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À propos de David Vercauteren, Micropolitiques des groupes : Pour une écologie des pratiques collectives, éditions Amsterdam, 2018, 256 pages.
« À chaque fois que nous disons “c’est après avoir fixé notre ligne que nous pourrons traiter des questions d’organisation”, nous sommes en train d’occulter des problématiques au niveau micropolitique1 . »
Félix Guattari
« La structure et non le contenu détermine comment l’énergie va circuler, sera dirigée, quelles nouvelles formes et structures elle pourra créer2. »
Starhawk
« Sans doute l’objectif principal aujourd’hui n’est-il pas de découvrir, mais de refuser ce que nous sommes. Il nous faut imaginer et construire ce que nous pourrions être3. »
Michel Foucault
« On ne peut détruire la maison du maître avec les instruments du maître », écrivait l’activiste féministe Audre Lorde pour pointer du doigt les dynamiques racistes du mouvement féministe étatsunien. Elle invitait à réfléchir les modalités et les dynamiques internes de nos luttes.
Depuis les années 70, les critiques d’un militantisme centré exclusivement sur la domination de classe ou de l’État, se font croissantes. Avec l’émergence des mouvements sociaux féministes, LGBTQI+, écologistes, la « macropolitique » est relativisée et complétée par une remise en question des relations intersubjectives, des discours et des agencements spatiaux qui nous façonnent au quotidien4. Cette nouvelle approche, que l’on peut qualifier de « micropolitique », s’intéresse aux rapports de pouvoir de petite échelle qui reproduisent (ou non) les rapports de pouvoirs systémiques plus larges et nous constituent.
L’ouvrage de David Vercauteren, publié initialement en 2007 et réédité aux Editions Amsterdam en septembre 2018 investit ces questions. Le constat de départ est le suivant : les agencements collectifs de nos groupes ne sont pas moins modelés par le système que le reste des choses qu’ils dénoncent (p. 120). Le diagnostic : c’est une des raisons pour lesquelles les luttes (et leurs activistes) s’essoufflent et reproduisent les structures oppressives. La solution ? Approcher le groupe comme un (éco)système, dont il faut cultiver et protéger les différentes composantes et dynamiques avec des espaces de réflexion et des outils dédiés (p. 180). On n’est pas groupe on le devient (p. 14), c’est le leitmotiv de l’ouvrage.
Le livre de David Vercauteren, également accessible gratuitement en ligne, est écrit sous la forme d’un dictionnaire. Mosaïque de situations-problèmes que l’on peut rencontrer dans une expérience collective, il peut être lu dans l’ordre alphabétique ou selon des itinéraires proposés par l’auteur : pour un groupe en crise ou pour un groupe qui commence. Il s’appuie sur des dizaines d’années d’expériences dans des groupes militants belges, chez Les Verts pour une Gauche Alternative puis au Collectif Sans Nom, puis au Collectif Sans Ticket de lutte pour un service public de transport libre et gratuit).
Penser le groupe, c’est refuser le mythe de sa spontanéité
Trop souvent, déplore l’auteur, les questions micropolitiques sont évacuées au profit de la « macropolitique » et des mobiles explicites du groupe (p. 15). Ces questions sont traitées « dans ce grand moment ‘fourre-tout’, ‘divers’ ou ‘évaluation’ de l’ordre du jour », s’il reste encore un peu de temps (p. 115). Pourtant, refuser de penser l’expérience du groupe, c’est se condamner à laisser les oppressions systémiques s’installer en son sein, par exemple sous la forme de réunions où l’espace est monopolisé par des hommes blancs qui se sentent légitimes. Notre confiance béate dans la « bonne volonté » des membres et « l’organisation spontanée » serait aussi naïve que les raisonnements des tenants du libre marché comme institution « spontanée » et « naturelle ». Avec des effets similaires : la naissance de « hiérarchies informelles ». C’est la « tyrannie de l’absence de structures » décrite par la militante Joreen Freeman, pour qui prôner l’absence de hiérarchie est un moyen de masquer le pouvoir. Effectivement, refuser les structures formelles n’empêche pas la formation de structures informelles, potentiellement tout aussi oppressives que les premières.
