né n’a pas la même valeur morale qu’une personne, le premier n’ayant, contrairement à la seconde, pas vraiment de préférences, de désirs ou de souhaits pour le futur ou un sens de son existence dans le temps. Il importe surtout à Singer de souligner ce qu’il estime être l’incohérence d’une politique qui tolère l’avortement tout en refusant l’infanticide à certaines conditions, sur la base du fait qu’il y aurait une différence morale entre l’embryon et le nouveau-né. De la même manière voyait-il une incohérence entre l’acceptation de pratiquer l’expérimentation sur des animaux à des fins de recherche médicale, et le refus de cette pratique sur des nourrissons. Braunstein relève bien que Singer ne s’oppose pas à l’avortement, mais il s’efforce de montrer les conséquences désastreuses auxquelles conduit la bioéthique utilitariste. Néanmoins, il ne prend pas la peine de développer un argumentaire différent de celui auquel conduit l’utilitarisme singerien en se basant sur une autre théorie morale, comme la théorie du care par exemple. Selon lui, ce serait « une erreur, voire même une faute, que de tenter de “réfuter” rationnellement de telles absurdités » (p. 330). Le seul fait d’être humain suffit pour mériter le respect moral, selon l’auteur. Mais si aucune caractéristique comme la raison, la conscience, l’autonomie n’est un critère pertinent, c’est alors bien l’appartenance à l’espèce qui est déterminante : un spécisme qui ne s’avoue toutefois jamais tel quel sous la plume de Braunstein.

Le dernier chapitre de l’ouvrage portant sur la redéfinition de la mort brosse un diagnostic assez juste à propos du rapport des sociétés occidentales à la mort. Cette dernière n’est plus perçue comme un événement naturel et nécessaire, mais relève progressivement de l’ordre de l’accident. La dimension symbolique et les interdits qui ont traditionnellement entouré le phénomène de la mort, observe Braunstein, disparaissent progressivement et semblent laisser place à la haine du corps et de la matière. C’est dans ce contexte que l’auteur s’insurge sur le nouveau critère de la mort, celui de la mort cérébrale, avancé à la fin des années 1960 et adopté depuis de manière quasi universelle dans le monde médical. Comme le montre l’auteur, cette définition de la mort est étroitement associée au développement de la transplantation d’organes : « n’aurait-on pas avancé la limite de la mort pour se procurer des organes en bon état ? », demande-t-il alors. Cette question est une occasion, pour Braunstein, d’envoyer une ultime salve envers Singer qui, certes, avoue qu’un patient en état de mort cérébrale n’est pas vraiment mort, mais qui ajoute toutefois que « cette vie-là ne vaut pas la peine d’être vécue » (cité par Braunstein, p. 361). Cette définition de la mort cérébrale aurait ainsi favorisé le prélèvement d’organes sur des patients encore vivants. Quoi qu’il en soit, cette définition de la mort est problématique, juge Braunstein (p. 362), reprenant sur ce point l’avis de Hans Jonas : une telle définition laisse entendre que la vie ne réside que dans la pensée et « traduit un incroyable mépris du corps qui semble ne compter pour rien dans la vie humaine » (p. 368).

On suit volontiers l’auteur sur le problème, le présupposé et les dérives potentielles que pose la définition de la mort comme mort cérébrale. Mais, là encore, le lecteur reste sur sa faim concernant les possibilités d’une alternative. Quelles autres définitions pourrait-on proposer dans un contexte technoscientifique qui est précisément la condition d’émergence de ces cadavres-vivants que sont les patients dont les fonctions cérébrales sont définitivement détruites ? Braunstein n’en propose malheureusement aucune. Même si la transplantation d’organes était aujourd’hui interdite, la question de savoir si l’on doit ou non maintenir en vie – artificiellement ou naturellement – un patient dont l’activité cérébrale a définitivement cessé me semble tout de même légitime sur le plan éthique. De ce point de vue, j’estime que la nouvelle définition de la mort n’en reste pas moins, somme toute, utile au débat à défaut d’être irremplaçable.

On l’aura compris, Braunstein défend fondamentalement un humanisme de bon aloi, classique, conventionnel, conservateur où « dans ces affaires il vaudrait mieux, en suivant Auguste Comte, s’appuyer sur les traditions de l’humanité, sur ces “morts qui nous gouvernent” plutôt que sur “l’abus de la logique déductive” » (p. 379). Et pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est précisément ce que l’on peut reprocher à Braunstein lui-même qui récuse les postures présentées sur la base de certaines de leurs conséquences potentiellement ahurissantes. Or, comme le savent bien les logiciens, si l’on poursuit suffisamment loin la déduction des conséquences d’une thèse, on débouche toujours sur des propositions indécidables dont ne sait plus si elles sont vraies ou fausses par rapport à l’affirmation initiale. Juger une théorie en fonction de ses conséquences potentielles ultimes est une stratégie facile pour discréditer une posture. Mais elle n’est guère féconde pour un débat constructif sur un sujet à propos duquel il s’agit plutôt d’élaborer des alternatives. Et puis, le rôle du philosophe n’est-il pas, comme le pensait Descartes, de questionner les évidences et les opinions traditionnellement admises ?

La caractéristique des auteurs discutés dans le livre consiste, selon Braunstein, dans leur tentative de faire disparaître la différence et d’effacer les frontières. Il y a sans doute de cela chez tous ces auteurs : rétablir des continuités, là où règne la discontinuité. Mais de quelle(s) différence(s) parle-t-on ? Ni Singer, ni Regan, ni Donaldson et Klimycka n’envisagent d’identifier l’animal humain à l’animal non-humain. Ni Butler ni Fausto-Sterling ne revendiquent l’identité entre l’homme et la femme. Il n’est pas non plus question de rendre indistinct la vie et la mort. Il en va surtout de propositions théoriques qui visent à dépasser des oppositions : questionner la différence morale traditionnelle entre l’homme et l’animal, questionner la différence biologique pour lui préférer une différence de genre, questionner la différence ontologique et existentielle entre la mort et la vie en considérant la mort comme faisant partie de la vie.

Toute une série de dualismes – humain/animal, nature/culture, homme/femme, âme/corps et bien d’autres – ont imprégné la civilisation occidentale depuis l’Antiquité, avec les conséquences désastreuses que l’on sait tant sur les plans éthique, écologique ou culturel. Je pense qu’il est temps de s’interroger sur leur légitimité ; les auteurs abordés par Braunstein nous offrent l’occasion de le faire. Son ouvrage a ainsi au moins le mérite de permettre de prendre connaissance de ce débat.

Gérald Hess, Université de Lausanne, Faculté des géosciences et de l’environnement

Références

  • Calarco Matthew, « Nul ne sait où commence ni où finit le visage. L’humanisme et la question de l’animal », in Afeissa Hicham-Stéphane, Jeangène Vilmer, Philosophie animale. Différence, responsabilité et communauté, Paris, Vrin, 2010, p. 83-124.
  • Hermitte Marie-Angèle, « La nature, sujet de droit ? », Annales. Histoire, sciences sociales, 66, 2011, p. 173-212.