Depuis 2008, le néolibéralisme n’en finit pas de mourir à chaque crise. Et s’il était bel et bien terminé, remplacé par un « capitalisme de la finitude », de retour après une longue absence et bien résolu à faire main basse sur les ressources d’un monde limité ? C’est la thèse que défend Arnaud Orain dans son livre « Le monde confisqué ». Examen critique.
En 2017, la journaliste Eliane Brum quitte São Paulo pour s’installer dans une ville sinistrée au cœur de l’Amazonie. Objectif : raconter de l’intérieur les ravages d’un barrage monstrueux qui étrangle le fleuve et ruine la vie des autochtones. Résultat : « Banzeiro Òkòtó », un livre puissant qui fait du nordeste brésilien le centre de nos mondes effondrés.
Prévu pour des péniches XXL, le canal Seine-Nord Europe doit connecter Paris aux Pays-Bas via la Belgique. Une bonne idée de transport décarboné ? Pas du tout : ce mégaprojet menace de détruire de vastes lieux de vie et de porter un coup fatal à la batellerie, profession déjà en tension. Mais l’opposition se fédère et les Soulèvements s’en emparent. Enquête.
Les bombardements massifs de l’armée israélienne au Liban ne tuent pas seulement des civil·es, ils ravagent aussi les terres et le vivant. À l’occasion de la Biennale de Venise, un collectif d’architectes libanais·es se mobilise et conçoit un pavillon à partir des données récoltées sur le terrain par des bénévoles et des chercheur·ses. Reportage.
Les reculs sur le climat et l’assaut contre la science de l’administration Trump vous ont stupéfié ? Un processus comparable est pourtant à l’œuvre en France autour de la biodiversité, dont la protection est constamment attaquée par l’ensemble des partis de droite, au diapason pour l’occasion. Trois chercheuses retracent un « backlash » aussi violent que planifié.
Le 8 novembre 2024, Julia Chuñil est partie en forêt avec ses animaux. Elle n’est pas revenue. Depuis, les manifestations se multiplient dans tout le Chili, demandant justice et vérité pour cette cheffe de communauté et défenseuse territoriale mapuche, dans un contexte tendu d’extractivisme et de criminalité. Et puis, la terrible nouvelle est arrivée…
Et si ce que nous appelons backlash écologique n'était que la manifestation brutale d'un mouvement plus profond ? C’est la thèse défendue par l’historien Jean-Baptiste Fressoz dans ce court texte : ce qui nous revient en boomerang, c’est l’incompatibilité structurelle entre l’organisation matérielle de nos sociétés et toute perspective écologique.
97 % des cultures arboricoles ont été détruites par deux ans de guerre alors que 78 % des immeubles et 97 % des écoles ont été rasés ou endommagés. Face à cet anéantissement délibéré, l'essayiste franco-libanaise Dominique Eddé offre dans son livre « La mort est en train de changer » des réflexions très justes sur l'engrenage mortifère de cette guerre. Extraits choisis.
Les zoonoses, ces maladies qui circulent entre animaux humains et non-humains, ont quasiment disparu de l'attention médiatique depuis la fin de la pandémie de COVID-19. Intimement liées à la catastrophe écologique, elles appellent pourtant, comme le défend l'anthropologue Frédéric Keck dans son dernier ouvrage, une « politique des zoonoses ».
Endiguer, pomper, assécher, convoyer, remblayer. Dans une belle enquête graphique, l’urbaniste Dolorès Bertrais retrace la filière du sable à Phnom Penh. À mesure qu’on l’extrait du Mékong pour édifier la ville et ses mégaprojets capitalistes, le lit du fleuve se vide… et les inégalités au sein de la société cambodgienne s’aggravent. Extraits choisis.
Une nouvelle vague de conseils des Terrestres pour bien résister à la rentrée. Quatre livres au programme : des glaciers qui donnent le vertige, l'héritage de la lutte majeure de SOS Loire Vivante, un « manuel de dénoyade » pour s’immerger dans l’époque et un grand roman du dérèglement climatique. Bonnes lectures !
Le monde de la Tech est-il intrinsèquement d’extrême droite, même quand il prétend être de gauche ? C’est la thèse du livre de David Golumbia, « Cyberlibertarianism ». Dans cette lecture critique et nuancée, Sébastien Broca donne des prises pour comprendre l’allégeance de la Silicon Valley au trumpisme et réfléchir au rapport de la gauche au numérique.
Dès 1860, alors que le carbone n’a pas encore envahi l’atmosphère et que le plastique n’existe pas, le géographe et militant anarchiste Élisée Reclus décrit les humains comme des agents géologiques qui modifient le climat. Tout au long de son œuvre monumentale, il parvient à rendre le monde plus familier tout en déployant l’idée d’une condition terrestre.