Michel Foucault l’avait posé en ces termes : les luttes doivent toujours (aussi) poser la question de savoir qui nous sommes, et permettre la création de « nouvelles formes de subjectivité »5, d’autres « attentes, des manières de voir, de faire, de dire, de tenir son corps ou de l’émouvoir ». Le souci de soi est cet art réflexif qui a pour objectif de transformer son rapport à soi-même et au monde : il ne s’agit pas d’obéir à une règle mais d’expérimenter, de « faire tout de même un peu attention aux poisons qui affectent ton corps » (p. 213).
Instaurer des artifices
Certes, il est toujours utile de se demander à quel point votre groupe ou organisation augmente la puissance d’agir de chacun·e de ses membres. Pourtant, la décision, aussi bien intentionnée qu’elle soit, de faire « attention » — au patriarcat, au racisme, au validisme, à l’agisme (discrimination fondée sur l’âge) — est souvent insuffisante. Comme l’exprime parfaitement la locution faire attention, l’attention n’est pas spontanée et doit être fabriquée6 ; elle suppose un travail micropolitique sur nos sensibilités. Notre façon de penser le fonctionnement d’un groupe se loge au plus profond de notre être. Prenons l’exemple du langage. Comment les dynamiques de groupes sont-elles impactées si, au lieu de parler de « faute » ou de « coupable », nous décidons de dire que « nous avons fait une erreur », ou que ça nous « préoccupe » (p. 132) ? Patiemment, en fonction des besoins du groupe, être attentif·ve·s à ce qui se joue dans les formulations les plus ordinaires, c’est accepter d’être dérangé·e, de ressentir de la gêne, de devenir « étranger·e dans sa propre langue »7, pour éventuellement se transformer et modifier en profondeur son rapport au monde.
Afin de bousculer des habitudes « naturelles », il peut être nécessaire de proposer des « artifices » (p. 37-42) qui obligent à faire différemment, à vriller le regard, et qui produisent des effets qu’il faudra toujours questionner. La pensée, rappelle l’auteur en citant Deleuze, « ne pense pas à partir d’une bonne volonté, mais en vertu de forces qui s’exercent sur elle pour la contraindre à penser » (p. 42). Il s’agit de se contraindre collectivement à prendre plus en compte les rapports de pouvoirs internes au groupe. Pour que ça ne soit plus « la » féministe du groupe qui doive prendre la charge mentale de repérer combien d’hommes ont parlé depuis le début de la réunion et que ceux-ci acceptent mieux d’être remis en cause (ou qu’ils s’en aillent s’ils ne sont pas capables de le supporter), pourquoi ne pas créer un rôle dédié ? Par ailleurs, peut-être qu’un·e guetteur·se d’ambiance veillera à interrompre les échanges tournant au règlement de compte personnel, et qu’il ou elle se demandera pourquoi une personne a soudainement arrêté de prendre la parole ?
La vigilance est cependant de mise : en aucun cas, l’artifice doit créer de la soumission à un ordonnancement préalablement et abstraitement gravé dans le marbre. Il s’agit plutôt d’expérimenter « des composantes de passage, (…) non pas pour [elles]-mêmes, mais dans le mouvement qu’[elles] nous contraignent d’épouser, dans ce qu’[elles] nous obligent à produire comme décalages » (p. 42). Ces rôles et artifices ne valent pas en soi, mais uniquement par ce qu’ils permettent : certains rôles, dans certaines configurations, pourraient peut-être produire des formes plus insidieuses de surveillance et de contrôle.
Faire de la politique avec et par les émotions
Combien de militant·e·s ont claqué la porte du jour au lendemain, avec grand fracas, parce qu’aucun espace n’était disponible pour décrire leur gêne, leur tristesse ? Investir le terrain « micropolitique » des groupes, c’est aussi replacer les émotions, même (peut-être même surtout !) négatives, au cœur de nos luttes, sans « psychologiser »8, c’est-à-dire sans se rapporter au caractère d’une personne, mais plutôt à la dynamique du groupe. Une telle est souvent en retrait et exprime de la frustration depuis qu’une décision a été prise au sein du groupe : faire l’effort collectif de comprendre d’où vient cette colère c’est une chance d’avoir un autre point de vue sur la décision qui a été prise et qui enrichira le processus de décision, plutôt que le classique : « Elle ne vient plus trop, elle n’est pas bien en ce moment ». Les absents ont souvent raison. Derrière les comportements individuels, questionner la structure qui les fait émerger.
Ce constat, certains collectifs, et particulièrement parmi ceux qui se réclament féministes, féministes black ou écoféministes9, l’ont établi depuis longtemps. Les groupes de parole, ou les permanences sociales et émotionnelles y sont considérés comme un pilier du militantisme. Accueillies, partagées et travaillées en groupe, les émotions permettent de développer plus de lucidité, de connexion et ainsi d’efficacité collective. Elles sont sources d’informations et de questionnements utiles sur la manière dont différents rapports augmentent ou diminuent notre puissance d’agir. Comme l’expliquait la militante écoféministe et sorcière néopaïenne Starhawk, « même les états que nous ressentons comme négatifs, comme pénibles, font corps avec de l’énergie. La colère, la rage, la dépression, le cynisme, la peur qui est résistance sont tous des sources de pouvoir si nous les utilisons comme indicateurs plutôt que comme blocs »10. Être affecté n’est pas une déficience, c’est un pouvoir11. Le tout est de développer les savoirs, espaces collectifs et outils (micro)politiques adéquats.
Contrairement à ce que semble indiquer la foisonnante littérature de conseils pour rester « positif·ve » grâce à des exercices de méditation ou de l’activité en plein air12, la résilience — même « intérieure »13 — est affaire de politique et d’institutions ; elle se construit dans le collectif. Le rôle de la gestion des émotions — celles qui naissent au sein des luttes et lors d’actions14 mais aussi celles qui participent du « choc moral »15 précédent l’engagement — doit nous interroger en tant que groupe.
Dépasser l’opposition entre le politique et le spirituel (…l’émotion et la raison, l’individu et le groupe)
« Spirituelles », « irrationnelles », « émotionnelles », « individuelles » : les adjectifs mobilisés pour discréditer les « artifices », pratiques, et rituels micropolitiques, sont nombreux. De fait, la dichotomie entre émotion et raison, entre micro– et macro– politique, entres techniques de soi et campagnes politiques, a encore la vie dure, même chez les militant·e·s. Pourtant, David Vercauteren le montre efficacement : en plus de reproduire les mêmes hiérarchies que nous prétendons combattre, ces distinctions rendent nos structures vulnérables.
Bien sûr, il convient de se méfier d’une « dérive subjectiviste » (p.114) de la lutte politique, et c’est effectivement le défaut d’un grand nombre d’ouvrages qui promettent la révolution sociale par un changement « de l’intérieur ». Cet ouvrage a cependant le mérite de rompre avec les errements ordinaires des incitations au self-help et self-care, et propose de penser l’articulation du « je » et du « nous » pour développer une « micropolitique des groupes » : penser l’expérience du groupe militant en tant que telle, productrice d’effets — sur la puissance d’agir collective, et sur les subjectivités. Il fait le pari que la pensée n’est pas condamnée à choisir entre le « moi » (psychologie) et le « tout social » (sociologie), mais qu’elle peut se déployer entre les deux pour nous rendre plus puissant·e·s. À ce titre, la contemplation et le partage des émotions ne sauraient devenir le centre de gravité d’un combat devenu intérieur. Nos subjectivités étant toujours façonnées dans le groupe, en relation avec l’autre, le travail sur soi est même antithétique avec un repli sur soi. Il devient au contraire un intensificateur des relations sociales16. Je ne peux me recomposer qu’en me décomposant et en me recomposant au sein de collectifs concrets. « Je » ne dépend pas de moi, mais du déroulement de l’action de demain. En réinventant des manières d’être ensemble à partir d’outils très concrets, nous bousculons notre manière de nous organiser et nous donnons plus de chances d’être plus efficaces et joyeux ensemble. Micropolitique et macropolitique sont intimement liées. Pour reprendre les mots de Starhawk, dissoudre l’ombre de notre « bombe intime » implique et va de pair avec la confrontation collective aux fabricants de la « vraie bombe »17.
C’est en ce sens que Guattari écrivait que « les luttes sociales sont toujours en même temps molaires et moléculaires »18. L’ambition n’est pas de donner plus d’importance aux émotions qu’à l’objectif du groupe, mais de considérer les émotions qui traversent le groupe comme des choses réelles, dont on peut se saisir collectivement pour dévoiler le fonctionnement réel du groupe, les envies et les besoins et permettre ainsi plus de lucidité et d’efficacité dans les objectifs que se donne le groupe.
Détruire le capitalisme grâce à une boîte à outils ?
Guattari, Stengers, Foucault, Starhawk… à l’image de notre commentaire, le livre de David Vercauteren puise largement dans les écrits et pensées des grand·e·s penseurs et penseuses du micropolitique. On retient des jolis concepts tel que « problémer » (avant de solutionner, « l’enjeu consiste à fabriquer les problèmes, à essayer de les poser, de les formuler au mieux et au plus loin de ce que l’on peut, de telle sorte que certaines solutions s’élimineront toutes seules et que d’autres solutions, bien qu’elles restent à découvrir, s’imposeront d’elles-mêmes »), et on apprécie, surtout, l’emphase sur les pratiques concrètes, et le ton accessible de l’ouvrage, qui le distingue des références citées plus haut. Récit militant, manuel d’outils et essai philosophique à la fois, l’ouvrage peut surprendre par l’hétérogénéité de ses contenus. Il parvient toutefois à articuler de manière limpide des concepts philosophiques, avec des outils concrets d’organisation, et des expériences vécues.
Un point de désaccord — ou peut-être plutôt de nuance — à noter toutefois : l’optimisme un peu démesuré de l’auteur concernant le potentiel de la « micropolitique », et sa capacité à démultiplier notre pouvoir. À l’issue de la lecture, il pourrait sembler que nous ne savons pas devenir groupe parce que nous manquons d’outils. Pourtant, ce n’est pas qu’affaire de méthodes, d’outils et de rôles.
Une réflexion sur les dynamiques internes du groupe ne peut faire l’impasse sur les espaces et temporalités dans lesquelles s’inscrivent nos expériences collectives : comment donner de l’espace et du temps à un Nous en devenir quand les Je qui le composent sont cabossé·e·s d’une journée de travail, d’école ou d’hôpital ? Si nous ne savons pas faire naître et maintenir ce désir d’expérimentation au sein de nos groupes, c’est que, trop d’heures par semaine, nous sommes appelé·e·s et maintenu·e·s dans des rapports contraignants et oppressifs par le capitalisme et que nous manquons de place pour expérimenter. Les réunions bimensuelles qui commencent à 19h30 un jour de semaine ne permettront jamais de construire une culture commune qui permette d’expérimenter ensemble, et il est probable que reviennent au galop la tendance collective à privilégier « l’efficacité »19 : « il-faut-qu’on-avance-parce-que-je-dois-rentrer-pour-23h ».
Comment rendre possible une existence en dehors des cadres coercitifs qui enserrent nos existences ? Bâtir une écologie des pratiques collectives nécessite un temps plus long qu’une réunion hebdomadaire. Les points de liaisons des individus ne sont pas infinis : pour prendre le risque de se lier de façon aussi intense à d’autres en vue de bâtir cette agentivité collective, il faudra peut-être que nous prenions — quand c’est possible — cet autre risque, qui consiste à se délier de ce qui nous tient, de ces activités que nous pratiquons par nécessité sans plus penser aux privilèges qu’elles reproduisent et renforcent.
La réflexion sur nos relations entre nous doit prendre place dans une réflexion plus large sur notre relation à l’espace, sur les façons alternatives d’habiter le territoire, et sur notre rapport au temps. Le réagencement de nos liens sociaux nécessite la structuration de lieux autres (Foucault les appelait les hétérotopies20), où le temps est autre (hétérochronie). Ces « ailleurs » sont nécessaires pour gonfler nos poumons d’un air neuf qui nous permettra d’être plus efficaces – ils sont la condition indispensable d’un renouvellement de nos pratiques collectives.
Notes
- Félix Guattari et Suely Rolnik, Micropolitiques, Paris, Empêcheurs de penser en rond, 2007, p. 188 [↩]
- Starhawk, Rêver l’obscur : femmes, magie et politique, traduit par Morbic, Paris, Cambourakis, 2015, p. 59. [↩]
- Michel Foucault, Dits et écrits, tome 4, Paris, Editions Gallimard, 1994, p. 227. [↩]
- Les « micropouvoirs », tel que Foucault les analyse au sein de l’hôpital psychiatrique, de l’école, ou de la prison, ont moins recours à la loi ou à la force physique, qu’au formatage du corps et de l’esprit via les discours, les jugements, la surveillance, l’évaluation et les normes sociales. La question micropolitique, écrivait Félix Guattari, « est celle de savoir comment nous reproduisons (ou non) les modes de subjectivation dominants » [Felix Guattari et Suely Rolnik, Micropolitiques, Paris, Empêcheurs de penser rond, 2007, p. 187. [↩]
- M. Foucault, Dits et écrits, tome 4, op. cit., p. 227. [↩]
- Yves Citton, Pour une écologie de l’attention, Paris, Le Seuil, 2014, 320 p. [↩]
- Deleuze et Claire Parnet, Dialogues, Flammarion, 1977, p. 30 [↩]
- L’auteur emprunte ce concept à Isabelle Stengers. « Psychologiser, c’est couper une relation de son milieu, en remontant d’une difficulté à des intentions ou à une faiblesse personnelle de l’individu en question » (Voir Annexe du Livre – p.240) [↩]
- Par exemple: Audre Lorde et Cheryl Clarke, « The uses of anger : women responding to racism » dans Sister Outsider: Essays and Speeches by Audre Lorde, Reprint edition., Berkeley, Calif, Crossing Press, 2007, p. ; Starhawk, Rêver l’obscur, op. cit. [↩]
- Starhawk, Rêver l’obscur, op. cit., p. 73. [↩]
- Michael Hardt, « The Power to be Affected », International Journal of Politics, Culture, and Society 28, no 3 (2015): 215‑22, http://www.jstor.org/stable/24713010 ; Gilles Deleuze, « Sur Spinoza : l’affect et l’idée », 1978, texte en ligne : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5631.[↩]
- Miya Tokumitsu, Tell Me It’s Going to be OK: Self-care and social retreat under neoliberalism, https://thebaffler.com/salvos/tell-me-its-going-to-be-ok-tokumitsu , 3 septembre 2018, ( consulté le 19 décembre 2018). [↩]
- À propos du concept de résilience intérieure, voir Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, Une autre fin du monde est possible, Le Seuil, 2018, 336 p. Pour une critique de la notion de résilience comme pilier de la gouvernementalité néolibérale et comme mécanisme de responsabilisation des individus, voir Jonathan Joseph, « Resilience as embedded neoliberalism: a governmentality approach », Resilience 1, no 1 (1 avril 2013): 38‑52; Brad Evans et Julian Reid, Resilient Life: The Art of Living Dangerously (Cambridge: Polity Press, 2014); Sarah Bracke, « Bouncing back. Vulnerability and resistance in times of resilience » dans Vulnerability in Resistance, 2016, p. 52–75. [↩]
- Le constat de traumatismes physiques et psychiques à la suite de violences policières a mené, dans de nombreux pays, à des lieux et structures « out of action » [littéralement : « en dehors de l’action »] : une tentative de structurer des espaces sécurisés de partage et de soutien émotionnel à des activistes ayant subi des répressions. [↩]
- James M. Jasper, The Art of Moral Protest: Culture, Biography, and Creativity in Social Movements, New edition edition., Chicago, University of Chicago Press, 1999, 530 p. p. 106 [↩]
- Frédéric Gros, « Sujet moral et soi éthique chez Foucault », Archives de Philosophie, 1 juin 2008, Tome 65, no 2, p. 229‑237. [↩]
- Starhawk, Rêver l’obscur : femmes, magie et politique, traduit par Morbic, Paris, Cambourakis, 2015, p. 155 [↩]
- Félix Guattari et Suely Rolnik, Micropolitiques, op. cit., p. 179. [↩]
- Ce qui est d’ailleurs paradoxal : ces cinq minutes de « centrage » faites au début de la réunion et considérées par certain·e·s comme une « perte de temps » ne nous ont-elles pas fait gagner une demi-heure plus tard ? [↩]
- Des espaces autres. Hétérotopies, https://foucault.info/documents/heterotopia/foucault.heteroTopia.fr/, (Consulté le 23 décembre 2018). [↩]